Ramener le calme sur le marché des changes : la recette en quatre paliers de la BCC

Le marché des changes est en surchauffe. La dépréciation de la monnaie nationale, le franc congolais, est telle que le dollar américain a récupéré de la vigueur sur le marché des changes. En parallèle, le dollar américain se négocie autour de 2.100 FC. Avec la forte dollarisation de l’économie congolaise, on craint le pire. Vendredi en Conseil des ministres, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a exigé du Gouvernement et de la Banque Centrale du Congo (BCC) «la consolidation des efforts de préservation du pouvoir d’achat». A la BCC, Mme la gouverneur, Malangu Kabedi-Mbuyi, mise sur une stratégie en quatre points pour contenir les chocs, endogènes et exogènes, sur le marché des changes.
Sur le marché des changes, le franc congolais présenté des signes d’essoufflement. Face au dollar américain, la devise congolais peine à résister. La situation est telle que le Président de la République a appelé vendredi le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo a travaillé davantage à la «consolidation des efforts de préservation du pouvoir d’achat».
Dans le cadre du Programme formel conclu avec le Fonds Monétaire International (FMI), mais aussi dans le but de garantir la préservation du pouvoir d’achat de nos compatriotes, « le Président de la République reste très attaché à la stabilité du taux de change. Car, dans le contexte de la bonne tenue des cours des produits de base exportés par notre pays, cette stabilité devrait être soutenue par l’accumulation des réserves pour conforter la résilience de l’économie congolaise», lit-on dans le compte rendu de la réunion du Conseil des ministres.
Face à cet impératif, le Président de la République note que «la BCC et le Gouvernement central ne devraient ménager aucun effort pour éviter la volatilité du taux de change qui induirait, à l’absence d’une riposte concertée, l’instabilité du cadre macroéconomique avec comme conséquence notamment des pressions inflationnistes et la détérioration du climat des affaires».
Au regard des facteurs de risques internes et externes qui pèsent actuellement sur le marché des changes, le Président de la République a encouragé la Gouverneure de la BCC et le Gouvernement à «définir et à mettre en œuvre, sous la coordination du Premier Ministre, des mesures appropriées visant à faire baisser le taux de change».

La BCC répond directement à l’appel
Sans tarder, la BCC a fixé le cap pour garantir la stabilité du cadre macroéconomique. Selon Mme la gouverneure de la BCC, invitée vendredi au Conseil des ministres, l’Institut d’émission pense se concentrer sur quatre axes majeurs «pour faire face aux facteurs de risque externe et interne». Il s’agit respectivement : «du respect continue du pacte de stabilité nécessitant le financement monétaire zéro du déficit public; la poursuite de la coordination des politiques macroéconomiques; la poursuite de la surveillance rapprochée des facteurs de la liquidité bancaire au niveau de la Banque Centrale; l’accélération de la mise en œuvre des mesures destinées à renforcer la production locale».
Quoi qu’il en soit, le cadre macroéconomique «reste globalement stable», a fait part Mme Malangu Kabedi-Mbuyi.
L’estimation actualisée de la croissance pour 2022, sur la base des réalisations de la production au premier trimestre, montre qu’elle atteindrait 7,1% contre 6,1% initialement prévu. Cette croissance est essentiellement tirée par le dynamisme de l’activité du secteur minier.
Au cours de la semaine sous revue, le rythme de formation des prix intérieurs s’est maintenu, attesté par un taux d’inflation hebdomadaire établi à 0,3%. Cependant, en rythme mensuel, le taux d’inflation a progressé de 1,1% en août courant contre 0,96% le mois précédent.
Le marché de changes est resté globalement stable, avec des légères fluctuations plus remarquées sur le segment parallèle.
Au 26 août 2022, le taux de change officiel s’est globalement maintenu à son niveau de la semaine passée, s’établissant à 2.008,91 CDF le dollar US contre 2.008,61 le 19 août dernier. Sur le marché parallèle, la monnaie nationale s’est dépréciée de 0,82% après une appréciation de 0,21 % la semaine précédente, situant le cours moyen à 2.085,83 CDF le dollar US.

F.K.