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Orage politique

Alors que la cloche de la dernière session ordinaire de l’année retentit ce lundi 15 septembre 2025 au Palais du peuple, l’atmosphère est loin de se limiter aux traditionnelles discussions techniques sur le budget de l’État. Derrière les colonnes de chiffres et les projections économiques se joue une partie d’échecs politique dont l’issue pourrait redéfinir les équilibres du pouvoir.

Officiellement, l’agenda parlementaire est clair : examiner et adopter le projet de loi de finances pour 2026. Ce texte, pierre angulaire de l’action gouvernementale, déterminera les ressources et les dépenses de l’État pour l’année à venir. Dans un contexte de défis sécuritaires, économiques et sociaux persistants, chaque ligne budgétaire sera scrutée, négociée, amendée. Les débats devraient être vifs sur l’allocation des fonds entre la défense, les infrastructures, l’éducation et la santé. Le gouvernement y présentera sa vision ; les élus du peuple auront à cœur d’y imprimer leurs priorités et celles de leurs circonscriptions.

Mais, comme souvent en République Démocratique du Congo, le politique vient troubler les débats techniques. La rumeur gronde dans les couloirs du Palais du peuple. Des motions de défiance, tenues jusqu’ici «sous le manteau », attendraient le moment propice pour être déposées sur le bureau des assemblées. La cible la plus exposée n’est autre que Vital Kamerhe, le président de l’Assemblée nationale.

La question n’est plus de savoir si une tempête se prépare, mais quand elle va frapper, et avec quelle intensité. Les manœuvres d’alliances et les calculs partisans semblent avoir temporairement relégué au second plan l’intérêt supérieur de la nation. L’instabilité politique, en persistant, risque d’hypothéquer l’examen serein et diligent d’un budget pourtant crucial pour la marche du pays.

Dans ce climat de haute tension, il appartient aux honorables députés et sénateurs de faire preuve de responsabilité. Le peuple congolais, qui attend des actes concrets pour améliorer son quotidien, a le droit d’exiger que ses représentants privilégient l’intérêt général aux règlements de comptes personnels ou aux ambitions catégorielles.

La crédibilité de toute la classe politique est en jeu. Saura-t-elle dépasser les intrigues pour se concentrer sur sa mission fondamentale : voter une loi de finances équilibrée, juste et tournée vers le développement du pays ? Ou se laissera-t-elle entraîner dans des guerres de positions qui n’honorent pas la démocratie et retardent l’émergence tant attendue ?

L’histoire jugera. Espérons que les élus de la nation en auront conscience alors qu’ils franchissent ce lundi les portes du Palais du peuple.

ECONEWS

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