Législatives nationales 2023 : Kinshasa aligne 3.900 candidats pour 56 sièges

Si la ville de Kinshasa a gagné cinq sièges aux législatives nationales par rapport à 2018, ils seront néanmoins 3.900 à concourir en décembre prochain pour la conquête de 56 sièges réservés à la ville. La bataille sera rude. Avec sa mosaïque de partis et regroupements politiques, l’Union sacrée de la nation est bien partie pour rafler la grosse part. Avec ses quatre districts, c’est à Tshangu qu’on devait s’attendre à un véritable combat de gladiateurs avec 1.312 candidatures qui se lanceront dans la course pour 19 sièges.
La publication des listes définitives des candidats aux élections législatives de l’édition 2023 projetées au 20 décembre prochain renseigne que dans la course aux 56 sièges dévolues à la ville de Kinshasa, pas moins de 3.900 candidatures ont été officiellement enregistrées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Elles (les candidatures) émanent de quelque 910 partis politiques répartis en une trentaine de regroupements dont les plus en vue sont celles conduites respectivement par l’UDPS et Alliés, AFDC et Alliés, Ensemble pour la République. La multitude de candidatures venant rappeler la ruée à l’hémicycle lors des scrutins de 2018. A l’époque, l’opinion s’était émue du nombre jugée astronomique de candidats dont la plupart n’avaient pas la moindre expérience.
Du petit fonctionnaire au mandataire public en passant par d’anciens exilés de longue date dans la diaspora, tous étaient mus par l’intérêt suscité par les avantages matériels dont étaient couverts les députés. La comparaison s’arrête là. Le changement de régime intervenu en 2019 s’accompagne de nouveaux enjeux dont les plus emblématiques sont la réélection à tout prix du chef de l’Etat actuel conforté par une majorité «confortable» à l’Assemblée nationale.
Concernant la circonscription de la ville de Kinshasa, les candidatures se répartissent, en termes de nombre et sans surprise, selon le poids démographique des quatre anciens districts regroupant les 24 communes constituant la capitale.
La Tshangu (Ndjili, Kimbanseke, Masina, Nsele, Maluku) vient en tête cumulant 1.312 candidatures pour 19 sièges; elle est suivie de la Lukunga (Gombe, Lingwala, Kintambo, Kinshasa, Ngaliema, Barumbu, Mont-Ngafula) : 984 pour 14 sièges; de la Funa (Bandalungwa, Kasa-Vubu, Ngiri-Ngiri, Kalamu, Bumbu, Selembao, Makala) : 828 pour 14 sièges et de Mont-Amba (Limete, Matete, Lemba, Kisenso, Ngaba) qui totalise 776 candidatures déclarées pour 11 sièges.

LA MARÉE UDPS ET ALLIÉS
Contrairement aux scrutins des deux premiers cycles électoraux issus des accords de Sun City (2006, 2011) qui, en dépit de la domination du parti présidentiel et ses alliés, avaient vu la participation d’attelages hétéroclites de petits partis réunis dans des regroupements de circonstance dans une relative indépendance, les législatives attendues en décembre revêtent un caractère singulier.
En effet, l’enregistrement massif des partis politiques par le ministère de l’Intérieur dont la grande majorité au cours du trimestre qui a précédé le dépôt des candidatures en juin 2023 a fait ressortir une caractéristique inédite. De la trentaine de regroupements qui concourent aux législatives, environ les trois-quarts se réclament de l’alliance avec l’UDPS, sans nécessairement justifier d’un background politique.
Ce raz-de-marée en vue de la réélection de Félix Tshisekedi n’est pas seulement le fait d’anciennes associations de soutien aux actions de FATSHI qui ont fleuri dès les premières heures de la passation du pouvoir au sommet de l’Etat en janvier 2019, et muées pour le besoin de la cause en partis politiques avec, il est vrai, un coup de pouce du ministère de l’Intérieur, cette propagande tous azimuts est en concurrence avec les anciens partis jadis piliers du régime de Joseph Kabila passés à l’Union sacrée de la Nation à la faveur de la dislocation de la coalition CACH-FCC du dernier trimestre 2020.
Cette dernière catégorie tente bien de donner de la voix mis au fur et à mesure que se profilent les échéances électorales, ils courent le risque d’être phagocytées par l’activisme fanatique de la marée des fanatiques qui ne s’embarrassent pas de leur rappeler leur ancienne alliance prédatrice avec le régime du PPRD/FCC.

POUR UNE NOUVELLE MAJORITE EXCLUSIVE
Les formations et regroupements politiques issus de la lutte historique de l’UDPS ne s’en cachent pas : la majorité parlementaire au profit de Félix Tshisekedi qu’ils ambitionnent porte une signification à peine dissimulée. L’UDPS entend dès le lendemain des scrutins diriger un pouvoir exclusif débarrassé d’alliés encombrants prompts à tourner casaque et à renier du jour au lendemain un régime qu’hier ils portaient aux nues.

Econews

Députation nationale : répartition de sièges par province

1. Kinshasa : 56 sièges
2. Nord-Kivu : 47 sièges
3. Sud-Kivu : 32 sièges
4. Haut-Katanga : 31 sièges
5. Kwilu : 28 sièges
6. Ituri : 28 sièges
7. Kongo-Central : 24 sièges
8. Kasaï-Central : 20 sièges
9. Kasaï : 19 sièges
10. Tshiopo : 17 sièges
11. Lomami : 16 sièges
12. Sud-Ubangi : 16 sièges
13. Haut-Lomami : 15 sièges
14. Kasaï-Oriental : 14 sièges
15. Tanganyika : 14 sièges
16. Sankuru : 14 sièges
17. Lualaba : 13 sièges
18. Kwango : 13 sièges
19. Maniema : 12 sièges
20. Équateur : 12 sièges
21. Maï-Ndombe : 12 sièges
22. Mongala : 11 sièges
23. Haut-Uele : 11 sièges
24. Nord-Ubangi : 9 sièges
25. Tshuapa : 9 sièges
26. Bas-Uele : 7 sièges

Total : 500 sièges