Sahara marocain : à l’ONU, Omar Hilale dénonce les obstructions du «polisario» à la mission de la MINURSO

L’ambassadeur Omar Hilale, représentant permanent du Maroc à l’ONU

L’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale a qualifié «d’inadmissible», de «grave erreur» et de condamnable les menaces que représentent les obstructions imposées par le groupe séparatiste armé « le polisario» à certains team sites de la MINURSO au Sahara.
«Les menaces des team-sites de la MINURSO est une grave erreur de la part du +polisario+. C’est ce que les membres du Conseil de sécurité ont exprimé lors des dernières consultations privées» sur la question du Sahara marocain, a souligné l’ambassadeur Omar Hilale, lors de sa conférence de presse tenue suite à l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2654, prorogeant le mandat de la Mission onusienne jusqu’au 31 octobre 2023.
L’ambassadeur a fait observer que la nouvelle résolution de l’instance exécutive de l’ONU somme le «polisario» de cesser ces violations et obstacles, relevant que les milices armées recourent au «chantage de la faim et de la soif », qui rappelle les mêmes procédés adoptés par des groupes armés dans certains pays du Sahel. Il a averti que « le +polisario+ est en train de commettre les mêmes erreurs et violations que Daech et Al-Qaida au Sahel ».
S’agissant du Maroc, M. Hilale a signalé que le Royaume, dont la coopération avec les Nations Unies a été reconnue dans le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité, a entrepris les efforts nécessaires pour assurer la protection et garantir le réapprovisionnement des observateurs de la MINURSO.
M. Hilale a rappelé les avertissements des hauts responsables du secrétariat et de la MINURSO, que «si ces obstacles persistent, les Nations Unies n’auront d’autre choix que de retirer leurs teams sites et leurs observateurs». Il a averti que le cas échéant, «ce gravissime développement créerait une nouvelle situation sur le terrain».
«Le Maroc sera en droit » a-t-il tenu à prévenir «de revenir à la situation ante à 1991 au plan juridique et sur le terrain».
Il a rappelé, dans ce cadre, que trois jours avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Feu SM Hassan II a adressé, le 3 septembre 1991, une lettre au SG de l’ONU de l’époque Javier Pérez de Cuéllar, l’informant qu’après le retrait des Forces armées Royales de cette zone pour la remettre aux Nations Unies, un groupe de blindés est entré au Sahara. Dans cette lettre, SM Hassan II a demandé au haut responsable onusien d’intervenir pour que ce groupe se retire de la région, a enchaîné l’ambassadeur. Et M. Hilale de souligner que «si les Nations Unies se retirent, le Maroc serait en droit de reprendre la partie du Sahara qui a été remise à la MINURSO».
Il a émis le souhait de voir les résolutions du Conseil de sécurité convaincre le groupuscule du «polisario» et l’Algérie de cesser de soumettre la MINURSO à des chantages «inadmissibles».

«L’alliance internationale» en faveur du plan d’autonomie
Dans un autre registre, l’ambassadeur Omar Hilale a mis en avant «l’alliance internationale» et le soutien massif en faveur de l’initiative marocaine d’autonomie en tant que «seule et unique» solution pour résoudre le différend régional autour du Sahara.
«Il y a une alliance internationale et un soutien grandissant en faveur de l’initiative marocaine d’autonomie », a souligné M. Omar Hilale, en réponse à une question lors de sa conférence de presse tenue suite à l’adoption, jeudi par le Conseil de sécurité de la résolution 2654 qui proroge le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2023.
Il a, dans ce cadre, fait valoir que plus de 90 Etats membres des Nations Unies appuient le plan d’autonomie comme étant la solution pour résoudre le différend régional entre le Maroc et l’Algérie au sujet de la question du Sahara marocain, précisant que 30 autres pays ont ouvert des consulats généraux dans les villes de Laâyoune et Dakhla.
Pour ces pays, le plan d’autonomie est la solution pour clore ce différend artificiel, sur la base du compromis, le but étant d’éviter de saborder le développement dans la région et d’hypothéquer l’intégration dans le Maghreb, a relevé l’ambassadeur, notant que l’autonomie a permis de résoudre des conflits dans 29 pays de par le monde.
Au Maroc, l’autonomie permettra à la population du Sahara marocain de jouir de la plénitude de ses droits, de la liberté, du développement et de la prospérité, a-t-il indiqué, ajoutant que cette initiative, qualifiée de sérieuse et crédible par le Conseil de sécurité, ouvre la perspective d’un avenir meilleur pour les populations séquestrées dans les camps de Tindouf dans le Sud-ouest de l’Algérie où elles vivent dans des conditions «désastreuses» depuis près d’un demi-siècle.
Répondant à une question sur la position ambiguë de certains pays européens, M. Hilale a rappelé la position sans ambages exprimée par SM le Roi Mohammed VI dans Son discours à l’occasion du 69è anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple lorsque le Souverain a affirmé que les relations du Maroc avec les autres pays se mesurent à l’aune de leur positionnement au sujet de la question du Sahara marocain.
«Il n’y a qu’un seul Royaume avec son Sahara. Ce qui touche Laâyoune et Dakhla touche Rabat, Marrakech, Fès et Tanger. Il n’y a pas de séparation», a lancé le diplomate marocain, soulignant que les temps ont changé…le Maroc aussi.
Ces pays «doivent prendre en considération les intérêts supérieurs du Royaume et la cause du Sahara marocain est en tête de ces intérêts», a-t-il affirmé, relevant que 11 pays européens «ont exprimé ouvertement et franchement leur soutien fort» en faveur de l’initiative d’autonomie en tant que base et solution à ce différend régional. Un constat qui provoque l’ire de l’Algérie qui abrite, finance et arme des milices séparatistes sur son territoire, a-t-il dit.
L’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU a, de même, fait observer que les pays sont désormais à la recherche d’une solution réaliste, pragmatique basée sur le compromis, incarnée par l’initiative marocaine d’autonomie.
Répondant à une autre question sur «l’absence» d’avancées sur le dossier du Sahara marocain, M. Hilale a souligné que cette situation est due au refus de l’Algérie, partie principale à ce différend régional, de reprendre le processus des tables rondes qui se sont pourtant avérées «fructueuses» en 2018 et 2019.
«Aujourd’hui, nous avons pleine confiance en le leadership de M. (Staffan) de Mistura (Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, NDLR). Il a l’expertise et l’expérience et nous espérons qu’il va réussir à appeler à la tenue d’une nouvelle table ronde», a indiqué le diplomate, relevant que la résolution 2654 a appelé l’Algérie à clarifier sa position «pour aider à avancer vers une solution». «Il n’y a pas de solution si toutes les parties ne discutent pas et ne parviennent pas à un compromis sur l’initiative d’autonomie», a-t-il insisté.
Réitérant la position du Maroc en faveur de la reprise du processus politique et des tables rondes, ainsi que sa disposition à discuter de l’autonomie «seule et unique solution dans le cadre de la souveraineté et l’intégrité territoriale du Royaume», M. Hilale a dit s’attendre à ce que l’Envoyé personnel du SG de l’ONU «reprenne son bâton de pèlerin et de facilitateur et essaie d’organiser des tables rondes dans les meilleurs délais possibles».
Avec MAP