Guerre Hamas-Israël : Washington présente à l’ONU un projet de «cessez-le-feu immédiat» à Gaza

Depuis le début de la guerre, les États-Unis ont mis leur veto à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à des cessez-le-feu immédiats et durables.

Les États-Unis ont présenté aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution appelant à un «cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages» à Gaza, a affirmé le secrétaire d’État Antony Blinken, attendu jeudi en Égypte pour faire avancer les pourparlers en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas.

«Nous avons en fait soumis une résolution qui est à présent devant le Conseil de sécurité qui appelle à un cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages et nous espérons vivement que les pays la soutiendront», a-t-il dit mercredi soir au média saoudien Al Hadath, en marge d’une visite dans le royaume consacrée au conflit à Gaza.

Depuis le début de la guerre, les États-Unis ont mis leur veto à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à des cessez-le-feu immédiats et durables.

«SIGNAL FORT» SELON BLINKEN

Une telle résolution enverrait un «signal fort», a ajouté M. Blinken qui a souligné, lors d’un entretien avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, «l’engagement» américain pour une solution «durable à la crise» et à la création d’un «futur État palestinien» offrant des garanties de sécurité à Israël, selon le département d’État.

Le texte, vu par l’AFP, souligne « la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l’aide humanitaire essentielle» et «soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux pour parvenir à un tel cessez-le-feu en lien avec la libération des otages encore détenus». Aucun vote n’est pour l’instant programmé sur ce texte.

«Bien sûr, nous nous tenons aux côtés d’Israël et son droit à se défendre (…) mais en même temps, il est impératif que les civils qui sont en danger et qui souffrent si terriblement – que nous nous focalisions sur eux, que nous faisions d’eux une priorité, en protégeant les civils et en leur procurant une aide humanitaire », a déclaré M. Blinken.

Au sixième mois de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien, les inquiétudes internationales s’amplifient face à la menace de famine et au bilan humain qui ne cesse de s’alourdir à Gaza avec plus de 31.923 morts, selon le bilan mercredi du ministère de la Santé du Hamas.

Tôt jeudi, le ministère a annoncé la mort de 70 autres personnes dans des tirs israéliens et des affrontements dans la bande de Gaza où des témoins ont fait état dans la nuit de frappes aériennes dans le centre du territoire et de violents combats autour de l’hôpital al-shifa de la ville de Gaza (nord).

L’objectif est de «ne pas permettre qu’un tel lieu soit contrôlé» par le Hamas, a déclaré sur place le chef d’État-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi. Au total, 300 suspects y ont été arrêtés dont des dizaines de responsables, selon l’armée.

Face à cette guerre dévastatrice, les médiateurs – États-Unis, Qatar, Égypte – tentent de parvenir à une trêve humanitaire. Dans sa nouvelle proposition de trêve transmise la semaine dernière aux médiateurs, le Hamas s’est dit prêt à une trêve de six semaines associée notamment à la libération d’otages enlevés durant l’attaque du 7 octobre en échange de Palestiniens incarcérés par Israël.

Mais mercredi, un responsable du Hamas à Beyrouth, Oussama Hamdane, a déclaré, sans détailler, que la réponse d’Israël à cette proposition de trêve était «globalement négative» et pourrait «conduire les négociations vers l’impasse». La veille, le chef du mouvement islamiste Ismaïl Haniyeh avait accusé Israël de «saboter» les pourparlers par son redéploiement militaire à al-shifa.

Pour sa sixième tournée au Moyen-Orient depuis le début de la guerre, M. Blinken est attendu jeudi en Égypte et vendredi en Israël et devrait aborder avec ses interlocuteurs les efforts déployés pour parvenir «à un accord de cessez-le-feu immédiat garantissant la libération de tous les otages», de même que l’intensification des efforts internationaux visant à accroître l’aide humanitaire à Gaza et la coordination de l’après-conflit.

Avec AFP