Sept mois après l’assassinat de Chérubin Okende : déçue par les fausses promesses de Kinshasa, sa famille décide de l’enterrer

Sept mois après son ignoble assassinant, l’ancien ministre des Transports et député national, élu en 2018 à Kinshasa/Lukunga, sera finalement enterré. Ainsi en a décidé sa famille, après avoir exprimé toute sa déception du refus du gouvernement congolais de faire toute la lumière sur ce meurtre, malgré une autopsie réalisée il y a quatre mois. Sa famille, qui tourne le dos à la justice congolaise, promet d’activer la justice internationale pour trouver gain de cause.

Sept mois, la famille Okende veut enterrer Chérubin Okende, assassiné à Kinshasa dans les circonstances non encore élucidées. Malgré la ferme promesse du gouvernement congolais, aucune avancée n’a été enregistrée dans ce dossier. Qui pis est, l’autopsie réalisée il y a quatre mois est encore loin de livrer son secret. Bref, tout est verrouillé, a dénoncé jeudi la famille Okende, exigeant la dépouille de leur fils pour organiser ses funérailles.

On ne connaitre donc pas les circonstances de la l’assassinat de Chérubin Okende, encore moins ses bourreaux ni le mobile de ce meurtre crapuleux.

Selon Mme Laurent Onyemba, avocat de la famille, le gouvernement congolais a fait preuve de mauvaise foi en empêchant volontairement l’éclosion de la vérité. « Elle (Ndlr : la famille) va désormais s’adresser aux institutions internationales pour que justice soit faite », a promis Me Onyemba.

Déçue par la justice congolaise, la famille promet de se battre au niveau de la justice internationale pour trouver gain de cause, a indiqué Me Laurent Onyemba, après les échanges jeudi avec le procureur général près la Cour de cassation.

L’avocat n’a pas caché son étonnement lorsque le PG près la Cour de cassation leur a dit que la dépouille a été mise à la disposition de sa famille depuis des mois.

La famille est «déçue de constater que six mois après, elle n’a pas reçu la moindre information sur les circonstances de cet assassinat crapuleux. Elle décide donc, aujourd’hui, de faire le deuil de M. Okende, de l’enterrer », a déclaré Me Laurent Onyemba. L’avocat, qui était accompagné des membres de la famille Okende, dont la veuve de l’opposant, sortait d’une audience auprès du procureur, précisant que la famille « ne compte plus venir au parquet, elle tourne le dos à la justice congolaise, elle va s’adresser aux institutions internationales pour demander que justice soit faite ».

Pour l’instant, le programme des obsèques de Chérubin Okende n’a pas été précisé. Le plus important est que l’ancien élu national de Kinshadsa sera finalement entérré sept mois après son assassinat. Mais, on ne connaitra jalais ce qui a conduit à sa mort ni les circonstances de ce meurtre. L’autopsie diligentée par la justice congolaise n’a pas non plus produit de résultats. La mort de Chérubin Okende reste donc un mystère.

Dans la presse, Stanys Bujakera, journaliste à actualite.cd et correspondant de Jeune Afrique en RDC, croupit à la prison centrale de Makala (Kinshasa) pour avoir mis en cause, dans un article publié sur le site de Jeune Afrique, la responsabilité de l’ANR (Agence nationale des renseignements) dans ce meurtre. Son dossier est encore en instruction.

Selon le media en ligne ouragan.cd, la prochaine audience de son procès est prévue ce vendredi à la prison de Makala où il est toujours en incarcération.

Député national à la législature 2018-2023, ancien ministre, Chérubin Okende était un proche de l’opposant Moïse Katumbi, ex-candidat à la présidentielle du 20 décembre dernier. Son corps sans vie, criblé de balles, avait été découvert le 13 juillet dans sa voiture. Depuis, aucune information n’a été donnée, sur les résultats de l’autopsie notamment, et un journaliste est en prison pour un article ayant mis en cause les renseignements militaires dans cette affaire.

Francis N.