Des révélations troublantes

Une revue, Afrique intelligence, a rendu publics des chiffres effarant sur les effectifs de l’armée dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Dans le Nord-Kivu où deux groupes armés les plus dangereux sont actifs, rien n’est fait pour prétendre gagner la guerre en termes d’effectifs.

            Le chiffre avancé est trois fois moins que les 21.000 hommes de troupes, comme on avait laissé le Chef de l’État le dire du haut d’une prestigieuse tribune, celle du Parlement réuni en congrès.

            En Ituri, la situation n’est pas différente.

            Mais contre toute attente, c’est dans la province du Sud-Kivu que les effectifs semblent conséquents avec plus de 20.000 hommes de troupes.

            Il est encourageant de savoir que les autorités sont en train de prendre le taureau par les cornes en contrôlant les effectifs. L’assainissement en cours dans les rangs des FARDC permettrait de recruter de nouveaux éléments et les envoyer au front pour sécuriser les frontières. C’est bien ce qu’il faut retenir de positif de ces révélations qui doivent troubler la quiétude des Congolais.

            Dans les théâtres des opérations, il n’y a pas d’hommes qu’il faut pour conduire la guerre. Des fictifs sont payés. Ce qui crée des dysfonctionnements dans les rangs des FARDC. Dans la mesure où ceux qui tirent profit du business qui s’est développé autour de l’armée ne peuvent pas vouloir la fin des groupes armés. Ce qui serait, en réalité, la fin des avantages indus.

            Le Gouvernement de la République doit édifier la nation. Il faut aussi que les responsables tombent pour insuffler du sang nouveau pour une meilleure protection des frontières nationales.

            Ces révélations troublantes devraient pousser tout le monde à une reprise de conscience.

            S’ils sont vrais, ces chiffres offrent la possibilité de changer le paradigme dans la manière de mener la guerre dans la partie Est de la RDC. Les groupes armés savent que l’armée ne fera pas grand-chose parce que les effectifs font défaut.

            On ne peut donc pas s’étonner des résultats mitigés des opérations lancées dans le cadre de l’état de siège décrété dans le Nord-Kivu et en Ituri. Le ver étant dans le fruit, il faut du courage pour l’extirper en vue de libérer la machine de la défense qui réduit sensiblement son efficacité sur le terrain des opérations.

Econews