Gestion des réfugiés et déplacés internes : le HCR à la quête du financement

La République démocratique du Congo compte actuellement plus de 500.000 réfugiés et 5 millions et demi des déplacés internes. Cette tâche étant colossale, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) plaide pour l’appui financier important dont a énormément besoin le pays d’asile.
En compagnie de M. Eric Mukandila, secrétaire permanent à la Commission Nationale pour les Réfugiés (CNR), la Représentante du Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés en République démocratique du Congo, Mme Angèle Dikongwe Atangana, a, au cours d’une conférence de presse qu’elle a animée mercredi 5 octobre 2022, fait l’état des lieux des réfugiés et déplacés internes sous sa gestion.
«Jadis mis en place pour trois mois, mais totalisant aujourd’hui plus de soixante-dix ans, mon organisme s’acquitte bien de sa tâche en ce qui concerne la gestion des réfugiés et déplacés internes», s’est-elle félicitée.
«Par rapport à la situation en RDC, les équipes du HCR sont à pied d’œuvre à Rutshuru dans la province du Nord-Kivu pour installer les personnes qui reviennent de l’Ouganda. Et ce, de commun accord avec les autorités locales», a fait savoir Mme la représentante du HCR en RDC. A cet effet, elle appelle les partenaires à mutualiser leurs énergies en faveur de la RDC qui dispose de la place pour tous.
En tant qu’africaine, Mme la Représentante du HCR en RDC rêve d’un Congo pacifié. «Sans la paix, il n’y a pas de développement. Mon rêve est de voir ce pays, pilier important pour l’Afrique, être pacifique pour que le continent prospère et que la communauté internationale trouve son compte», a-t-elle soutenu.
En outre, tout en se réjouissant du partenariat RDC-HCR, Mme Angèle Dikongwe Atananga a cependant précisé que le HCR, qui ne vient qu’en appui, veut plutôt voir l’Etat congolais prendre ses responsabilités parce qu’étant aux commandes. Et d’ajouter : «Les réfugiés ne sont pas une charge, mais ce sont des gens à mettre dans de bonnes conditions de vie. C’est ce qui justifie l’intervention du HCR en mettant en place des infrastructures avec le concours du gouvernement».
Complétant la représentante du HCR en RDC, Eric Mukandila, secrétaire permanent à la Commission Nationale pour les Réfugiés, a évoqué le problème important soulevé au cours de la réunion avec les partenaires. Il s’agit de la difficulté financière qu’éprouve le HCR pour gérer les réfugiés et déplacés internes. Conséquence, la RDC en pâtit d’autant plus que l’attention de la communauté internationale est plus focalisée sur l’Ukraine, pays en guerre contre la Russie qui bénéficie de l’aide financière de l’ordre de milliards de dollars américains.
Avec les partenaires, il a été convenu de réfléchir sur les mécanismes de prévention pour que les conflits ne se répètent.

Véron Kongo