Spoliation des biens immobiliers de l’Eglise catholique de Kinshasa : le cardinal Fridolin Ambongo lance un ultimatum aux prédateurs

«C’est avec tristesse que je note aussi une autre forme d’insécurité toujours grandissante que vivent actuellement l’archidiocèse de Kinshasa et beaucoup d’autres diocèses du pays. C’est l’acharnement d’un groupe de prédateurs qui veulent s’approprier les patrimoines fonciers de l’Eglise. Bien de nos compatriotes propriétaires légitimes et légaux de terrain et des biens immobiliers souffrent également de cette situation d’injustice ». A travers cet extrait de son message lu dimanche 25 décembre 2022 dans toutes les églises de l’archidiocèse Kinshasa à l’occasion de la fête de Noël, le cardinal Fridolin Ambongo s’est dit indigné de la situation de spoliation des biens immobiliers dont est victime l’Eglise catholique de la RDC.
Officiant la messe de Noël, dimanche 25 décembre 2022, en la Cathédrale Notre-Dame du Congo située dans la commune de Lingwala, l’archevêque métropolitain de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a, dans son homélie, révélé qu’une tentative de dépouiller le clergé de ses biens fonciers est organisée dans le pays. Il n’a pas hésité à citer des magistrats, galonnés er politiciens congolais qui seraient à la recherche des terrains à spolier.
Pour l’archidiocèse de Kinshasa par exemple, il a évoqué le cas du terrain situé sur le boulevard Sendwe dans la commune de Kalamu, non loin du stade Tata Raphaël. Selon le cardinal Ambongo, cet espace destiné à la construction d’une basilique, est l’objet de convoitise de la part de certains malfaiteurs qui ont reçu des magistrats, galonnés et quelques politiciens la mission de rechercher des terrains à spolier. Pour ce faire, il a lancé un ultimatum à toutes ces personnes.
«Nous leur accordons le temps parce que nous croyons en la justice dans ce pays. Ils ont jusqu’à cette semaine en cours. A défaut, l’inspecteur provincial de la police pour la ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, qui a reçu des instructions, devra casser tous ces murs et toutes ces clôtures qu’elles érigent sur notre terrain ». Et d’ajouter : « Si la situation ne s’arrangeait pas, l’Eglise se sentirait dans la jungle où primerait la loi du plus fort ».
Comme l’a fait savoir le cardinal Ambongo, des prédateurs sont effectivement à la recherche des terrains à spolier. Car, concernant le cas de l’espace situé sur le boulevard Sendwe par exemple, le président du Sénat, Modeste Bahati, a même lancé une alerte générale contre une bande d’escrocs qui tentent de le spolier en se servant de son nom. Le président du Sénat informe l’opinion tant nationale qu’internationale qu’il n’est nullement concerné et ne détient d’ailleurs aucune portion de terre sur cette concession.
Pour rappel, au cours de cette année qui s’achève bientôt, l’Eglise catholique au Congo a dénoncé plusieurs velléités des spoliations par des prédateurs, notamment le terrain du grand séminaire de théologie Saint Jean XXIII, situé dans la commune de Ngaliema. Il en est de même des Frères des Ecoles Chrétiennes, District du Congo-Kinshasa, qui ne cessent de se plaindre de la spoliation des devantures de certains de leurs établissements scolaires.

Véron Kongo