Fondation Virunga : une arnaque dissimulée derrière l’objectif de conservation de la nature

La Fondation Virunga, cette nébuleuse organisation appuyée financièrement  par l’Union européenne, ne serait en réalité qu’une arnaque dissimulée derrière l’objectif de la conservation de la nature. Le ministre national du Tourisme, Modero Nsimba, a eu le courage de dénoncer cette manœuvre, dénonçant la gestion opaque du Parc national des Virunga et la tentative de son expropriation par la Fondation Virunga. Et dire que dans le Grand Katanga, l’Union européenne veut dupliquer la même approche par le lancement d’une initiative tout aussi opaque, dénommée « Alliance verte du Grand Katanga ». Entre ces deux projets, l’objectif est le même : dépouiller la RDC d’une partie de sa souveraineté sur son sol.

Quand il s’agit de défendre les intérêts de la République Démocratique du Congo (RDC), le ministre du Tourisme, Modero Nsimba, ne fait pas dans la dentelle. Il veut voir clair dans la gestion du Parc national des Virunga. Selon le site spécialisé Desknature.com, le ministre a exigé un rapport sur la gestion de ce joyau congolais. Preuve qu’il y a des choses qu’on cherche à cacher au gouvernement, depuis plus de six mois, ce rapport n’est toujours pas parvenu au ministre du Tourisme.

«J’ai demandé la suspension du DG de l’ICCN. Ce n’était pas simplement lié à la gestion du Virunga mais aussi à la fierté d’un pays. Cela fait plus de six mois que je suis à la tête du ministère, je suis toujours en train d’attendre le rapport sur la gestion du Parc national des Virunga qui traîne», a déclaré Modero Nsimba, ministre national du Tourisme, au cours d’une conférence en ligne le jeudi 25 novembre 2021.

Modero Nsimba reproche également aux gestionnaires du Parc national des Virunga de diriger leur politique touristique beaucoup plus vers l’extérieur alors que cela devrait concerner d’abord les congolais vivant au pays.

«Si vous allez sur le site internet des Virunga, vous verrez que la politique n’est orientée que vers les expatriés alors que le Parc est congolais. Avec la Covid-19, nous nous faisons la promotion du tourisme interne. La gestion des Virunga est une question qui dépasse même les limites de nos frontières », note le ministre Nsimba.

Le Parc exproprié ?

Lors de son passage à Bruxelles (Belgique), le ministre du Tourisme a suspecté les gestionnaires du Parc national des Virunga de vouloir transformer cette aire protégée en une priorité privée.

«Cela fait 60 que le Parc national des Virunga échappe à la gestion du Gouvernement congolais. C’est un parc qui est aujourd’hui géré sans tenir compte 100% de contour, c’est-à-dire des populations qui habitent dans le parc. Ce parc est aujourd’hui géré par un petit-fils, arrière-petit-fils du roi des Belges qui présente le parc non pas comme un patrimoine congolais, mais comme un espace exotique réservé.  Chaque fois on pose des questions comme si le gouvernement n’avait pas une politique de gestion durable. L’ICCN a recruté un directeur belge que je connais très bien et qui est engagé comme fonctionnaire de l’État. Il a mis en place une organisation non gouvernementale qui gère le Parc sous concession. Si vous avez suivi le gouvernement suspendre le gestionnaire du Parc national des Virunga, c’est parce que nous faisons face à ce genre d’informations », avait déclaré le ministre Nsimba en conférence de presse.

Le jeudi 25 novembre 2021 à Kinshasa, il a même estimé que la Fondation ne devrait pas porter le nom Virunga qui est, selon lui, un patrimoine congolais.

« Saviez-vous que la Fondation Virunga ne devrait pas s’appeler ainsi, parce que Virunga, c’est une marque, parce que Virunga est un bien public. On devrait avoir par exemple une Fondation De Merode. Les gens qui nous regardent de l’extérieur, les donateurs de l’extérieur lorsqu’ils apportent quelque chose à la Fondation Virunga, ils n’apportent pas directement à l’État congolais, encore moins à la population », a poursuivi le ministre Modero Nsimba.

Non à l’«Alliance verte du Grand Katanga» !

Si la Fondation Virunga a réussi son coup dans la province du Nord-Kivu, l’Union européenne espère rééditer le même exploit en appuyant le Britannique Robert Miur, initiateur de l’ONG Forgotten Parkc Fou-ndation dans le lancement d’un projet tout aussi opaque, dénommé «Alliance verte du Grand Katanga», censé couvrir les Parcs nationaux de l’Upemba et de Kundelungu, dans la province du Haut-Katanga.

A l’instar de ce qui se passe dans les Virunga, le modus operandi est le même. Il s’agit de s’approprier ces aires protégées par le développement de divers projets, dont l’hydroélectricité.

Vu sous cet angle, on comprend aisément pourquoi l’Union européenne et Robert Miur, s’opposent farouchement au projet hydroélectrique Sombwe du Congolais Eric Monga.

En réalité, l’Union européenne joue un double jeu. Alors que son protégé, Robert Miur, est accusé de graves violations des droits de l’homme dans les Parcs de l’Upemba, la délégation de l’UE ferme curieusement les yeux, prenant plutôt sa défense.

Dans une interview en octobre dernier à actuate.cd, Jean-Marc Châtaigner, chef de la Délégation de l’UE en RDC, n’a pas caché son attachement à Robert Miur.

«Dès que nous entendons parler de telles allégations, nous procédons à des demandes d’audit des fonds et bien-sûr des subventions que nous accordons aux partenaires et aux concernés. Toutes les mesures et tous les audits que nous avons faits n’ont trouvé aucune trace de détournement. Donc, je considère à ce jour qu’il n’y a pas eu de détournement de fonds de l’Union européenne en faveur des aires protégées en République Démocratique du Congo », a déclaré le diplomate européen.

Econews avec Desknature.com