Patrick Muyaya écarte toute hypothèse de glissement : « Le seul dialogue attendu, c’est celui du 20 décembre devant les urnes »

Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya

A quatre mois des élections générales du 20 décembre 2023, les esprits se surchauffent et certains, à l’instar de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo), craignent un chaos électoral, évoquant de plus en plus la nécessité d’un dialogue politique pour dissiper tous les malentendus. Au Gouvernement, on reste cependant optimiste sur le respect du rendez-vous électoral du 20 décembre 2023. Lundi, devant la presse conviée au traditionnel briefing, Patrick Muyaya Katembwe, porte-parole du Gouvernement, a levé toute équivoque, écartant toute option de glissement de cycle électoral qui amènerait à un éventuel dialogue politique. « Il n’y a pas de dialogue en cours, le seul dialogue qui est attendu, c’est celui du 20 décembre devant les urnes avec les Congolais », a dit, sans broncher, le ministre de la Communication et Médias.
Les élections auront lieu à la date prévue par la CENI (Commission électorale nationale indépendante). Les assurances sont du minisitre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, faites lundi devant la presse conviée au traditionnel briefing hebdomadaire du Gouvernement.
Alors que les esprits se surchauffent, faisant de plus en plus planer l’ombre d’un dialogue politique, le porte-parole du Gouvernement s’est voulu tranchant : « Il n’y a pas de dialogue en cours, le seul dialogue qui est attendu, c’est celui du 20 décembre devant les urnes avec les Congolais ». Et d’ajouter : « De ce point de vue, vous pouvez noter avec nous que la CENI travaille en respectant scrupuleusement son calendrier».
Le porte-parole du gouvernement n’a pas manqué d’égratigner une frange de l’opposition qui, ne se sentant pas prête, redoute les élections du 20 décembre prochain.
Sans se substituer à la CENI, seul pouvoir organisateur des élections en République Démocratique du Congo, Patrick Muyaya note : « Ceux qui pensent qu’il y aura de dialogue sont sûrement ceux qui doivent s’apprêter à aller vers les urnes, parce que c’est vers ça que nous allons tendre, et c’est vers ça que nous allons voir ».
Il s’est montré rassurant sur la ferme volonté du Gouvernement de tenir ses engagements pour mettre la CENI à l’abri de besoins, estimant que les efforts sont en train d’être déployés pour que tous les Congolais participent au processus électoral.
Les assurances du Gouvernement sont cependant loin d’apaiser la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo).

Les sons discordants de la CENCO
Intervenant sur les antennes de la radio Top Congo Fm, Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, n’a pas caché ses craintes.
«Si la CENI ne comprend pas la pertinence de notre insistance pour renforcer la confiance au sein de la population, si elle minimise la perception de son travail dans l’opinion, à moins qu’il y ait des correctifs significatifs, je crains qu’elle fasse le lit d’un environnement fertile pour une révolution qui n’attendra qu’un leader courageux », a-t-il indiqué. Et de préciser : « Si on va aux élections dans ces conditions de méfiance, moi, je ne serai pas surpris qu’après les élections, nous puissions vivre une crise que tout le pays va regretter ».
Comme toujours, Mgr Nshole est revenu sur la proposition d’un audit indépendant du fichier électoral. Il s’en explique : « Ce que nous voulons est simple. Comme observateurs, nous ne demandons pas à la CENI de nous donner son fichier. Nous venons de proposer un logiciel qui ne servira qu’à une sélection d’un échantillon de façon automatique. Dans ce fichier, on aura les noms des enrôlés et leurs adresses. Deuxième étape, nous allons dans la rue, nous prenons les électeurs qui ont des cartes d’électeurs et nous les enregistrons et nous rentrons à la CENI pour vérifier s’ils se retrouvent réellement dans le fichier (…) Nous ferons tout simplement le travail de l’observateur. Ce n’est même pas un grand audit. On n’a pas compris que cela ait soulevé les agitations ».
Selon lui, les motivations de l’Eglise Catholique est noble : « Nous voulons aller aux élections qui soient crédibles, transparentes et apaisées. Cela a un coût. S’en tenir à la date sans remplir ces conditions, cela n’a pas de sens… ».
Quoi qu’il en soit, au niveau du Gouvernement, il n’y a aucune ombre de glissement du cycle électoral. Par conséquent, il ne faut pas s’attendre à un dialogue avant décembre 2023. Le seul dialogue à l’ordre du jour est celui qui se fera devant les urnes à la date du 20 décembre 2023. Foi du ministre Patrick Muyaya.

Econews