Porté à la tête du Haut-conseil des affaires de la CEEAC, Eric Monga fixe le cap : «Promouvoir un bon climat des affaires et une fluidité des échanges entre nos pays»

Donner une image attrayante, saine et propice au climat des affaires en Afrique Centrale. C’est l’ambition que s’attèle à matérialiser la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), avec la création d’un Haut-conseil des affaires. Le 18 octobre 2022, les participants, représentant les 11 pays membres de la CEEAC, se sont réunis à Kinshasa pour non seulement adopter les instruments juridiques de cette nouvelle structure de la CEEAC, mais aussi élire ses animateurs. C’est au Congolais Eric Monga Mumba, vice-président de la FEC chargé de l’énergie, que revient l’honneur de présider le tout premier Conseil d’administration de ce Haut-conseil des affaires de la CEEAC, qui aura son siège en Guinée-Bissau.

Nouveau-né de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), le Haut conseil des affaires (HCA-CEEAC) a procédé à l’élection des membres de son premier conseil d’administration, le 18 octobre 2022 à Kinshasa, sous la supervision de la Chambre américaine de commerce en RDC.

Pour le démarrage de cette nouvelle structure sous-régionale, les participants à la rencontre de Kinshasa ont confié au Congolais Eric Monga Mumba, vice-président de la FEC (Fédération des entreprises du Congo), la mission de présider le Conseil d’administration du Haut-Conseil des affaires.

Dans l’espace CEEAC, il n’existe pas, à ce jour, de véritables acteurs du secteur privé au niveau régional, notamment pour accompagner le processus d’intégration régionale, de même que les négociations commerciales qui constituent un dispositif efficace de coordination verticale des actions et des échanges entre acteurs au sein d’une filière, et avec le reste de l’économie. Un vide que vient combler ce Haut-conseil des affaires qui se proposent de servir de vecteur entre opérateurs économiques de la sous-région dans le sens de l’intégration.

Réactions à chaud

Président du Conseil d’administration de Haut-conseil des affaires de la CEEAC, Eric Munga promet d’en faire une belle plate-forme pour la fluidité des échanges dans la sous-région.

«C’est  le moment de commencer à tourner vers un marché commun, à commencer à montrer les compétences que nous pouvons retrouver et aussi les forces dont regorgent tous nos marchés. Les pairs nous ont fait confiance en nous plaçant à la tête de cette organisation afin de promouvoir un bon climat des affaires, un bon échange, une fluidité des échanges entre nos pays de la CEEAC », a-t-il déclaré, juste après son élection.

Parrain de l’évènement, Lino N’Shimba, président de la Chambre américaine de commerce en RDC, se félicite d’avoir accompli sa mission : «La mission qui nous a été confiée était d’être président de céans de l’assemblée constitutive. Et il fallait notamment passer par l’approbation et la ratification des statuts et des règlements d’ordre intérieur qui a abouti aujourd’hui à l’élection d’un Conseil d’administration dirigé par le président élu, M. Eric Monga ».

Simon Muamba, administrateur délégué de la COPEMECO, est tout autant fier de la création de cette nouvelle structure au sein de l’espace CEEAC qui devait profiter au monde des affaires congolais : «Il y avait la FEC, la COPEMECO, l’ANEP ainsi que d’autres organisations. Et la RDC vient de prendre la tête de ce grand rassemblement sous-régional. Ça fait bien au monde des affaires pour que les hommes d’affaires congolais puissent porter leur voix dans le concert des Nations à travers cette plateforme qui vient d’être créée».

Haut-Conseil des affaires : pour quel objectif ? 

Au niveau de la CEEAC, on est convaincu que la mise en place d’une telle structure, qui vise à améliorer le dialogue public-privé sur le processus d’intégration régionale et accroître la participation du secteur privé dans l’édification d’un environnement communautaire favorable pour le développement des affaires, constitue un des choix consigné dans le Plan stratégique 2021-2025 de l’institution sous régionale.

Au-delà du renforcement du dialogue public-privé, l’instance vise également la promotion des initiatives privées dans tous les pays de la zone

D’après le cadre conceptuel de sa mise en place, ce Haut-conseil sous régional des affaires est destiné à «jouer un rôle moteur dans le processus d’intégration régionale». Pour ce faire, il devra «œuvrer pour la promotion et le développement du secteur privé des États membres et proposer des réformes afin que les entreprises des États membres de la Ceeac bénéficient d’un environnement juridique et réglementaire compétitif». Il devra également porter, auprès de la CEAAC, le plaidoyer du secteur privé des États membres et se concerter avec cette dernière sur les réformes de l’environnement des affaires et de l’investissement.

Pour ce faire, il lui revient de rassembler les organisations représentatives du secteur privé des États membres et favoriser leur mise en réseau tout en renforçant leurs capacités en matière de plaidoyer, et multiplier des concertations avec les gouvernements pour la mise en œuvre des réformes souhaitées. Aussi, il est chargé de défendre les intérêts du secteur privé des pays de l’espace CEEAC au sein des organisations régionales et internationales ainsi que la mise en œuvre du programme d’intégration régional de l’Afrique Centrale, conformément au Traité instituant la CEEAC. A cela s’ajoutent l’appui et l’accroissement de la participation des petites et moyennes entreprises (PME), des femmes et des jeunes dans l’économie régionale et continentale.

En effet, le commerce régional en Afrique Centrale ne dépasse pas 4 % du total. Pourtant, tous les pays de la région sont membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, une zone de libre-échange créée en 1983. Six des onze pays sont par ailleurs membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), qui regroupe depuis 1994, le Cameroun, le Congo/Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine et le Tchad.

Faustin K.