Grands Lacs / le Cardinal Ambongo contredit Fatshi : «La guerre n’apportera guère de solutions durables aux problèmes »

Contrairement au Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, qui exclut tout compromis avec le Rwanda pour ramener la paix dans la partie Est de la RDC, le cardinal Fridolin Ambongo pense qu’une paix durable dans la région des Grands Lacs passe par le dialogue et non les armes.

«La guerre n’apportera pas de solutions durables aux problèmes qui sévissent dans la région des Grands Lacs », a déclaré l’archevêque de Kinshasa, dans l’homélie qu’il a prononcée à la messe pour la paix célébrée dimanche à Goma (Nord-Kivu).

Le cardinal a ensuite fustigé le fait que certains pays voisins de la RDC «prennent ce pays comme leur terrain de guerre ».

«Les armes de la guerre, nous avons à demander au Seigneur de les transformer en outils agricoles, en manchettes pour faire le champ », a-t-il ajouté.

« Dans cette célébration, Dieu ne vous abandonnera jamais puisque la paix reviendra dans notre région et nous en avons la certitude. Si vous vous enracinez dans l’amour véritable, alors l’espérance saurait vous recevoir », a dit le cardinal Fridolin Ambongo.

Le vivre-ensemble

Le cardinal a invité les chrétiens à vivre ensemble pour mettre fin à la guerre qui déchire cette région d’Afrique, faisant savoir qu’aucune nation n’est épargnée.

«Les problèmes que nous connaissons ne trouveront de solution qu’à partir du moment où nous apprendrons à nous asseoir, à nous écouter, à nous parler, à nous vider ce qui nous dérange dans les cœurs», a-t-il appelé.

Il a rassuré que le long moment de guerre arrive bientôt à sa fin, avant de dénoncer «les autorités qui ne savent pas écouter les cris des peuples qui endurent des souffrances atroces». Il a comptabilisé 12 millions de morts en RDC durant les trois dernières décennies.

Cette messe a été célébrée à l’esplanade de la paroisse Mont Carmel de Goma devant une vingtaine d’évêques des pays membres de l’Association des conférences épiscopales de l’Afrique centrale (ACEAC), une structure de l’Église catholique qui regroupe les représentants des conférences épiscopales de trois pays francophones d’Afrique centrale dont la RDC, le Burundi et le Rwanda.

Ce culte religieux a connu également la participation des membres d’autres confessions religions, des diplomates, des autorités politico-administratives de la région notamment le commissaire divisionnaire Jean-Romuald Ekuka, le vice-gouverneur policier de la province du Nord-Kivu.

Un évêque rwandais réalise la souffrance des déplacés

Les 15 évêques de l’Association de la Conférence des Evêques de l’Afrique centrale (ACEAC) ont été appelés samedi à « être des ambassadeurs de la population meurtrie du Nord-Kivu auprès des gouvernements de la République démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi, pour un retour de la paix dans la région», par l’abbé Richard Buke, responsable de la Caritas Goma, au terme de leur mission pastorale au camp des déplacés de Lushagala, à une quinzaine de kilomètres de Goma.

A cette occasion, Mgr Vincent Harerimana, évêque de Ruhengeri-Musanze (Rwanda), a été sensible à la souffrance des déplacés du camp de Lushagala.

«Nous réalisons votre souffrance, nous sommes sensibles à votre misère, nous sommes venus ici pour vous témoigner notre proximité. Nous portons votre souffrance à cœur, prions ensemble pour que la paix revienne dans la sous-région », a-t-il déclaré aux côtés de ses pairs.

Econews avec ACP