La morosité des fêtes de fin d’année n’augure rien de bon au social en 2022

Ce qui fait dire aux analystes et observateurs du microcosme politique congolais que les défis étant multiples et que 2022 étant une année pré-électorale, les promesses et autres vœux du Chef de l’Etat peuvent être considérés de fallacieux et de démagogiques. L’attention étant focalisée sur les échéances électorales pour lesquelles il faut se préparer. Sûrement en puisant dans la caisse de l’Etat. Ce n’est que de la poudre aux yeux du peuple, pris toujours comme le dindon de la farce.

Le reste du mandat de Félix-Antoine Tshisekedi ne saura résoudre ne fût-ce que la moitié de grands défis liés notamment aux infrastructures et au social pour changer positivement le vécu quotidien des populations tant à Kinshasa que dans le Congo profond. En dépit d’engagements verbaux pris par le Chef de l’Etat pour que les festivités de fin d’année 2021 soient vivables, apportant le sourire au plus démuni, rien de tel n’a été vécu. 

D’ailleurs, de Mobutu aux Kabila en passant par lui, Félix Tshisekedi, les fêtes de fin d’années se sont ressemblées en étant célébrées de la même manière. Dans la méditation. Les tenants du pouvoir les passent dans l’opulence au grand dam des gouvernants, mieux du petit peuple. Que de promesses fallacieuses pour endormir ce dernier en recourant au saupoudrage relatif à inonder le marché, surtout en vivres frais ! Depuis Nguz a Karl-i-Bond, Premier ministre sous Mobutu, jusqu’à Sama Lukonde, chef du gouvernement sous Félix-Tshisekedi, les ‘‘Mpiodi’’ (chin-chards), promis avec un grand battage médiatique, n’ont jamais atterri dans l’assiette du plus démuni des Congolais. Tant à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays.

Viande et chinchards : un luxe inaccessible au petit peuple

La fête était, comme d’habitude, réservée aux gouvernants et à ceux des Congolais qui ont bâti une certaine richesse, très souvent par des moyens peu catholiques. Ils se sont gavés de viande et de poissons frais : un luxe que ne pouvait s’offrir le petit peuple, faute de moyens financiers et matériels.

Au réveillon de la Noël à l’instar de la Nativité, à Kinshasa, par exemple, les cris de joie ont été à peine perceptibles dans certains quartiers. La bière n’a pas coulé à flots et l’alimentation n’a pas été modifiée. Comme d’habitude, dans les ménages, les légumes et la farine de manioc ont fait l’affaire en lieu et place de la viande et du riz. Le coût de la bière n’étant pas à la portée du commun des consommateurs, a été donc au rendez-vous le recours aux boissons enivrantes de fabrication artisanale à base du maïs, de la canne à sucre et autres. Et avec, le couvre-feu, décrété à partir de 22h00’, a fait que les débits de boissons se vident dès 20h00’, les ‘‘fêtards’’ craignant d’être bloqués par les embouteillages au retour chez eux.

La situation n’a pas été améliorée la veille et le jour du Nouvel an, avec le salaire de misère payé aux fonctionnaires et agents de l’Etat et la surchauffe des prix sur le marché des produits alimentaires et autres de première nécessité. A la cité dans la capitale congolaise, on n’a pas senti l’ambiance de la ‘‘Bonana’’. Les jeunes gens ont été découragés d’orner les avenues et autres places publiques, faute d’argent.

Olivier Dioso