Une subvention de trois millions USD de la «CEI Africa» pour l’électrification de Goma via le solaire

En marge du Renewable Energy Forum Africa (Refa) à Nairobi au Kenya, la Fondation pour l’Énergie propre et l’inclusion énergétique en Afrique (CEI Africa) a annoncé son intention d’accorder une subvention de plus de trois (3) millions de dollars à Nuru. Ce financement soutiendra l’électrification de trois quartiers de Goma à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Ndosho, Mugunga et Lac Vert. Ce sont les quartiers de la ville de Goma qui seront électrifiés prochainement en République démocratique du Congo (RDC), grâce une subvention de la fondation pour l’Énergie propre et l’inclusion énergétique en Afrique (CEI Africa), une initiative de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement. L’annonce a été faite en marge du Renewable Energy Forum Africa (Refa) qui s’est achevé, le vendredi 6 octobre 2023, à Nairobi, au Kenya.
Il s’agit d’une subvention basée sur les résultats (RBF) d’un peu plus de trois (3) millions d’euros qui pourrait bénéficier à Nuru, une entreprise qui déploie les réseaux électriques métropolitains alimentés à l’énergie solaire en RDC. Le projet de Nuru porte sur la construction d’une centrale solaire de 3,7 MW. L’électricité produite sera distribuée via un réseau pouvant permettre 5 146 connexions dans les communautés mal desservies.
Selon la CEI, «plus de 40 000 utilisateurs finaux directs bénéficieront d’une énergie améliorée et de services d’éclairage public, ce qui entraînera un changement transformateur dans ces communautés vulnérables en alimentant des services essentiels tels que l’eau potable et les tours de télécommunications, tout en catalysant de nouvelles entreprises et des opportunités d’emploi». Ce projet permettra à Nuru de porter sa capacité installée à Goma à 5 MW, avec un réseau de distribution de 150 km.
Il y a quelques mois, Nuru a levé 40 millions de dollars auprès de la Société financière internationale (SFI), Proparco, la Plateforme de performance des énergies renouvelables (REPP), l’Alliance mondiale de l’énergie pour les peuples et la planète (GEAPP), E3 Capital et GAIA Impact Fund. Objectif : mettre en place la capacité installée de 13,7 MW pour l’électrification des populations et des entreprises à Goma, Kindu et Bunia.

Accroitre les investissements dans les énergies renouvelables
Le rapport 2023 sur les objectifs de développement (ODD) en Afrique note que le continent est en retard dans la progression vers les cibles de l’ODD7. À savoir, garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable, d’ici à 2030. En 2018, seulement 20% de l’électricité produite en Afrique, provenait de sources renouvelables.
L’Afrique est en retard dans la progression vers les objectifs de développement durables (ODD), définis et adoptés par les États membres de l’Organisation des Nations unies (ONU), pour améliorer les conditions de vie et protéger l’environnement à travers le monde. En ce qui concerne l’énergie propre et abordable (ODD 7), le rapport 2023 sur l’évaluation des ODD en Afrique constate que les taux d’électrification ont augmenté, mais que l’utilisation de combustibles et de technologies de cuisson propres reste limitée. En outre, le passage des énergies fossiles aux énergies renouvelables est lent.
Malgré son riche potentiel en matière d’énergies renou-velables, en particulier pour le solaire thermique ou photovoltaïque, pour la géothermie ou encore vis-à-vis de ses ressources hydrauliques, l’Afrique demeure marquée par un approvisionnement électrique précaire et inégal. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), en 2018, moins de la moitié de la population avait accès à l’électricité. Aussi, sur l’électricité produite en Afrique cette année-là, seulement 20% provenaient de sources renouvelables.
L’Irena estime par ailleurs qu’entre 2000 et 2020, 2,8 milliards de dollars ont été investis dans les énergies renouvelables à l’échelle planétaire. Seulement 2% de ces investissements ont été réalisés en Afrique, et moins de 3% des emplois mondiaux dans ce type de système énergétique se trouvent sur ce continent.
Pour rattraper le retard de l’Afrique sur l’ODD7, le rapport appelle à augmenter le financement des infrastructures et des technologies afin de stimuler la production d’énergie durable en Afrique.
Avec Afrik 21