Tshisekedi et Macron pour un partenariat «gagnant-gagnant », responsable et concret

Les présidents Emmanuel Macron et Félix Tshisekedi ont pris une part active au Forum économique de Kinshasa

Au-delà des piques qui ont meublé, samedi au Palais de la Nation, leur conférence de presse conjointe, le Président de la République, Félix Tshisekedi, et son homologue français se sont mis d’accord pour un nouveau partenariat entre Kinshasa et Paris. Les deux regardent désormais dans la même direction : bâtir un nouveau partenariat profitable aux deux pays. La France tient à la République Démocratique et vice-versa. La RDC étant un pays aux immenses ressources naturelles, Paris pense que le temps est venu de faire de bonnes affaires avec elle, dans un partenariat « gagnant-gagnant », responsable et concret, basé sur le respect mutuel. En marge du séjour du président français en RDC, des accords de coopération ont été signés dans le cadre de l’Agence française de développement (AFD), tout comme des entreprises françaises ont décidé de reprendre le chemin de Kinshasa pour accompagner la RDC dans sa marche audacieuse vers le développement.
Entre Kinshasa et Paris, l’heure est à la redéfinition d’une nouvelle forme de partenariat, bâtie sur la sincérité et le respect mutuel. C’est le vœu exprimé par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la conférence de presse qu’il a animée conjointement, samedi au Palais de la Nation, avec son homologue français Emmanuel Macron.
Le Président Tshisekedi a prôné un partenariat franco-congolais plus agissant, appelé à se réinventer au regard de nouvelles priorités ayant fait l’objet du Forum économique RDC – France, auquel a été associée la Commission européenne. Les domaines de collaboration ont été clairement définis. Ils touchent essentiellement aux mines, aux infrastructures pour des villes modernes et au numérique.
«Je salue les efforts des partenaires et de la partie congolaise qui ont identifié des projets de coopération concrets», a déclaré, à ce propos, le Président Tshisekedi, qui attend de la France plus des résultats dans les engagements communs convenus au terme de la visite du président Macron à Kinshasa.
Désormais, Kinshasa et Paris regardent dans la même direction. «J’aimerais une fois de plus saluer la rencontre de ce jour qui est le prolongement d’un partenariat qui se nourrit depuis des décennies et qui doit se réinventer au regard des nouvelles priorités comme celles qui ont fait l’objet de discussions au cours de ce Forum », a déclaré le Président Tshisekedi.

Kinshasa tend sa main à Paris
«La République Démocratique du Congo offre de multiples opportunités d’investissements rentables et dispose de sérieux atouts pour bâtir un partenariat «gagnant-gagnant » et responsable », a indiqué le Président Tshisekedi, en marge de ce Forum économique.
Pour le président français, l’étape en RDC était donc l’opportunité de décliner sa conception de partenariats dans de nombreux secteurs : la recherche biomédicale, la création culturelle… et surtout les infrastructures urbaines, le numérique et les métaux critiques. Ces trois thèmes étaient au cœur du Forum économique auquel il a participé samedi en compagnie de son homologue congolais et des commissaires européens Thierry Breton (Marché intérieur) et Jutta Urpilainen (Partenariats internationaux).
Un rendez-vous qui était donc élargi aux relations euro-congolaises pour s’inscrire dans la continuité du sommet Union européenne – Union africaine, il y a un an. Les Européens s’étaient alors engagés à investir en Afrique 150 milliards d’euros dans une myriade de secteurs d’ici à 2027. Soit la moitié de l’initiative européenne «Global Gateway », destinée à contrer le plan chinois de nouvelles routes de la soie.
A l’issue du forum, la principale annonce attendue a porté sur une convention de financement entre la RDC et la France via l’Agence française de développement à hauteur de 103 millions d’euros (en prêts et subventions). Parmi les projets financés : l’électrification de la ville de Kabinda, localité de 200.000 habitants au centre du pays; l’amélioration de l’approvisionnement en produits agricoles de la capitale, Kinshasa, et de provinces environnantes; des mesures pour faciliter l’accès de populations à des laboratoires de biologie médicaux notamment via la formation de professionnels de santé…
La société française de BTP, Matière a, de son côté, annoncé un contrat avec l’Office des routes (OR) pour la livraison de 200 ponts à charpente métallique en trois ans. Dans le domaine minier, des discussions sont en cours pour renforcer la coopération au niveau français et européen. Eramet, le géant français du secteur, qui était représenté lors du forum, a promis d’explorer la piste congolaise.
Xavier Niel, fondateur et actionnaire principal d’Iliad, groupe de télécommunications français, maison mère du fournisseur d’accès à Internet Free et de l’opérateur de téléphonie mobile Free mobile, également présent, a officialisé le projet d’ouverture à Kinshasa d’une «Ecole 42 ». Le réseau d’écoles en développement informatique était jusqu’à présent installé sur le continent africain via trois campus au Maroc.
A l’échelle européenne, enfin, un accord a été annoncé entre la Banque européenne d’investissement et la société privée BCS pour l’installation de la fibre optique dans des zones reculées de l’Est de la RDC.
Pour le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, le Forum économique de Kinshasa a été une opportunité pour parvenir à un partenariat de référence, mutuellement avantageux (gagnant-gagnant). «A cette ère de l’urgence climatique, la RDC offre à l’humanité entière les ingrédients nécessaires à la transition énergétique », a-t-il dit, rappelant que «ce Forum économique de Kinshasa représente, en effet, une nouvelle opportunité d’échanger de manière transparente et équitable sur les enjeux et défis de notre avenir économique commun. Je vous invite, pour ce faire, à prendre part activement aux trois tables rondes, respectivement sur les métaux stratégiques et la transition énergétique, sur les infrastructures urbaines et les villes durables ainsi que sur le numérique ». 

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