Une «hache monétaire » pour déboulonner l’hydre inflationniste?

En 2009, suite aux tempêtes de la crise financière internationale, l’inflation en République Démocratique du Congo (RDC) a grimpé à une vitesse éclair, passant de 9,9% en 2007 à 27,6% en 2008.

En 2009, elle a redoublé d’intensité. La menace d’un retour à l’hyperinflation des années terribles 1989 à 2001 était sur toutes les lèvres. Les dés étaient presque jetés, lorsqu’à la mi-juin de cette année-là, l’inflation pointait déjà à 56% avant la fin de l’année.

La Banque Centrale du Congo, sous la houlette du Gouverneur, aujourd’hui honoraire Masangu, décida de prendre la «hache monétaire». Il augmenta brusquement et contre toute attente le taux directeur de 40% l’an à 70%, soit un quasi doublement.

Une année après, le taux d’inflation s’est écroulé, passant de 53,4% en 2009 à 9,8% en 2010. Le risque inflationniste a été étouffé.

Mars 2022, près d’un mois après le déclenchement de la guerre ou de l’opération spéciale en Ukraine – c’est selon – l’inflation galope à 20% en Russie, en projection annuelle. On craint l’effondrement de l’économie et de la société russe. La Gouverneure de la Banque Centrale de Russie, Mme Elvira Nabioullina, augmente brutalement le taux directeur. Elle le fait passer de 9% à 20% l’an. Les apparatchiks, les oligarques et la fine fleur de la nomenclatura russe crient aux abois, craignant la descente dans les abysses.

Conséquence : l’inflation pique du nez moins de deux semaines après et s’affaisse à 8 % en rythme annuel. Les mêmes oligarques, qui vouaient déjà aux gémonies, Mme Elvira l’élèvent au pinacle. Elle est entrée au Capitole après avoir risqué la roche tarpéienne.

Que dire de la République Démocratique du Congo où les tensions récurrentes sur le marché des changes ravivent la spirale inflationniste. Le lundi 17 juillet 2023, le ministre des Finances a annoncé, devant la presse, un train de mesures pour ramener le calme sur le marché des changes. Le ministre des Finances a pris la précaution de reconnaître que le Gouvernement ne disposait pas d’un bâton magique pour inverser la tendance de sitôt.

Il a cependant affirmé la volonté d’y parvenir le plus rapidement possible.

Que dire de la Banque Centrale du Congo ?

Partout ailleurs, en pareille circonstance, c’est la Banque Centrale qui prend le devant et impose «son» rythme.

Attendons que l’autorité monétaire de la RDC, consœur et collègue d’Elvira, prenne rendez-vous avec l’Histoire.

Econews