«Leadership visionnaire, rassembleur et éclairé » pour un Congo fort. Kamerhe et Matata : même conviction

Le discours de Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du Chef de l’Etat, sur le leadership rejoint curieusement la vision politique de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon. Une simple phraséologie portant une vision politique forte pour la République Démocratique du Congo. « Il faut un leadership visionnaire, rassembleur et éclairé pour le développement de la RDC », a déclaré lundi devant ses partisans de l’UNC (Union pour la nation congolaise), l’ancien président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe. Politique éclairé et bien informé, ce n’est donc pas par hasard que « le pacificateur » a utilisé ces mots pleins de sens pour la RDC et les Congolais. Entre Kamerhe et Matata, il y a une convergence de conviction pour un Congo fort.
Deux mois après son acquittement par la Cour de Cas sation pour insuffisance de preuves dans l’affaire d’un présumé détournement de 57 millions de dollars US du Programme de dit 100 Jours, Vital Kamerhe a effectué sa rentrée politique, le lundi 22 août 2022, face au Bureau politique de l’Union de la Nation congolaise (UNC), son parti politique.
C’est un Vital Kamerhe ingambe, l’œil alerte et au pas assuré qui a fait sa rentrée politique, lundi 22 août – costume bleu anthracite, cravate rouge et pochette assortie, une discrète barbe poivre et sel à la Raïs taillée avec soin. Sur son visage, pas la moindre trace de la longue indisposition qui l’aurait longtemps tenu alité en clinique pendant une grande partie de son incarcération. L’ex-Dircab du chef de l’Etat respire une santé insolente. Et c’est tant mieux pour lui, sa famille et son parti politique. Bref !

Quelque chose se prépare…
Dans toutes ses sorties publiques ainsi que ses cours ex cathedra, notamment avec les jeunes, Matata Ponyo Mapon s’est toujours fait le chantre du leadership. Plus qu’un chantre, l’ancien Premier ministre et candidat déclaré à la présidentielle de 2023, est un maître en matière de leadership. Il en est non seulement un théoricien, mais aussi un fervent défenseur et praticien. Parler de leadership en RDC et sur le continent sans faire allusion à Matata Ponyo ne serait pas crédible, encore moins acceptable. Tout le monde s’accorde sur cette évidence.
Voilà que Vital Kamerhe, qui a exercé des hautes fonctions dans le pays aux côtés de trois chefs d’Etat, emboîte le pas en tenant le même discours.
Au décryptage, il ressort un sentiment de déception. L’ancien speaker de l’Assemblée nationale doit avoir fait l’amer constat que ce type de leadership n’a jamais dirigé le pays. D’où, l’urgence de doter le pays de dirigeants capables de le transformer à travers leurs manières respectives de gouverner le pays. Au regard des résultats, il est clair que le déficit est réel. Il n’est pas à chercher ni à inventer. La gouvernance du pays a souffert de cette absence criante d’un leadership éclairé, rassembleur et visionnaire.
Il faut « un esprit de sacrifice si on tient à être ce leader dont le pays a besoin », avait répondu Matata Ponyo à une question d’Econews, après son retour au pays malgré les irrégularités de la procédure le concernant dans le cadre du procès dit Bukangalonzo.
L’insécurité dans l’Est de la RDC, avec ce que cela comporte d’impact négatif sur les ressources mobilisées ainsi que les affectations, sont autant de questions qui font appel à des arbitrages du leadership d’un État et d’une nation.
Pour opérer de bons arbitrages et donc prendre de bonnes décisions, il faut de la compétence, une intégrité sans faille et une détermination éprouvée. Cette gouvernance peut être appliquée par n’importe quel dirigeant pour vu qu’il mette de côté son égo dans l’intérêt de la nation entière.

Un nouvel homme politique est né
L’adresse de Vital Kamerhe devant le bureau politique de l’UNC et des sympathisants triés sur le volet frappe par son laconisme (40 lignes, pas plus) – fait inhabituel chez un orateur hors pair qui a souvent tenu l’opinion en haleine avec ses tirades multilingues d’une part, et par l’absence de longs laïus de reconnaissance, de remerciements et d’indéfectible attachement au Président de la République, chef de l’Etat, d’autre part. Pas un mot non plus sur l’état des relations de l’UNC avec ses alliés de l’Union sacrée de la nation, ni sur son éventuelle ambition présidentielle, terrains sur lesquels il était particulièrement attendu.
Sobrement intitulé Pardon et Réconciliation, le discours de Kamerhe n’explique pas cependant à qui s’adresse son pardon ou de qui il attend la réciproque. Ici, la réponse coule de source, et fait remonter aux débats lors de son procès, où des Conseillers à la présidence de la République l’avaient lourdement chargé, avec une hargne non dissimulée dans le détournement présumé de 57 millions de dollars US du programme dit de 100 Jours. A moins de vivre dans une autre dimension, ce sont des choses qui ne s’oublient pas.
En effet, alors que Peter Kazadi faisait état d’une gestion autocratique et familiale du projet présidentiel au sein du cabinet, accusant Kamerhe de s’être entouré de membres de sa famille ou des proches, tenant à l’écart les autres membres régulièrement commis aux études et aux vérifications ultérieures des chantiers, Marcellin Bilomba avait enfoncé le clou : le détournement réel opéré par le Directeur de cabinet et ses complices avoisinait les 400 millions ! A moins de vivre dans une autre dimension, ce sont des choses que l’on pardonne, mais qui ne s’oublient pas.
Au sujet de son appréciation de l’évolution politique de la RDC trois ans après l’alternance intervenue à la tête du pays, elle tient dans une phrase qui termine son allocution : « Le pays a besoin d’un leadership visionnaire, rassembleur et éclairé ». Il est superflu de prédire que Félix Tshisekedi et ses proches apprécieront la saillie de leur allié dont la fidélité prête de plus en plus au doute.
La seule fois que Kamerhe fait mention du Chef de l’Etat, c’est pour annoncer que les deux se sont effectivement rencontrés, avant d’annoncer sa prochaine visite dans la partie de l’Est du pays en proie à une agression de la part du Rwanda, d’où il annoncera sa « contribution à la recherche de la paix durable à cette crise ».
Vital Kamerhe vient de le comprendre après sa longue et brillante carrière politique, et surtout, après un temps passé comme directeur de cabinet et comme prisonnier. Ses méditations l’ont poussé à ce chemin difficile du leadership qui va lui attirer de nouvelles difficultés.
En s’approchant du discours de Matata sur le leadership, il a finalement décidé de se mettre du bon côté de la gouvernance. Cela peut se faire au sein de l’Union sacrée ou ailleurs. Pourvu que cela aille dans le sens des intérêts du peuple congolais et de la RDC comme pays.

Econews

Communication du président national de l’UNC à l’occasion de sa rentrée politique : «Pardon et cohésion»
Mes chers compatriotes, alliés,
sympathisants et membres de notre parti politique, Union pour la nation congolaise, UNC en sigle, et à tout le peuple congolais épris de paix et de justice;
Je tiens, avant toute chose, à rendre grâce à Dieu, l’Eternel Tout Puissant, le Maitre de temps et des circonstances, qui a permis qu’on se retrouve œ jour, le lundi 22 aout 2022, avec vous, cadres, membres et sympathisants de l’UNC. Vos prières ayant été exaucées, les Maitres mots sont le PARDON et la COHESION, comme c’est indiqué dans le livre de Genèse 50 : 15- et 45 : 4-5, dont je vous recommande la lecture.
Je remercie les militantes et les militants de l’UNC, les alliés et associations affiliées à notre Parti ainsi que toutes les autres personnes éprises de paix et de compassion qui n’ont cessé de me soutenir pendant toute cette période de dure épreuve.
J’adresse ma gratitude aux serviteurs de Dieu de tous bords, à tout le peuple congolais qui a cru en Dieu et en notre justice. Je leur exhorte de continuer de prier le Très-Haut pour notre justice, nos autorités et surtout pour le Congo qui doit se lever et marcher pour le bien des congolais et pour l’ensemble des pays de l’Afrique Subsaharienne et de l’Afrique toute entière.
Chers Camarades,
J’exprime ma profonde gratitude et mes sincères félicitations a mon Parti, l’UNC, qui est resté debout, contre vents et marées, durant tout le temps de mon incarcération. Tout en étant momentanément indisponible, je suivais, avec attention, la marche du Parti, à travers le Secrétaire Général, les différents fora et toutes les structures du Parti. L’UNC a rayonne.
Ce travail est aujourd’hui couronné par l’acquisition d’un siège national ici à Kinshasa, après le lancement de l’opération « Un dollar pour le Parti» et la campagne de vente de la carte des membres biométrique : militants, cadres. Députés, Ministres, mandataires, membres d’honneur et autres personnes de bonne volonté. Félicitations à tous pour le travail abattu sous la direction du Secrétaire Général.
Je salue le travail abattu par toutes les structures du Parti. Chaque jour qui passe, l’UNC ne cesse d’enregistrer des nouvelles adhésions tant au niveau national qu’international. C’est le fruit d’un engagement de l’équipe que nous avons mise en place lors de la dernière restructuration du Parti. Dans les tous prochains jours, nous allons poursuivre et finaliser cette mise en place.
Chers Camardes,
Nous devons préserver la cohésion et le respect mutuel. Notre Parti a une hiérarchie qui nous impose une attitude responsable
Nous avons eu à déplorer la naissance de quelques groupes à la solde de certains, mais cela n’est pas l’apanage de notre seul Parti. Le tout c’est de savoir comment capitaliser cette diversité dans le seul intérêt dans le seul intérêt de propulser le Parti. Je me rejoins du lait que nous avons montre que nous pouvons nous dépasser sans amener ces divergences sur la place publique. De même, le respect envers les ainés sera accompagné de la considération des ainés envers les plus jeunes. Je m’engage à y veiller personnellement. Car, la cohésion dort demeurer le maitre mot.
La gestion des ambitions dans une même circonscription ne devrait pas susciter de la rivalité négative ni de l’animosité. Travaillons ensemble.
Chers camarades.
Nous suivons avec une attention soutenue. le drame qui se déroule encore une fois à l’Est de la RDC, ce que nous condamnons fermement et apportons ici notre solidarité aux populations éplorées. Le temps n’est pas aux discours ni aux incantations, c’est pourquoi, j’annonce ma descente dans cette partie du pays dans les prochains jours, en vue d’annoncer ma contribution à la recherche de la paix durable à cette crise.
Ceci concerne chaque congolais qui a l’obligation de contribuer à l’effort national de manière à mettre un terme à ce cycle des violences qui retarde le développement de notre beau pays.
Chers camarades,
La RDC est l’espoir de l’humanité, comme je l’ai dit dans mon ouvrage qui porte le même nom, ce pays béni de Dieu à des réponses aux 5 défis auxquels l’humanité est actuellement confrontée : le changement climatique, la faim dans le monde, la rareté de l’énergie propre renouvelable et non polluante. la crise des matières premières, produits stratégiques et la crise de l’eau.
Le développement de la RDC dépend de nous-mêmes. Le pays a besoin d’un leadership visionnaire. Rassembleur et éclairé.
Après mon entretien avec Son Excellence Monsieur le Président de la République, j’ai eu à échanger avec certains diplomates en place ici à Kinshasa. Je compte poursuivre une série des rencontres avec les acteurs politiques et de la société civile, les responsables des confessions religieuses et des mouvements citoyens.
Puisse Dieu bénir la République Démocratique du Congo et son peuple.
Fait à Kinshasa, le 22 août 2022
Hon Vital KAMERHE LWA KANYIGINYI NKINGI