Le MAROC et l’UE regardent enfin dans la même direction : signature de cinq programmes de coopération

Entre le Maroc et l’Union européenne, l’heure est à l’harmonisation, après la tempête suscitée par les déclarations du Parlement européen. La signature, jeudi à Rabat, de cinq accords entre le Maroc et l’UE inaugure une nouvelle forme de coopération, plus respectable, entre les deux parties.

Le Maroc et l’Union européenne (UE) ont signé, jeudi à Rabat, cinq programmes de coopération d’un montant total de 5,5 milliards de dirhams (près de 500 millions d’euros) pour appuyer les grands chantiers de réforme du Royaume.

Signés par le ministre délégué auprès de la ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, et le Commissaire européen chargé du voisinage et de l’élargissement, Olivér Várhelyi, les 5 programmes de coopération comprennent l’appui au renforcement de la protection sociale, l’appui à la transition verte, l’appui à la réforme de l’administration publique, l’appui à la gestion des migrations, et l’appui au renforcement de l’inclusion financière.

« L’année 2023 sera celle d’un engagement et d’ambitions plus forts »

Les relations du Maroc avec l’Union Européenne n’ont jamais été aussi denses, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

« L’année 2023 sera celle d’un engagement et d’ambitions plus forts » pour l’approfondissement des relations de coopération entre les deux parties dans les divers domaines, a souligné M. Bourita lors d’un point de presse conjoint avec le Commissaire européen à la Politique de voisinage et à l’Élargissement, Olivér Várhelyi, à l’issue de leurs d’entretiens.

Il a relevé qu’ « au cours des trois dernières années, nous avons constaté un changement dans la politique de voisinage vis-à-vis du sud de la Méditerranée, avec désormais une plus grande propension à l’écoute, un dialogue plus approfondi et une volonté des pays du sud de la Méditerranée de s’approprier les projets que nous développons ».

Ce partenariat, a-t-il soutenu, s’est également approfondi au niveau régional à travers des projets pilotes mis en œuvre dans le cadre de cette nouvelle approche.

M. Bourita a souligné, par ailleurs, que le partenariat entre le Maroc et l’UE a enregistré « des résultats positifs tangibles en 2020 durant la crise de Covid », se félicitant de l’accompagnement de l’approche initiée par SM le Roi Mohammed VI pour faire face à la pandémie et à ses conséquences économiques et sociales.

Il a formé l’espoir que 2023 soit une année d’engagement et d’ambitions plus forts, à travers la mise en œuvre des accords de « partenariat financier » signés et l’ouverture de nouveaux horizons de coopération dans les domaines de la sécurité et de la migration, qui vont se renforcer davantage à partir de cette année.

M. Bourita a émis également le souhait que l’année 2023 connaisse le lancement du programme de coopération dans le domaine de la recherche et de l’enseignement « Horizon », qui constitue un élément majeur dans le domaine de la formation et des échanges entre universités, ainsi que l’ouverture à d’autres projets dans le domaine de la sécurité énergétique qui concernent le Maroc et l’UE.

Le ministre a, en outre, souligné la nécessité de développer une coopération régionale tripartite entre le Maroc, la Commission européenne et Israël, en tant qu’ « élément complémentaire à la coopération bilatérale, qui englobera plusieurs domaines à travers la coordination entre les trois parties ».

A cet égard, a-t-il poursuivi, « nous avons préparé un document que nous signerons avant la fin de ce mois pour consolider la dimension régionale tripartite dans nos relations également, dans des domaines d’intérêt commun ».

M. Bourita a émis le souhait que cette année soit aussi celle d’ambitions plus fortes dans de nouveaux domaines, de la mise en place de nouveaux moyens de coopération et de mécanismes de financement développés et de l’accélération de la mise en œuvre des projets stratégiques, ajoutant que le Maroc, sous la conduite de SM le Roi, avance sûrement sur la voie de l’implémentation de son nouveau modèle de développement afin de satisfaire les aspirations de ses citoyens.

Les réformes engagées par le Royaume, sous la conduite de SM le Roi, lui ont permis de sortir de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), s’est félicité le ministre, invitant l’UE à interagir rapidement avec cette nouvelle en retirant le Maroc de la liste grise de l’Union.

La visite au Maroc du Commissaire européen à la Politique de voisinage et à l’Elargissement est la deuxième du genre en moins d’une année, « ce qui confirme la profondeur, la force et la solidité des relations entre le Royaume du Maroc et la Commission européenne », a-t-il soutenu, rappelant la dernière visite à Rabat du Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, qui s’est inscrite dans la même dynamique.

Le ministre a formé l’espoir de voir s’inscrire dans la durée cet état d’esprit positif et cette approche pragmatique caractérisant les relations entre le Maroc et la Commission Européenne, pour faire en sorte que le partenariat transcende les simples discours pour prendre une dimension concrète, contribuant ainsi au raffermissement des liens entre le Maroc et l’UE dans le cadre de la politique de bon voisinage.

Le Maroc, pilier de stabilité dans la région

Le Maroc est un pays phare et un pilier de stabilité dans la région, a affirmé, jeudi à Rabat, le Commissaire européen à la Politique de voisinage et à l’Élargissement, Olivér Várhelyi, qui a mis l’accent sur « l’extrême importance » du partenariat Maroc-UE.

Dans un contexte mondial marqué par de multiples défis, il n’est pas évident de trouver des partenaires stables comme le Maroc, d’où « l’extrême importance » du partenariat Maroc-UE, a souligné M. Várhelyi, qui s’exprimait lors d’un point de presse tenu à l’issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

Le Commissaire européen, actuellement en visite de travail dans le Royaume, a précisé que la signature, ce jeudi, par le Maroc et l’UE de 5 programmes de coopération d’un montant total de 5,5 milliards de dirhams (près de 500 millions d’euros) pour appuyer les grands chantiers de réforme du Royaume, témoigne de l’engagement « direct et sérieux » de la part de l’Union envers le Maroc.

« Avec l’ensemble de nos engagements, nous changeons vraiment la nature et la profondeur de notre coopération », s’est-il réjoui, précisant que les réformes lancées au Maroc sont des réformes ambitieuses proches des valeurs européennes.

Le Maroc est et sera un bénéficiaire majeur de l’agenda de projets de l’UE pour toute la région, a tenu à préciser M. Várhelyi, ajoutant que cet appui financier porte sur les volets social, économique, agricole, hydrique et énergétique, ce dernier étant un secteur crucial à l’échelle mondiale.

Le Royaume a le potentiel de devenir une source d’énergie non seulement pour la région mais aussi pour l’Europe, a fait savoir M. Várhelyi, ajoutant que le marché européen est prêt à recevoir de l’énergie en provenance du Maroc. Il a également mis l’accent sur l’importance des autres domaines de coopération entre le Royaume et l’UE, dont la migration et la lutte contre les réseaux criminels.

S’agissant de la reprise des relations avec Israël, M. Várhelyi a fait part de la volonté de l’UE de participer à cette coopération, qui permettra de relever les défis majeurs auxquels se heurte la région, notamment la gestion de l’eau.

Cette coopération trilatérale, a-t-il estimé, permettra aussi de relever les défis en matière de recherche, de développement et de rapprochement entre les peuples.

Par ailleurs, le Commissaire européen a saisi cette occasion pour féliciter le Maroc pour sa sortie de la liste « grise » du Groupe d’Action Financière Internationale (GAFI), saluant la coopération maroco-européenne qui a permis d’atteindre ce résultat.

Deuxième du genre en moins d’une année, la visite de M. Várhelyi au Maroc intervient dans le contexte de la mise en œuvre de la Déclaration politique conjointe, adoptée en juin 2019, ayant institué le « Partenariat euro-marocain de Prospérité partagée » qui s’articule autour de quatre Espaces : politique et sécurité; Économique; valeurs; connaissances, et deux axes horizontaux : l’Environnement et la migration.

Elle s’inscrit également dans le cadre des contacts réguliers qu’entretiennent les deux parties. Des Contacts illustrés par la récente visite au Maroc du Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et Vice-Président de la Commission européenne, Josep Borrell, en janvier 2023, ainsi que les précédents déplacements de six autres membres du Collège des commissaires pour la seule année 2022, dont la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen.

Avec MAP