Accusé d’agressions sexuelles à Paris, Koffi Olomidé attend son verdict en appel ce lundi

C’est ce lundi 13 décembre 2021 que l’artiste-musicien Koffi Olomide connaîtra son sort dans les accusations portées contre lui devant la Cour d’appel de Versailles (Paris, France). Jugé en appel pour agressions sexuelles et séquestration sur quatre de ses ex-danseuses pour des faits datant de 2007, Olomide risque huit ans de prison, selon le réquisitoire du parquet général de Versailles. Lundi, la Cour d’appel se prononcera également sur le sort de deux autres hommes, proches de Koffi Olomidé et accusés de complicité.

La Cour d’appel de Versailles, près de Paris, se prononce ce lundi 13 décembre 2021 dans une affaire de violences sexuelles visant la star de la rumba congolaise Koffi Olomidé, jugé pour agressions sexuelles et séquestration sur quatre de ses ex-danseuses lors de ses tournées en France.

Pendant le procès qui s’est tenu fin octobre, le parquet général a requis huit ans de prison contre le Franco-Congolais de 65 ans, demandant de revenir sur «le naufrage» du premier jugement et de reconnaître coupable cet «homme puissant », star internationale qui vit désormais en France.

En 2019, un tribunal l’avait condamné à deux ans de prison avec sursis pour «atteinte sexuelle» sur une des jeunes femmes, déclarée mineure au moment des faits, et l’avait relaxé des poursuites concernant les trois autres. La star n’avait pas assisté à son procès.

Contre toute attente, le chanteur s’est présenté à son procès en appel à Versailles. A la barre, il s’est défendu des accusations en fustigeant «les mensonges» des parties civiles. «Ce sont des récits concertés», un «complot» pour «casser ma carrière», a-t-il affirmé devant les plaignantes.

Les quatre femmes congolaises, qui ont déposé plainte entre 2007 et 2013, accusent Koffi Olomidé de les avoir enfermées dans un pavillon gardé près de Paris, lors de ses tournées françaises, et de les avoir forcées à avoir des relations sexuelles avec lui, de façon régulière pour certaines.

« Ça s’est passé dans des hôtels, parfois dans la voiture (…) dans des studios d’enregistrement… », a témoigné l’une d’elles en larmes pendant les débats.

Depuis, aucune n’est retournée au Congo, confiant leur «peur» des conséquences face à une star internationale qu’elles surnommaient avant l’affaire «le président». L’une a aussi déclaré avoir fait au moins une tentative de suicide.

Selon Le Figaro, les faits remontent lors des tournées de son orchestre, Quartier Latin. En 2007, une première danseuse porte plainte et décrit à la justice ses tournées avec Koffi Olomidé en France. Elle dit les vivre enfermée près de Paris, dans un pavillon surveillé par trois gardes, sans possibilité de sortir ni de téléphoner. Les trois autres, qui déposent plainte en 2009, puis en 2013, confirmeront ce récit, selon l’accusation.

Initialement mis en examen pour viols aggravés et séquestration en 2012, Koffi Olomidé voit finalement la juge d’instruction le renvoyer en 2018 devant le tribunal correctionnel pour «atteinte sexuelle avec violence, contrainte, menace ou surprise par personne ayant autorité» – ou agressions sexuelles – et séquestration. Il est également jugé pour aide illégale à l’entrée et au séjour des danseuses, venues de la RDC.

«C’est un dossier qui ne tient pas», continue à marteler Me Emmanuel Marsigny pour défendre son client, «une accusation n’est pas une preuve».

Né en 1956 à Kisangani, chef-lieu de l’ancienne province Orientale, Koffi Olomidé a déjà été condamné dans son pays en 2012 à trois mois de prison avec sursis pour violences contre son producteur. Il avait également été expulsé du Kenya en 2016 pour avoir donné un coup de pied à l’une de ses danseuses, et la Zambie avait émis en 2018 un mandat d’arrêt à son encontre pour une agression sur un photographe en 2012.

Econews avec AFP