Le Bloc de l’Opposition, formé entre Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Matata Ponyo et Delky Sesanga, a reçu jeudi du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, l’autorisation d’organiser sa marche. Cependant, l’autorité urbaine a imposé un itinéraire que, visiblement, l’Opposition n’a pas digéré.
Selon le site d’infos en ligne, opinion-info.cd, au cours d’une réunion, tenue jeudi, entre les organisateurs de la marche de l’Opposition et les autorités urbaines, le gouverneur a tenu à proposer un seul itinéraire (de Rond-point Sakombi au stade YMCA), en supprimant celui de Super Lemba jusqu’au Palais du peuple.
«Il est également important de noter que pendant la réunion l’autorité urbaine a insisté sur la discipline et la responsabilité de chacune des Organisations politiques », a rappelé le ministre provincial de l’Intérieur qui a exhorté chacun des leaders à encadrer ses militants, afin d’éviter tout acte de vandalisme et préserver l’ordre publique.
«Le gouverneur nous a refusé l’itinéraire de Lemba Super – Limete – Palais du peuple, sous prétexte que l’UDPS, le parti au pouvoir, prévoit aussi de marcher du Rond-point Ngaba au Stade Tata Raphaël, et que son parti, ACP (Ndlr : Alliance des congolais progressistes) a également un meeting au stade municipal de Masina, un quartier populaire de la partie Est de Kinshasa», a déclaré Prince Epenge, l’un des organisateurs de la marche, cité par opinion-info.cd.
A l’occasion, Prince Epenge a dénoncé les stratagèmes du gouverneur Ngobila qui cherche à vider la marche de l’opposition de tout son contenu, en l’éloignant le plus possible du quartier chaud du district de Tshangu, généralement acquis à l’Opposition.
En l’absence d’un compromis, on s’attend à une confrontation ce samedi avec les forces de l’ordre, dans la mesure où l’Opposition a dit maintenir son itinéraire de Lemba Super jusqu’au Palais du peuple, en passant par les boulevards Lumumba, Sendwe et Triomphal.
«Nous confirmons notre itinéraire de Lemba Super jusque devant le siège du parti de Martin Fayulu ECIDé, sur le boulevard triomphal comme le Palais du peuple nous a été refusé. Nous ne pouvons pas comprendre que les partis politiques qui ont improvisé des marches viennent perturber notre organisation», a confirmé Prince Epenge, un proche de Martin Fayulu.
Ce 20 mai, l’Opposition, réunie au sein du Bloc de Lubumbashi, promet de manifester contre la vie chère, l’insécurité grandissante et un processus électoral qu’elle juge «chaotique».
Initialement prévue le 13 mai dernier, cette marche a été renvoyée au 18 mai, selon l’Hôtel de ville de Kinshasa, avant que les leaders de l’Opposition ne la réprogramme finalement pour ce samedi 20 mai.
Le CLC au secours de l’Opposition
Pour sa marche de ce samedi 20 mai, l’Opposition a reçu un soutien de taille du très redoutable Comité laïc de coordination (CLC).
Dans un communiqué, daté du jeudi 18 mai 2023, le CLC a peint un tableau sombre de la situation de la RD Congo, en général, et du Congolais, en particulier, marquée, dit-il, par «une insécurité généralisée qui campe aujourd’hui dans la capitale, même à Mbakana notamment, à la suite de la montée et de la manipulation des conflits entre communautés ». Le CLC fait également mention des « menaces du banditisme urbain que sont les kulunas ainsi que les exactions des taxis lotos, les Wewas, qui se comportent en véritables gangs urbains, en cas d’accident, allant jusqu’à incendier des véhicules ou à les vandaliser face à la police impuissante».
Le CLC exprime aussi ses inquiétudes du processus électoral, rejoignant la position de la Mission d’observation électorale CENCO – ECC. A cet effet, le CLC note avec regret que la CENI a fait la sourde oreille aux suggestions des parties prenantes, préférant «un audit de sa propre composition», ce qui augure selon eux, «es élections chaotiques ».
Répondant favorablement à l’appel du Bloc de Lubumbashi, le CLC lance une «campagne de sensibilisation et de réarmement morale de toutes ses structures de base » dans le but, promet-il, de «préparer le peuple à prendre ses responsabilités».
Econews
