Confusion autour de l’équipe de campagne de Félix Tshisekedi

A la veille de la tenue du congrès de l’Union sacrée de la Nation, annoncé pour ce dimanche 1er octobre au Grand chapiteau du Palais du Peuple, au cours duquel la plateforme de la majorité présidentielle devrait, sans surprise, rendre officielle la candidature de l’actuel chef de l’Etat à sa réélection, une confusion règne au sein de l’UDPS d’une part, et de l’USN en général. Les uns et les autres s’empoignent autour de la constitution de l’équipe de campagne de Félix Tshisekedi. Un nuage de fumée dans lequel il est difficile de discerner le parti politique, un fait privé par excellence et l’institution président de la République. En vingt-quatre heures, des déclarations contradictoires inondent la Toile, et laissent entrevoir l’ambiance délétère dans laquelle baigne la majorité, où la confiance est loin d’être de mise.
Tout est parti de la communication de François Mwamba Tshishimbi, coordonnateur du Conseil présidentiel de veille stratégique (CPVS), une structure logée à la présidence de la République chargée de suivre et d’évaluer la mise œuvre par le gouvernement des engagements du Président de la République tels que stipulés dans le programme gouvernemental. Ce détail a son importance.
La liste de l’équipe de campagne version François Mwamba compte 11 membres dont trois (3) ministres en fonction (Intérieur, Finances, Numérique) et le Secrétaire général de l’UDPS notamment. Sa publication a soulevé un tollé général du fait qu’hormis trois (3) personnalités, les huit (8) restants sont tous ressortissants du Kasaï, et particulièrement de la même ethnie que le chef de l’Etat. Nonobstant les compétences des uns et des autres que personne n’a d’ailleurs remis en question, la concentration des membres d’une même ethnie dans la recherche de la réélection de Félix Tshisekedi en était gênante et passait mal dans l’opinion.

KABUYA AU CŒUR DE LA CONFUSION
C’est certainement à la lumière de la désapprobation générale que le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, a cru bon d’apporter son démenti sur son compte X (ex-Twitter) : «Jusqu’ici, le PR05 n’a pas encore dévoilé son équipe de campagne. Sauf qu’il y a eu une erreur de communication et de compréhension autour de ce dossier. La mise en place de cette équipe sera sanctionnée dans les jours à venir par une ordonnance présidentielle ».
Ici aussi, l’opinion n’a pas manqué d’exprimer son étonnement en apprenant que la nomination des membres de l’équipe de campagne du candidat d’un parti politique, un fait privé, soit «sanctionnée» par une ordonnance présidentielle. Augustin Kabuya a aussitôt fait de rétropédaler, mais le mal était fait.
C’est finalement Tina Salama, porte-parole adjointe du chef de l’Etat qui est venue à la rescousse et mettre un terme à la confusion des rôles, dans une tentative de remettre les une et les autres à leur place, sans pour autant opérer une distinction nette entre les affaires strictement privées de l’UDPS et l’institution président de la République. Laissant planer l’impression que les deux ne font qu’un :
« Dans la perspective électorale et en attendant la publication officielle de l’équipe de campagne du chef de l’Etat, une commission stratégique est à pied d’œuvre, chargée de réfléchir sur la question», a-t-elle écrit à son tour sur son compte X.

ET LES AUTRES ?
La liste de l’équipe de campagne telle que publiée par François Mwamba, même rejetée dans les prochaines heures, aura eu le mérite d’étaler à la face de l’opinion nationale dans quelle estime l’UDPS tient ses alliés les plus en vue. Certains se sont étonnés de l’absence de Modeste Bahati (président du Sénat), de Christophe Mboso (président de l’Assemblée nationale), de représentants du MLC; ou d’autres alliés parmi les plus remuants qui, délaissant leurs charges officielles, sillonnent depuis de longs mois les provinces appelant bruyamment à la réélection de Félix Tshisekedi.
C’est aussi le signe que le parti présidentiel, assuré d’ores et déjà d’une «confortable majorité» dans la future assemblée nationale, n’aura que faire des alliés devenus encombrants. C’est aussi une façon de rappeler aux uns et autres que l’on n’a pas oublié leur rôle jadis dans la majorité présidentielle PPRD/FCC.

Econews