Grand Katanga : une poudrière !

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Succession de «Baba Kyungu», rupture au sein de Union sacrée, …

Avec la disparition de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a perdu un allié fidèle qui lui servait de pont pour conquérir l’espace politique du Grand Katanga. Moïse Katumbi, leader du parti politique Ensemble pour la République, pouvait bien combler le vide. Mais, en tentant de prendre ses distances vis-à-vis de l’Union sacrée de la nation dont il récuse les méthodes, Katumbi ne passe pas pour un dénominateur commun en faveur du Président de la République dans l’espace katangais. Félix Tshisekedi doit donc piocher ailleurs. Dans le secteur minier du Grand Katanga où des proches brillent par un activisme qui devient de plus en plus gênant, la grogne va crescendo. Le Grand Katanga peut brûler. Et à tout moment. L’absence de «Baba Kyungu» qui s’efforçait d’amortir le choc est préjudiciable au Président de la République. Félix Tshisekedi devra donc batailler fort pour reconquérir le Grand Katanga et calmer les tensions latentes, bien perceptibles. Il y a urgence !

Dans le Grand Katanga, les vieux démons de la division et de la haine tribale qui sommeillaient sont en train d’être réveillés par des acteurs de tous bord.

L’ex-province du Katanga est considérée désormais comme une poudrière. La moindre étincelle risque de provoquer une explosion difficilement maîtrisable. Le pays n’en a pas besoin à ce stade et les acteurs politiques qui tentent le diable doivent se dire que les conséquences seront catastrophiques. Dans la partie orientale du pays, cela fait plus de 25 ans que la déstabilisation s’enracine faisant appel à des forces obscures, de vraies nébuleuses contre qui, il est difficile de se battre tellement personne ne connaît le vrai ennemi en face.

Cette situation risque de se produire au Katanga parce que les acteurs ont démontré à la face du monde que depuis quelque temps il s’est passé des choses inexpliquées dans cette partie du pays.

Des acteurs visibles et invisibles

Si des observateurs affirment que le Katanga est une poudrière, c’est parce que des acteurs qui sont concernés dans tout ce qui s’y passe sont en place et chacun a une raison de mettre le feu aux poudres d’autant plus que la saison de l’évaluation du rapport des forces a débuté. En politique congolaise, le rapport des forces se fait à partir de la mobilisation lors des manifestations publiques. L’adhésion d’un grand nombre à travers une démonstration de popularité suffit pour se targuer d’avoir la confiance du peuple. Cette confiance qui se conjugue souvent en dividendes politiques, aboutit régulièrement à jouer un rôle déterminant lors des discussions.

Au Katanga, le président du parti politique Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, est incontestablement une icône politique. La disparition de «Baba» Kyungu wa Kumuanza, fait de lui, le plus important poids lourd de la scène politique katangaise.                 Qu’on l’aime ou pas, Katumbi est le successeur naturel du défunt leader charismatique du Katanga. Un mot d’ordre de Katumbi peut suffire pour que la paix soir sauvegardée dans cette partie de la République où que l’explosion ait lieu. Il faut reconnaître que Gabriel Kyungu a joué un rôle de premier plan pour maintenir ce semblant d’équilibre qu’on retrouve actuellement dans le Katanga.

Il y a aussi le camp Kabila qui garde encore de l’influence sur des forces occultes du Katanga. Que sont devenus des «Bakata Katanga»? Où se trouve Gédéon Kyungu et le général John Numbi? Quels sont les rapports qu’ils ont avec l’ancien président de la République Joseph Kabila ou simplement ses partisans? Autant de questions qui rendent l’équation katangaise compliquée et qui fait du Katanga une poudrière prête à l’explosion.

Une autre force qui n’est pas gérée et qui risque de provoquer une explosion à cause de son arrogance, ce sont les partisans du président de la République qui se comportent au Katanga comme en terre conquise, notent des observateurs occidentaux notamment!

Le parti au pouvoir, UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), doit savoir encadrer les troupes parce qu’en cas de situations non contrôlable, les victimes se recruteront en majorité parmi les partisans de ce parti politique. Il ne faut pas faire des hautes études sociologiques pour comprendre qu’un conflit politique actuellement au Katanga tournera à une guerre ouverte à caractère communautaire. Il faut l’éviter par tous les moyens !

Econews