ESU : une grève générale décrétée dans les établissements publics

Grâce au dialogue avec différentes organisations syndicales, le gouvernement avait, en avril 2022, signé des accords pour l’amélioration des conditions de travail des agents et fonctionnaires de l’Etat. Plusieurs revendications de ces organisations syndicales devraient trouver des solutions en 2023. En réponse à l’appel du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la mobilisation de toutes les forces vives de la nation pour soutenir les Forces armées de la RDC qui affrontent les groupes armés non étatiques dans l’Est du pays, ces syndicats avaient, vers la fin de l’année 2022, recommandé à leurs membres d’observer une trêve. Ayant perdu l’espoir de voir leurs revendications trouvées solution, les professeurs d’universités et instituts supérieurs du secteur public reviennent sur la sellette.
C’est en principe jeudi 16 février 2023 que les professeurs d’universités et instituts supérieurs du secteur public devaient débuter la grève sèche, générale et illimitée, à l’initiative du RAPUCO (Réseau des associations des professeurs d’universités et instituts supérieurs du Congo).
Cette grève a été décidée lors de l’assemblée générale convoquée par le RAPUCO à l’attention des professeurs d’universités et instituts supérieurs.
Cette structure dénonce le non respect par le gouvernement des accords dits de Bibwa, localité située dans la commune de N’Sele, à Kinshasa, foulant ainsi aux pieds les clauses et échéances convenues avec les organisations syndicales des professeurs.
Dans sa déclaration rendue publique mercredi 15 février 2023, le RAPUCO précise que l’arrêt de travail par ses membres, démarrant à la date du 16 février 2023, la reprise des activités est conditionnée par l’exécution effective et totale par le gouvernement de tous les engagements pris à Bibwa et rappelés par la réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 27 août 2022.

Appel à la responsabilité des partenaires sociaux
A la suite de la communication du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshi-lombo, faite à la 85ème réunion du Conseil des ministres, le premier ministre, Jean- Michel Sama Lukonde, a dit avoir appris de diverses sources une reprise des mouvements de grève dans certains secteurs de l’Administration publique de la République Démocratique du Congo, notamment dans le sous-secteur de l’éducation et de la santé publique.
Face à cette perspective, le premier ministre a rappelé les avancées significatives obtenues grâce au processus de dialogue permanent entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Au moment où la République Démocratique du Congo fait face à plusieurs enjeux d’ordre sécuritaire, diplomatique et électoral, a-t-il fait savoir, le gouvernement appelle à la responsabilité des partenaires sociaux aux fins de garantir une paix sociale, durable dans tous les secteurs de la vie nationale.
Le RAPUCO l’entendra-t-il de cette oreille ? Difficile à dire. Les organisations syndicales telles que l’APUKIN (Association des professeurs de l’Université de Kinshasa) et l’APUPN (Association des Professeurs de l’Université Pédagogique Nationale) sont prêtes à décréter une grève sèche et illimitée, avons-nous appris.

Véron Kongo