La RDC en quête de son indépendance financière : Tshisekedi lance la campagne au civisme fiscal

Avec sa faible pression fiscale de moins de 10% qui la situe loin de la moyenne de l’Afrique subsaharienne qui tourne autour de 20%, la République Démocratique du Congo vise à accroître sa capacité de mobilisation interne des recettes. L’objectif est d’accroître sensiblement la pression fiscale tout en élargissant l’assiette fiscale. Pour susciter cet éveil au niveau national, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, a lancé samedi à Kinshasa la campagne de sensibilisation au civisme fiscal.

Le Président de la Répu               blique, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a procédé au lancement officiel de la campagne de sensibilisation au civisme fiscal et à la gestion responsable, le samedi 11 septembre 2021, à l’esplanade du Palais du Peuple.                                               Cette campagne alerte a été une initiative créée par le ministère des Finances, destinée à intensifier la lutte contre toute sorte de prédation dans les régies financières (DGI, DGDA et DGRAD) en offrant aux contribuables la possibilité de dénoncer en toute sérénité les pratiques illégales dans le circuit fiscal et parafiscal de la RDC.

Dans son mot de circonstance, le Président Félix Tshisekedi a reconnu le rôle combien essentiel que joue l’impôt dans le développement d’une nation. A l’occasion, il a indiqué que cette campagne s’inscrit dans la vision de son quinquennat, actuellement en exécution par le Gouvernement de la République.

Selon lui, l’impôt réduit la dépendance de l’État aux financements extérieurs. Aussi a-t-il fait de la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics le pilier de son action politique.

Ce qui se traduit, note-t-il, par une réelle indépendance de la Justice et la redynamisation de l’Inspection générale des finances qui se positionne désormais comme le gendarme financier de l’Etat en multipliant les patrouilles financières.

Félix Tshisekedi, qui a dit soutenir cette campagne, a demandé à la population de s’acquitter des impôts et des taxes dus à l’Etat, convaincu que «l’impôt est une obligation légale».

Nicolas Kazadi promet toute son implication

Prenant la parole pour la circonstance, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima-Nzuji, a promis tout son soutien à cette campagne.

« Tout processus de changement positif d’une nation a comme levier déclencheur le changement de comportements, c’est-à-dire, la manière d’être et d’agir », a fait remarquer l’argentier national, estimant que « la mobilisation des recettes nationales permet au gouvernement de limiter sa dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure et ainsi assurer son indépendance ».

Il est d’avis que « le civisme fiscal est donc l’accomplissement volontaire par les contribuables, de leurs obligations fiscales. Il se traduit par le remplissage des déclarations fiscales, leur dépôt dans le délai ainsi que le paiement spontané de l’impôt dû. Le civisme fiscal est une question d’état d’esprit, de mentalités et de comportement».

A ce titre, la sensibilisation au civisme fiscal tant pour les agents de l’Etat que pour les contribuables, qui porte essentiellement sur l’information et l’éducation fiscales, revêt une importance capitale.

« Les agents de l’Etat et les contribuables doivent être suffisamment informés sur le bien-fondé de l’impôt, son essence, son rôle dans l’édification de l’Etat ainsi que sa finalité », a-t-il souligné.

On peut susciter cet éveil national, pour autant, croit-il que «l’incivisme fiscal n’est pas toujours délibéré ou conscient, mais il est parfois secrété par le manque d’information, ainsi la nécessité de dynamiser les canaux d’information aux matières fiscales».

Face à cet incivisme fiscal, il s’avère donc impérieux, promet-il, de «mettre en place une administration fiscale rigide et sans complaisance », par l’éradication du coulage des recettes et l’abandon de toute sorte d’antivaleurs dans le secteur des impôts. Bref, «pour gagner cette bataille, il faut changer les mentalités».

Econews