Santé en milieu carcéral : le CICR fait des recommandations au gouvernement de la RDC

Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) vient d’organiser un atelier sur la santé en milieu carcéral et ce, en collaboration avec le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention et la direction des services pénitentiaires du ministère de la Justice et Garde des Sceaux.
Parmi les participants de cet atelier, on a noté la présence des médecins directeurs des prisons de Bunia (Ituri), Beni, Boyembola et Goma (Nord-Kivu ), Bukavu et Uvira (Sud-Kivu) ainsi que Makala et Ndolo (ville de Kinshasa).
L’objectif de cet atelier était de fournir aux participants des informations pratiques, et des outils de travail nécessaires à l’analyse ainsi qu’à la mise en place des réponses aux besoins de santé des personnes détenues, renseigne le communiqué du CICR parvenu à notre Rédaction.
«La plupart des personnes détenues courent déjà des risques de santé, car, elles se retrouvent incarcérées dans un environnement propulsé à la multiplication et la propagation de la maladie», a fait remarquer le porte-parole du CICR qui a relevé que lors de ses visites, le CICR a constaté que la plupart des personnes œuvrant dans les prisons n’étaient pas assez formées par rapport aux spécificités de la santé en milieu carcéral.
Selon le porte-parole du CICR, ces discussions ont été à la fois une opportunité aussi bien pour les participants que le CICR. Aussi s’est-il réjoui du fait que les ministères de la Santé publique et de la Justice aient signé un arrêté interministériel qui, pour le CICR, est un grand pas dans le sens de l’amélioration de l’accès aux soins de santé pour les détenus. Il a saisi cette opportunité pour dire que les personnes détenues sont certes privées de liberté, mais pas de soins de santé.
«Il est donc de la responsabilité de l’Etat d’assurer le service de santé pour ces personnes au même titre que la population, en général», a soutenu Siaka Konaté.
Prenant part à ces assises, le médecin directeur de la prison centrale de Makala, Jadot Vibila, a fait un état des lieux ce milieu carcéral.

Recommandations
A l’issue de ce séminaire, les participants ont formulé, entre autres recommandations, l’intégration effective des structures de santé dans les prisons, la révision de l’ordonnance-loi numéro 334 relative au régime pénitentiaire, la vulgarisation intense du droit des personnes détenues et l’alignement salarial de prime pour le personnel de santé en milieu carcéral.
Autres recommandations formulées : la prolongation des ateliers et visites sur le terrain, le renforcement de lutte contre la malnutrition, le respect de l’éthique médicale dans les milieux carcéraux, le renforcement de la mise en place et la documentation de l’examen médical dès l’admission du détenu à la prison, pendant son séjour jusqu’à sa libération.
Il est aussi question de la prise en charge du paludisme, la pulvérisation intra domicile et l’amélioration des compétences des prestataires des soins, la réhabilitation des infrastructures sanitaires, l’élargissement de la sensibilisation au respect du droit international humanitaire (DIH), l’abolition des traitements dégradants et inhumains de la police criminelle, des agents de la police ainsi que les capitaines des prisons.

Véron K