Ramer à contre-courant

Les partisans du maintien de la taxe RAM (Registre des appareils mobiles) rament à contre-courant de la volonté populaire, embarquant ainsi avec eux tous les utilisateurs de la téléphonie cellulaire dans une pirogue prête à chavirer. Toute honte bue, ces Congolais qui, en principe, devraient représenter le peuple, ont du culot de défendre cette fameuse taxe. Laquelle contribue à appauvrir davantage ce dernier.

Une taxe, pourtant, illégale car ne figurant nullement dans la nomenclature d’actes générateurs des recettes en RDC. Une trentaine de millions de dollars américains ont été déjà collectés mais échappent au Trésor public, la Direction générale des recettes administratives, domaniales et de participations (DGRAD) étant dans l’incapacité de comptabiliser ces recettes.

Mais cela constitue un détournement ! Où est donc l’Inspection générale des Finances (IGF) avec son patron, Jules Alingete ? 

Cette structure, rattachée à la Présidence de la République, serait déjà sur ce dossier mais l’on craint que ses conclusions soient biaisées, car elle risque de faire le jeu des députés de l’Union sacrée de la Nation qui défendent bec et ongles le maintien de la taxe RAM.               On pense néanmoins que Jules Alingete fera preuve de dextérité et de courage pour faire sauter ce verrou. Cela en démantelant le réseau maffieux de la présidence de la République qui goûte aux mamelles du RAM. 

On ne dira jamais assez que même si l’Etat congolais voudrait  mobiliser davantage les recettes publiques, ce n’est pas en se rabattant sur un peuple meurtri financièrement qu’il va le faire. D’autres nombreuses voies peuvent être explorées pour ce faire.

Il ne fait l’ombre d’aucun doute que ces représentants du peuple corrompus font partie de « cette classe intellectuelle qui a trahi la Nation par son incapacité d’assumer les valeurs éthiques et spirituelles qui auraient pu permettre à la RDC d’emprunter la voie de la promotion humaine en profondeur ». Comme l’a fait remarquer le professeur Kä Mana dans la préface de l’ouvrage ‘‘Réflexions sur la responsabilité des intellectuels dans la crise en RDC ’’ de Freddy Mulumba Kabuayi. 

Une classe politique sans scrupules et incapable de freiner sa décomposition morale et son dévoiement spirituel. Des Congolais virtuoses du vol, du mensonge, du jeu d’intérêts sordides, de détournement de fonds et de dépravation des mœurs.     Pour ne citer que ces antivaleurs en vogue dans ce système négatif. Des élus du peuple qui rament à contre-courant pour sauver la taxe RAM vomie par la population.

Econews