Déstabilisation de Kinshasa par le Grand Bandundu : Tshisekedi se tourne vers Sassou pour se rassurer

Brazzaville ne servira pas de base-arrière dans la déstabilisation de Kinshasa. Pour rassurer son homologue Félix Tshisekedi, le président du Congo/Brazzaville a passé week-end à Kinshasa. C’était l’occasion de dissiper les malentendus entre les deux capitales les plus rapprochées du monde.
Loin du terrain instable de l’Est, le Grand Bandundu est en proie à une vague d’insécurité qui est partie d’un banal conflit intertribal dans la province du Maï-Ndombe, avant de s’étendre dans le Kwilu et le Kwango. A Kinshasa, on soupçonne, sans autre précision, une «main noire» qui serait derrière la vague de violences qui secoue le Grand Bandundu. On craint dès lors une infiltration qui pourrait vite se propager jusqu’à Kinshasa, la capitale.
Compte tenu de la proximité de deux pays, à savoir la RDC et le Congo/Brazzaville, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est tourné vers son homologue Denis Sassou Nguesso pour se rassurer. Preuve que les relations bilatérales entre les deux Congo sont au beau fixe, le Président Denis Sassou N’Guesso a, à l’invitation de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, effectué une visite de 24 heures à Kinshasa.
C’est en début de soirée que l’hélicoptère transportant le Chef d’État de la République sœur du Congo Brazzaville, s’est posé à l’héliport du nouveau Palais présidentiel de Mont Ngaliema où un dispositif d’accueil restreint a été déployé.
La RDC et le Congo Brazzaville partagent des liens solides d’amitié depuis la nuit de temps. Liés par la géographie et l’histoire, les deux pays entretiennent des relations de bon voisinage de sorte que tout ce qui touche l’un est inévitablement ressenti par l’autre. Pour preuve, la crise sécuritaire qui sévit actuellement à Kwamouth en RDC est ressentie de part et d’autre de la frontière commune avec des conséquences humanitaires néfastes pour les populations de deux rives.
Un tête-à-tête a sanctionné cette visite de travail. Selon la presse présidentielle, c’était l’occasion de dissiper tout malentendu autour des rumeurs de nature à affecter les bonnes relations séculaires entre les deux pays.
L’occasion était donnée aux deux Chefs d’État de faire un large tour d’horizon de la situation sécuritaire dans la sous-région avec un regard appuyé sur la crise qui sévit dans l’Est de la RDC, sans oublier la question sécuritaire à Kwamouth, dans la province du Maï-Ndombe.
Alors que Kinshasa redoute une infiltration de son territoire en passant par le Congo/Brazzaville, Denis Sassou Nguesso est venu plutôt donner des assurances à Félix Tshisekedi. Apparemment, Brazzaville n’est pas disposé à servir de base arrière pour la déstabilisation de Kinshasa. Son président, Denis Sassoun Nguesso, balaie d’un revers de main cette hypothèse.
Sans doute, la rencontre de ce week-end a permis de lever toute équivoque. Kinshasa et Brazzaville réga-rdent dans la même direction. Le président Sassou l’a prouvé en venant à la rencontre de Tshisekedi.

Tighana Masiala