Promotion du développement économique et social : le Japon accroît sa présence en RDC

Le mercredi 16 août 2023 à Kinshasa, M. Minami Hiro, ambassadeur du Japon en République Démocratique du Congo, a procédé à la signature de deux échanges de Notes avec M. Crispin Mbadu, vice-ministre des Affaires étrangères et Francophonie, en vue de promouvoir le développement économique et social de la RDC.
Le premier projet est financé à hauteur de 285.000 USD pour concevoir le plan de réhabilitation du pont Marechal à Matadi et de ses voies d’accès. Il s’agit d’une phase initiale du projet qui devra aboutir aux grands travaux de réhabilitation du pont lui-même.
Le deuxième projet est, quant à lui, financé à hauteur de 3.200.000 USD et porte sur le Programme d’Assistance Alimentaire pour l’année fiscale 2023 en vue de fournir du riz dans le cadre du «Fonds de contrepartie Japon-RDC».
Lors de son adresse, M. Minami a rappelé que le Japon fait de la «notion de la sécurité humaine» l’un des principes majeurs de la politique de sa coopération en République Démocratique du Congo. Ainsi, avec ces deux projets, le Japon vise le développement économique et social de la République Démocratique du Congo à travers l’amélioration des infrastructures de transport et de la situation nutritionnelle pour le bien-être de la population congolaise.
Pour clore, M. Minami a réitéré l’engagement et la détermination du Japon de continuer à appuyer les actions du Gouvernement de la République Démocratique du Congo conformément à son Plan national stratégique de développement (PNSD) et s’est dit convaincu qu’ensemble, main dans la main, la République Démocratique du Congo connaîtra un nouvel élan économique et social.

Japon-Afrique : des accords sur les minerais stratégiques
Depuis un temps, le Japon multiplie des actions de charme en Afrique pour gagner du terrain. C’est dans cet élan que M. Nishimura Yasutoshi, ministre japonais de l’Economie et de l’Industrie, a passé la semaine dernière à sillonner l’Afrique australe dans le cadre d’une tournée dans cinq pays, à la demande de l’industrie automobile de son pays, qui cherche à s’approvisionner en matières premières et minerais critiques indispensables à l’alimentation des véhicules électriques.
Le Japon, comme la Corée du Sud, cherche à mettre en place une nouvelle chaîne d’approvisionnement en batteries pour véhicules électriques, exempte de fournisseurs chinois, afin de pouvoir bénéficier des incitations fiscales américaines qui constituaient un élément essentiel de la loi historique sur la réduction de l’inflation adoptée par l’administration Biden.
Cela explique pourquoi des ministres japonais comme Nishimura se rendent aujour-d’hui en Zambie, en République Démocratique du Congo et à Madagascar, entre autres, pour signer des accords miniers afin de garantir leur propre approvisionnement (non chinois) en cobalt, en nickel et en d’autres métaux nécessaires aux batteries des VE.
Sur son site, «projet Chine Afrique» commente cet intérêt du Japon en ces termes. «Mais même si le gouvernement japonais montre la voie avec ces accords, Tokyo ne dispose pas, comme la Chine, de sociétés minières d’État qu’il pourrait charger de réaliser les investissements nécessaires. Par conséquent, si le Japon, comme les États-Unis, souhaite réduire, voire éliminer les entreprises chinoises de ses chaînes d’approvisionnement en métaux pour batteries de véhicules électriques, il faudra peut-être des années, voire des décennies, pour y parvenir», note-t-il.
Et de renchérir : «Le Japon, la Corée du Sud et les pays occidentaux sont tous clairement motivés à ne plus dépendre de la Chine pour s’approvisionner en intrants pour les batteries des véhicules électriques, mais cela ne signifie pas qu’ils seront réellement en mesure de le faire. La signature par le Japon de déclarations communes avec les gouvernements de la Zambie et de la RDC n’équivaut pas à la construction de nouvelles mines et installations de traitement».

Econews