FEC : Albert Yuma passe le flambeau à Robert Malumba

A la Fédération des entreprises du Congo (FEC), la page Albert Yuma Mulimbi est définitivement tournée, après une dizaine d’années de règne aux commandes du puissant patronat congolais. Désormais, c’est Robert Malumba qui présidera aux destinées de la FEC.

Après plus de 10 ans de bons et loyaux services rendus à la FEC (Fédération des entreprises du Congo), Albert Yuma Mulimbi a cédé, lundi 27 novembre, son fauteuil de président du Conseil d’administration à Robert Malumba Kalombo, au terme de l’assemblée générale élective organisée à Kinshasa.

Le nouveau président de la FEC a été élu avec 929 voix contre 335 pour son challenger, Leny Ilondo.

Ancien administrateur de la FEC et président de la Commission des travaux publics, Robert Malumba connaît très bien la maison pour y avoir œuvré pendant une trentaine d’années.

Homme d’affaires aguerri, Robert Malumba œuvre dans le secteur privé des travaux publics. C’est donc entre les bonnes mains qu’Albert Yuma lègue le puissant syndicat patronal de la RDC.

Les paroles de sagesse d’Albert Yuma

C’est en toute logique qu’il a jeté des éloges à son successeur au moment de passage des témoins, remerciant les membres de la FEC pour la confiance et le soutien qui lui ont été témoignés pendant ses longues années de commande de la FEC.

«Chers amis, laissez-moi un peu vous parler de l’âme de la FEC et sa nécessaire indépendance. Personne ne vient de nulle part, nous n’avons été que les héritiers des grands anciens auxquels nous avons essayé de succéder et que nous avons honorés d’ailleurs l’année dernière. Il s’agit des anciens présidents nationaux de la FEC qui ont tous marqué d’une empreinte indélébile notre Fédération et l’ont ancré de manière durable comme la principale organisation représentative du secteur privé », a déclaré Albert Yuma.

C’était l’occasion d’appeler aussi les membres à protéger l’âme de la FEC, estimant qu’en RDC, après l’État et l’Église, la FEC possède la représentation la plus importante et la plus active sur tout le territoire national.

A ce titre, il a invité son successeur à garder les coudées franches pour faire entendre la voix de la FEC, spécialement auprès des «hommes politiques et décideurs », en se mettant loin des «hérésies et aventures économiques».

Une parole de sagesse qu’Albert Yuma dit avoir tiré d’un des plus célèbres présidents de la FEC, à savoir Jeannot Bemba Saolona d’heurese mémoire : «Pour moi, la FEC, c’est ce que m’avait dit Jeannot Bemba Saolona en 2005 quand je suis allé le voir. Voici ce qu’il me disait à l’époque : Petit frère, car c’est ainsi qu’il m’appelait, c’est le tour de ta génération, c’est ton tour. Tu te battras comme moi, contre les hérésies et les aventures économiques et tu pousseras les décideurs et les politiques à donner priorité à l’économie et aux réalités du terrain.

Mon cher Robert, je te répète ces mots dont il avait été si longtemps l’incarnation de 1981 à 1997 et qui n’ont pas pris une ride. Il faudra se battre contre les hérésies et les aventures économiques et pousser les hommes politiques et décideurs à donner priorité à l’économie et aux réalités du terrain».

En quittant la présidence du Conseil d’administration de la FEC, Albert Yuma reste convaincu que «le développement du pays et son développement économique sont intimement liés».

Entrepreneur, il souhaite donc que l’État accompagne les opérateurs économiques en leur mettant dans les conditions d’exercer «en toute liberté et impartialité» leurs missions mais aussi leurs responsabilités sociales.

Tighana M.