En marge du sommet de G20 à Bali : les propositions de Xi Jinping sur le développement et la coopération internationale recueillent un large soutien mondial

SM Mohammed VI, Roi du Maroc

En réunion du G20 à Bali (Indonésie), le président chinois Xi Jinpinga appelé les principaux créanciers des pays en développement à participer aux efforts d’allègement et de suspension de la dette.
Le président chinois Xi Jinping a appelé mardi à des actions collectives et à une coopération étroite dans le but de rendre le développement mondial plus inclusif, profitable à tous et résilient, et a souligné l’importance des efforts conjoints pour désengorger les chaînes industrielles et d’approvisionnement et stabiliser les prix du marché face aux crises alimentaire et énergétique.
Il a lancé cet appel dans son discours prononcé lors du 17e sommet du Groupe des 20 (G20) à Bali, en Indonésie, ainsi qu’au cours de rencontres séparées avec divers dirigeants mondiaux.
Les propos de M. Xi interviennent à un moment critique, où l’économie mondiale est confrontée à un ensemble de graves défis, dont notamment le risque croissant d’une forte récession, les tentatives croissantes pour former des blocs politiques et attiser les confrontations, l’écart de plus en plus important entre les riches et les pauvres, et l’aggravation des crises alimentaires et sécuritaires.
Alors même que le développement mondial est menacé par ces graves défis, le discours de M. Xi, qui visait à exposer les solutions de la Chine à ces problèmes et à démontrer son engagement en faveur d’un avenir meilleur, contribuera à consolider le consensus global, à faire progresser la coopération internationale, à stimuler la croissance économique mondiale et à parvenir à une prospérité commune, ont indiqué des experts et des observateurs.

LA SOLIDARITE ET LA COOPÉRATION SONT LA SEULE ISSUE
Le monde est confronté à des difficultés jamais vues depuis des décennies. La montée du protectionnisme et de l’isolationnisme, la résurgence de la mentalité obsolète de la guerre froide et les sanctions arbitraires ont gravement perturbé la coopération internationale et les efforts de reprise.
Pour faire face à cette situation, le président chinois a appelé dans son discours tous les pays du monde, et en particulier les grandes économies, à s’entraider face à ces risques et à ces défis, à se donner la main et à faire franchir une nouvelle étape à la coopération gagnant-gagnant.
Selcuk Colakoglu, directeur du Centre des études sur l’Asie-Pacifique de Turquie, a approuvé la proposition de M. Xi, affirmant qu’une «approche globale coordonnée des problèmes mondiaux était indispensable», dans la mesure où il n’existe pas de solution nationale unique à ces problèmes.
Le renforcement des partenariats et de la coopération a également été l’un des principaux sujets abordés mardi lors d’une série de rencontres bilatérales entre M. Xi et les dirigeants d’autres pays. Durant sa rencontre avec le président français Emmanuel Macron, le président Xi a ainsi déclaré que la Chine était prête à travailler de concert avec la France pour renforcer leur communication et leur coordination sur des questions comme la lutte contre le changement climatique et la conservation de la biodi-versité, défendre conjointement un véritable multilaté-ralisme, relever les défis mondiaux tels que la sécurité alimentaire et énergétique, et trouver des solutions aux problèmes épineux du développement durable.
Lors de son entretien avec le président sénégalais Macky Sall, M. Xi a également indiqué que la Chine continuerait à renforcer sa solidarité et sa coopération avec le Sénégal et avec d’autres pays africains afin de construire conjointement une communauté de destin Chine-Afrique à l’ère nouvelle.
Durant sa rencontre avec le président de la République de Corée Yoon Suk-yeol, il a souligné que la Chine était prête à travailler avec la République de Corée pour promouvoir la coopération et les échanges culturels, intensifier leur communication et leur coordination dans le cadre du G20 et d’autres forums, mettre conjointement en œuvre un véritable multilatéralisme et sauvegarder la paix et la stabilité dans la région.
Comme l’a noté M. Xi, approfondir la coopération entre tous les pays est le seul moyen viable de traverser ces temps difficiles, a déclaré Mohammed Saqib, économiste indien et secrétaire général du Conseil économique et culturel Inde-Chine.
«La Chine a donné l’exemple en termes de collaboration et d’engagement avec d’autres pays pendant la pandémie de COVID-19. Je pense que c’est le moment pour tous les gouvernements de renforcer leur coopération globale de manière holistique afin de sortir de ce chaos », a ajouté l’économiste.

UN DEVELOPPEMENT COMMUN POUR TOUS
Comme il l’avait déclaré à de nombreuses reprises auparavant, le président chinois a une nouvelle fois appelé à davantage d’efforts mondiaux pour soutenir et aider les pays en développement et veiller à ce que les bénéfices soient partagés par tous à travers le monde.
«Le développement n’est réel que lorsque tous les pays se développent ensemble», a-t-il déclaré dans son discours, ajoutant que la prospérité et la stabilité «ne peuvent être possibles dans un monde où les riches s’enrichissent, tandis que les pauvres s’appauvrissent».
Les paroles de Xi Jinping sont un reflet vivant de l’engagement de longue date de la Chine en faveur du développement commun. Depuis des décennies, elle a toujours prêté main forte aux pays en développement, en particulier ceux d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine par le biais d’investissements, de construction d’infrastructures, de formation professionnelle et d’éducation.
Pour Bambang Sur-yono, président du groupe de réflexion indonésien Centre d’études sur l’innovation en Asie, face à des difficultés et des défis croissants, la communauté mondiale attend plus qu’auparavant du rôle du G20 en matière d’amélioration de la gouvernance mondiale.
Il a en conséquence exhorté les économies avancées à tenir leurs promesses par des actions, à tenir pleinement compte des difficultés et des préoccupations des pays en développement et des pays moins développés et à fournir un soutien en capital, en technologies et en renforcement des capacités.
Victoria Panova, vice-rectrice de l’Université nationale de recherche-Ecole supérieure d’économie de Russie, a pour sa part rappelé qu’un grand nombre de gens sur Terre sont préoccupés par leurs moyens de subsistance tels que la nourriture, le logement et les soins de santé, car ce sont des nécessités fondamentales pour la vie humaine.
C’est pourquoi, a-t-elle noté, un travail approfondi sur ces sujets est très important, car «tous les pays ont des droits égaux et la possibilité de réaliser un développement basé sur des intérêts mutuels».

DES ACTIONS CONJOINTES POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE ET ENERGETIQUE
Les crises alimentaire et énergétique mondiales, qui ont eu des effets néfastes sur de nombreux pays et régions, constituent aujourd’hui le défi le plus pressant auquel fait face le développement mondial. Selon le Programme alimentaire mondial, il y a un nombre sans précédent de 345 millions de personnes dont la vie et les moyens de subsistance sont en danger immédiat à cause de l’insécurité alimentaire aiguë.
C’est dans ce contexte que Xi Jinping a souligné dans son discours que la cause profonde des crises en cours n’est pas la production ou la demande, mais l’interruption des chaînes d’approvisionnement et de la coopération internationale.
Il a suggéré que la communauté mondiale renforce la coopération en matière de surveillance et de réglementation des marchés, noue des partenariats sur les produits de base, développe un marché des produits de base ouvert, stable et durable et travaille ensemble pour désengorger les chaînes d’approvisionnement et stabiliser les prix du marché. Il a également exprimé une opposition résolue à la tentative de politiser les questions alimentaires et énergétiques ou de les utiliser comme outils et armes.
Selon Bambang Su-ryono, l’expert indonésien, pour préserver la sécurité alimentaire et énergétique mondiale, les pays doivent combler leurs divergences et résoudre les problèmes par le dialogue et la coordination, au lieu de les utiliser comme cible de sanctions et comme monnaie d’échange dans la diplomatie.
Lors de sa rencontre avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, Xi Jinping a souligné que la tentative de politiser les questions économiques et commerciales devait être rejetée et que la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales devait être maintenue.
Ibrahim Alluhayb, professeur à l’Université du Roi Saoud en Arabie saoudite, a quant à lui noté que les remarques du président chinois sur l’opposition à la politisation et à la militarisation des problèmes alimentaires et énergétiques reflètent la voix commune d’une grande majorité de pays à travers le monde, ajoutant que les importateurs et les exportateurs espéraient considérer la nourriture et l’énergie comme des marchandises, plutôt que comme un outil utilisé dans les luttes politiques internationales.
Avec peopledaily.com.cn