Sommet de Commonwealth à Kigali : la Grande-Bretagne, ennemie de la RDC ?

Face aux ambitions expansionnistes de Kigali, Londres a choisi son camp

L’ami de mon ennemi est mon ennemi, dit le sage. La Grande-Bretagne du Premier ministre Boris Johnson est particulièrement interpellée. Son pays semble n’accorder aucune importance au fleuve de sang des Congolais qui coule par le fait de l’activisme belliqueux de son ami, Paul Kagame, qui a fait de la déstabilisation de la RDC, de massacres des paisibles Congolais, son fond de commerce. Ce lundi, les pays du Commonwealth se retrouvent en réunion à Kigali. Dans leur agenda, pas une reproche à Paul Kagame pour tous les tourments qu’il impose au peuple de la RDC. Les pays du Commonwealth se proposent plutôt de liguer contre la Russie pour son invasion de l’Ukraine. Drôle de solidarité !
En organisant le sommet du Commonwealth à Kigali, Boris Johnson démontre à la face du monde que la démocratie n’a aucune vertu. Cette forme de gouvernance ne sert à rien en Afrique parce qu’elle est l’apanage de l’Occident. Cette attitude est une injure que le Premier ministre britannique fait aux Africains, en venant cautionner les violences gratuites de l’Est de la République démocratique du Congo.
Dans un communiqué du ministère de la Communication et des Médias en anglais, langue parlée en Grande-Bretagne, la version française n’est même pas nécessaire, le gouvernement congolais ne se prive pas d’aller droit au but, en mettant la Grande-Bretagne et les 54 États membres du Commonwealth devant leur responsabilité face au drame congolais. Le gouvernement commence par faire le rappel des faits récents, omettant de commencer par l’historique du M23, une rébellion défait et dont les membres étaient cantonnés, voire désarmés. Curieusement, par la volonté de Paul Kagame, ils reprennent les armes, s’attaquent à des positions de l’armée avec des armes sophistiquées et de longue portée.
«Les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda se sont emparés de la localité de Bunagana», à la frontière avec l’Ouganda, et l’ont pillée lors de cette nouvelle agression, une nouvelle violation de l’intégrité territoriale de la RDC, après tant d’autres avant, selon le communiqué en anglais du ministère de la Communication et des Médias.
Par le fait des autorités de Kigali, «la sécurité continue à se détériorer dans l’Est de la RDC, fondamentalement parce que le Rwanda essaie d’occuper notre pays, riche en or, coltan et cobalt, pour son propre profit. C’est une guerre économique pour le contrôle des ressources, menée par des gangs terroristes du Rwanda», écrit le ministère de la Communication et des Médias, citant le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Kinshasa interpelle la communauté internationale
Le président Tshisekedi interpelle donc la communauté internationale, « en particulier les États-Unis et le Royaume-Uni », des soutiens notoirement connus de Kigali à «condamner cette invasion» et faire pression sur le président rwandais Paul Kagame pour qu’il «rappelle ses troupes qui ont envahi l’est du Congo».
Le M23 (Mouvement du 23 mars) est une ancienne rébellion à dominante tutsi, créée et soutenue en troupes et armement par Kigali. Vaincue en 2013 par l’armée congolaise et les Casques bleus, Kigali l’a remise en service pour déstabiliser et infiltrer une nouvelle fois la RDC. Pour ne plus laisser le Rwanda profiter de la RDC légalement, alors qu’il a levé l’option d’une agression, Kinshasa a décidé de suspendre tous les accords bilatéraux conclus avec ce pays.
Le gouvernement de Boris Johnson devra savoir que dans les tueries qui se passent dans l’Est de la RDC, l’argent du contribuable britannique participe à ce drame. Pour cette raison, les Congolais d’aujourd’hui et de demain tireront les conséquences qui s’imposent le moment venu.
Fermer les yeux en apportant un soutien aveugle au régime Kagame est un crime contre les Congolais. Complices et auteurs paieront au même titre. Tôt ou tard !

Hugo T.