En Afrique, Félix Tshisekedi, Sassou Nguesso… dans le «fan club» de Poutine, le réélu

La réélection de Vladimir Poutine n’est pas passé inaperçue en Afrique où des chefs d’Etat – ils sont rares cependant – n’ont pas hésité à lui renvoyer des messages de

félicitations. Outre ses vieux amis de l’Alliance des Etats du Sahel qui comprend le Mali, le Niger et le Burkina Faso, Félix Tshisekedi de la RDC, Déby Itno du Tchad, Denis Sassou Nguesso de la République du Congo ainsi que le Roi Mohammed VI du Maroc n’ont pas hésité à féliciter l’homme fort de Moscou, allongeant la liste de son «fan club» en Afrique.

Le plébiscite de Vladimir Poutine était écrit d’avance. Après vingt-cinq ans au centre de l’exécutif russe, comme président du gouvernement ou de la fédération, le chef de l’État rempile pour un mandat présidentiel de six ans, avec un score de 87,21 % des suffrages exprimés le 17 mars.

La victoire ne pouvait échapper à Vladimir Poutine. L’adversaire radical Alexeï Navalny est mort. Le présidentiable pacifiste Boris Nadejdine avait été écarté du scrutin. Quant au vote, il était encadré au point que les électeurs ne disposaient pas d’enveloppe pour assurer le secret de leur bulletin… Les Occidentaux dénoncent un simulacre, en particulier les alliés les plus visibles de l’Ukraine. Les amis chinois, iraniens, nord-coréens ou cubains, eux, l’encensent.

L’AES en première ligne

Soucieux de s’assurer les voix d’un nombre croissant d’États sur la scène internationale, Poutine doit toutefois aussi regarder particulièrement les réactions venues d’un continent africain bigarré. C’est en chœur que les nouvelles juntes amies de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont félicité le maître du Kremlin. Le général nigérien Abdourahamane Tiani a adressé à l’élu ses « vives et chaleureuses félicitations ainsi que ses vœux de réussite ».

Au Mali, où les paramilitaires russes du groupe Wagner sont particulièrement visibles, le colonel malien Assimi Goïta a félicité son homologue et évoqué « le renouvellement de la confiance » du peuple russe. Quant au capitaine burkinabè Ibrahim Traoré, il s’est enthousiasmé des perspectives qu’offre cette réélection pour le « renforcement des relations déjà excellentes » entre son pays et la Russie. Enfin, dans le nord du continent, l’Algérie a confirmé son statut de grand allié en félicitant le président de la fédération pour sa réélection à la magistrature suprême.

Félix Tshisekedi, Déby Itno, Sassou Nguesso et les autres

Les réactions des autres pays africains sont arrivées au compte-gouttes, certains leaders ayant entrepris de déployer un numéro d’équilibriste.

A Kinshasa, Félix Tshisekedi n’a pas hésité à saluer la «reconduction» de Poutine, alors que la RDC traverse une période des relations non seulement glaciales mais aussi timides avec les Etats-Unis, présentés à Kinshasa comme les principaux soutiens au président rwandais Paul Kagame, parrain des terroristes du M23.

«Monsieur le Président, au nom du peuple congolais, je tiens à vous exprimer mes vives félicitations pour votre réélection à la tête de la fédération de Russie. Cette reconduction est un témoignage éloquent de la confiance du peuple russe en votre personne», a écrit Mme Tina Salama, porte-parole du Chef de l’Etat sur son compte X (ex-twitter).

Depuis Rabat, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé un message de félicitations à M. Vladimir Poutine suite à sa réélection président de la Fédération de Russie.

Dans ce message, SM le Roi exprime à M. Poutine ses chaleureuses félicitations pour le renouvellement par le peuple russe de sa confiance en sa personne, lui souhaitant plein succès dans la poursuite de ses efforts pour conduire la Fédération de Russie vers davantage de progrès et de prospérité.

Le Souverain réitère, à cette occasion, sa ferme détermination à continuer à œuvrer de concert avec M. Poutine pour le raffermissement des liens d’amitié distingués unissant les deux pays, basés sur l’estime mutuelle, la coopération fructueuse, et la volonté commune de consolider le partenariat stratégique entre le Maroc et la Russie dans les différents domaines, au service des intérêts des deux peuples amis.

A N’Djamena, le général tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a par exemple souligné chez Poutine – qu’il avait rencontré à Moscou en janvier dernier – le statut de «leader capable de guider son pays vers un avenir prospère et stable». Il prendra toutefois garde à ne trop froisser son allié français, alors que l’envoyé d’Emmanuel Macron pour l’Afrique, Jean-Marie Bockel, affirmait, début mars, que l’armée française resterait au Tchad.

Du côté du Congo-Brazzaville, un autre fin connaisseur de la Françafrique et de ce qu’il reste de ses réseaux, Denis Sassou Nguesso, s’est lui aussi fendu d’un message pour la « brillante réélection » de Vladimir Poutine. «Monsieur le président et cher Vladimir, a écrit le président congolais […], il m’est particulièrement agréable de vous adresser, au nom du peuple congolais, mes très vives félicitations.»

Avec Jeune Afrique