L’Etat de droit en péril : jugé en procédure de flagrance, Mike Mukebayi transféré à la prison centrale de Makala

Interpellé, samedi dernier, à la suite de la manifestation du bloc de l’Opposition, le député provincial de la ville de Kinshasa, Mike Mukebayi Nkoso, a été finalement présenté mardi devant la justice. Devant l’impasse, les juges n’ont eu pour d’autre choix que de l’incarcérer à la prison centrale de Makala, brûlant les étapes d’une procédure qui met en péril les principes de l’Etat de droit, prôné par le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Jugé en procédure de flagrance, l’élu provincial de Kinshasa est poursuivi pour plusieurs griefs, dont appel à la haine tribale et outrage au Chef de l’Etat.
S’il continue encore à bénéficier de ses immunités parlementaires, la Justice a directement d’ignorer cette exception, sans doute, déterminé à clouer l’élu de Lingwala, par ailleurs cadre du parti politique Ensemble pour la République de Moïse Katumbi.
Me Laurent Onyemba, avocat-conseil du député provincial, déplore que son client ait été détenu au Casier judiciaire sans aucun document régulier, et cela, en violation de la procédure pénale.
Le samedi 20 mai dans la soirée, après la marche de l’opposition réprimée par la police, Mike Mukebayi et Daniel Safu, député national, élu de Mont-Amba (Kinshasa), étaient passés sur la chaîne de télévision CML13 Télévision où ils ont tenu des propos irrépréhensibles, selon la justice congolaise.
Après cet incident, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a suspendu le signal de CML13 pour 45 jours, privant également d’antenne pour une durée de 90 jours Mike Mukebayi et son compagnon, Daniel Safu.
Pour le moment, c’est depuis la prison centrale de Makala que Mike Mukebayi devra attendre le verdict de la Justice sur le sort qui lui sera réservé. En attendant, son compagnon, le député national Daniel Safu, également recherché pour les mêmes causes, s’est volatilisé dans la nature, apprend-on des sources concordantes.

Francis N.