Destruction des constructions anarchiques à Kinshasa : le gouvernement doit aller jusqu’au bout de sa logique

La pluie diluvienne ayant causé, à Kinshasa, en début de la semaine, des dégâts tant corporels que matériels importants, continue à défrayer la chronique. En effet, des Etats-Unis d’Amérique où il participe au sommet USA-Afrique, le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a décrété un deuil national, puis donné au Premier ministre par vidéoconférence, des instructions précises pour que soit réhabilitée, le plus urgemment possible, le tronçon de la route nationale n°1 coupé entre l’ancien marché Matadi Kibala et l’hôtel «En Vrac» dans la commune de Mont-Ngafula. Le gouvernement a été ainsi appelé à se pencher sur le problème des constructions anarchiques identifiées dans la ville de Kinshasa. Instruction a été également donnée au gouverneur de la ville pour que soient, cette fois-ci, entrepris des grands travaux de curage des caniveaux et rivières.
En application de la décision du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, relative à la destruction des constructions anarchiques et au curage des caniveaux et rivières dans la ville de Kinshasa, le vice-premier ministre, ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Daniel Aselo, a transmis ces instructions au gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, qui, de l’avis de l’opinion, n’a plus de raison de tergiverser, mais doit plutôt passer à l’action, après vérification des documents parcellaires, compte tenu de l’urgence de la situation environnementale et humanitaire qui prévaut dans sa juridiction.
Avec l’ampleur que viennent de prendre les constructions anarchiques érigées dans la ville de Kinshasa, le gouvernement central et l’autorité urbaine ont aussi leur part de responsabilité. Pour rappel, face aux nombreuses plaintes de la population, le Premier ministre Sama Lukonde avait même instruit les ministres de l’Urbanisme et Habitat, des Affaires Foncières, pour que lumière lui soit faite sur les constructions anarchiques. Aucune communication n’a été rendue publique à ce propos jusqu’à ce jour.
En outre, les auteurs des constructions dites anarchiques, disposant des documents officiels, incriminent les agents de l’Etat œuvrant dans les ministères concernés. Contre toute attente, ces derniers, bien qu’identifiés, restent impunis et persistent dans leur sale besogne. Le cas le plus flagrant est celui de la baie de Ngaliema. Malgré l’interdiction d’y construire, ce site, situé le long du fleuve Congo, a reçu les visites infructueuses des autorités tant du gouvernement central que de la ville de Kinshasa. En conséquence, les immeubles à étages y poussent comme des champignons.
Pour sa part, c’est pratiquement du folklore que l’autorité urbaine offre à la population kinoise dans sa lutte contre les constructions anarchiques. Les actions qu’elle mène sur le terrain sont, non seulement sectorielles, mais sporadiques. Elle se justifie sur l’insuffisance de moyens lui alloués et l’incivisme qui caractérise la population appelée à observer les règles élémentaires d’hygiène.
Entre-temps, les caniveaux et rivières n’étant pas curés comme il se doit ou pas du tout, les eaux débordent à la tombée des pluies diluviennes.
La dernière pluie diluvienne du mardi 13 décembre 2022 à Kinshasa a fait une centaine de morts, rappelle-t-on, selon les sources de l’Etat.

Véron Kongo