Très virulente envers le projet Sombwe, en Ouganda, Total commence le forage du pétrole dans le parc national de Murchison Falls : silence total à l’Union européenne

Si l’Union européenne, via son ambassadeur en République Démocratique du Congo, Jean-Marc Châtaigner, s’est montré virulence autour du projet hydroélectrique Sombwe que développe l’entreprise KipayEnergy du Congolais Eric Monga, elle brille par un silence total autour du projet pétrolier que mène la multinationale française Total dans le parc nationale de Murchison Falls, en Ouganda. Une politique de deux poids deux mesures qui révèle les vraies intentions de l’Union européenne lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts de ses membres.

La compagnie pétrolière française TotalEnergies vient de commencer le forage du pétrole dans le parc national de Murchison Falls en Ouganda. Ce projet est très controversé, notamment à cause de son impact à court, à moyen et à long terme sur la riche biodiversité du parc.

C’est un véritable coup dur qui vient d’être porté à la biodiversité du parc national de Murchison Falls en Ouganda. Les animaux sauvages qui évoluent gracieusement dans le parc perçoivent depuis quelques jours des bruits inhabituels. C’est le début du forage des puits de pétrole dans cette réserve de biodiversité située près de la ville de Masindi dans la région du Nord.

Selon le collectif de 260 organisations qui s’opposent au Projet d’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (EACOP), ces forages auront des conséquences immédiates. Très sensibles aux bruits, les éléphants s’aventurent au-delà des limites du parc et se retrouvent sur le territoire des communautés riveraines. Ces grands herbivores dévastent pourtant tout sur leurs passages, accentuant un peu plus le conflit homme-faune en partie à l’origine du déclin de la biodiversité dans certaines parties de l’Afrique.

L’IMPACT SUR LE LONG TERME

Outre les éléphants, les Murchison Falls abritent 75 autres espèces animales, dont les célèbres lions et girafes, ainsi que plus de 450 espèces d’oiseaux, «ce qui constitue une écologie unique et irremplaçable», indique le collectif. Le parc comprend notamment le système de zones humides des chutes de Murchison et du delta d’Albert, un site Ramsar d’importance mondiale et un habitat de frai important pour les pêcheries du lac Albert. «Les opérations de forage pétrolier de TotalEnergies constituent donc une menace majeure pour le secteur de la pêche en Ouganda», indiquent les organisations non gouvernementales (ONG).

Le parc de Murchison Falls contribue de manière significative à l’économie ougandaise, représentant 59 % des exportations du pays et générant 1,047 milliard de dollars de recettes pour la seule année 2022. «En se lançant dans le forage du pétrole, les contributions essentielles du parc national de Murchison Falls au tissu socio-économique de l’Ouganda sont désormais menacées», regrette le collectif d’ONG dans un communiqué.

Pour mémoire, les projets de développement des ressources pétrolières de la région du lac Albert et d’oléoduc transfrontalier sont mis en œuvre par la compagnie pétrolière française TotalEnergies et la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC). Le pétrole brut produit dans la région du lac Albert sera évacué via un oléoduc chauffé de 1      443 km entre la ville de Kabaale en Ouganda et le port de Tanga en Tanzanie, ainsi que d’un terminal de stockage et une jetée de chargement à Tanga.

Face au tollé suscité par la réalisation de ce projet d’énergie fossile, TotalEnergies a dû prendre un certain nombre de mesures pour réduire l’impact sur la biodiversité, notamment la réduction à 10, le nombre d’emplacements des puits, l’évacuation des déchets pour le traitement ou encore un plan de gestion du trafic afin de limiter le nombre de véhicules et les interférences avec les activités touristiques du parc. Cependant, les activités de forage devraient se poursuivre, même après le coucher du soleil. De quoi renforcer l’anxiété des animaux sauvages.

LE PROJET SOMBWE, UNE FIERTE CONGOLAISE

Le projet hydroélectrique Sombwe que développe l’homme d’affaires congolais Eric Monga à la lisière du Parc national de l’Upemba, dans la province du Haut-Katanga, est à ce jour le seul projet énergétique viable, totalement congolais. D’une capacité de 125 MW, la Centrale hydroélectrique, œuvre de l’entreprise KipayEnergy, est jetée sur la rivière Lufira, à environ 300 km de la ville de Lubumbashi. Ce projet est destiné à combler le déficit en énergie hydroélectrique dans le Grand Katanga, spécialement auprès des miniers du Haut-Katanga et du Lualaba.

Mais, pour concrétiser ce projet, Eric Monga, son promoteur, est passé par plusieurs épreuves, notamment celles dressées devant lui par l’Union européenne, via l’ONG britannique  Forgotten Parks Foundation de Robert Muir.  Soutenu par des fonds européens mis à sa disposition par l’UE, Robert Muir et sa Fondation ont livré un combat acharné contre Eric Monga, condamnant sans  preuves évidentes le projet Sombwe sous prétexte qu’il porterait atteinte à la biodiversité du Prc national de l’Upemba.

Malheureusement, à Kinshasa, le Gouvernement n’a pas pris les bruits alarmistes de l’UE, apportant tout son soutien au projet Sombwe.

A ce jour, la construction de la centrale hydroélectrique Sombwe avance à pas de géant, à la grande satisfaction de son promoteur et tous les partenaires de KipayEnergy qui ont cru au génie créateur d’Eric Monga. N’en déplaise à l’UE qui a cherché par tous les moyens à reléguer ce projet aux oubliettes. Face à la détermination d’Eric Monga, le projet Sombwe sera opérationnel dans les prochaines années. Une belle manière d’allier conservation de la nature et développement.

En Ouganda, l’UE a totalement fermé les yeux face aux graves dégâts environne-mentaux que cause la Française Total dans la biodiversité du parc Murchison Falls. Pas une condamnation à Bruxelles, capitale de l’Europe. Motus et bouche cousue !

Pour un développement socio-économique durable du Haut-Katanga

Sombwe est un projet hydroélectrique en cours de développement sur la rivière Lufira, dans le territoire de Mitwaba de la province du Haut-Katanga. À 300 km au nord de Lubumbashi et à 200 km de la ville minière de Kolwezi, Sombwe est situé au cœur de la ceinture de cuivre. Il contribuera à la résorption du déficit énergétique de la RDC en général, et de la province du Haut-Katanga, en particulier. L’électricité produite bénéficiera aussi bien aux acteurs économiques de la région qu’aux ménages des villages avoisinants.

Barrage : La centrale hydroélectrique comprendra un barrage de 90 mètres de haut.

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La période de construction est fixée à quatre ans. Les turbines et alternateurs seront fournis par General Electric.

Transmission : La construction d’une ligne de transmission à haute tension de 205 km reliant Sombwe à la sous-station de Fungurume permettra le raccordement au réseau SNEL.

Une solution hybride : Pour assurer un approvisionnement stable en énergie, une centrale solaire sera installée à proximité de Fungurume.

L’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) est un partenaire privilégié pour KipayEnergy dans le développement du projet Sombwe. En tant qu’organisme public gestionnaire des parcs nationaux en RDC et en raison de la proximité du projet Sombwe du parc national de l’Upemba, l’ICCN a été consulté et impliqué dans la conception et le suivi du projet depuis le début.

Econews