Candidatures à la présidentielle 2023 : la Cour constitutionnelle rend le verdict final le 18 novembre

la Cour constitutionnelle rend verdict ce 18 novembre

24 candidats se sont inscrits à la présidentielle du 20 décembre 2023, dont une seule femme. S’ils sont – en tout cas pour l’instant 24 – à concourir pour l’accès à la magistrature, on ne sait pas dire avec exactitude ceux ou celle qui ont droit au sprint final de décembre prochain. En effet, le dernier mot revient à la Cour constitutionnelle pour la publication de la dernière liste de candidats à la succession du Président Félix Tshisekedi.
Selon le calendrier de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), c’est le 18 novembre 2028, soit la veille du lancement de la campagne électorale, que la plus haute juridiction de la République rendra sa liste définitive des candidats à la présidentielle du 20 décembre 2023. Aucune surprise n’est donc exclue. Le dernier mot revient aux neuf juges constitutionnels.

Tshisekedi attaque
Candidat à sa propre succession, le Président de la République, Félix Tshisekedi a mis son mandat en jeu. En face de lui, 23 candidats – provisoires pour l’instant – envient son poste.
En déposant, samedi 8 octobre 2023, Félix Tshisekedi n’est pas allé par le dos de la cuillère, tirant à bout portant sur deux de ses rivaux.
Entouré de son épouse et d’une foule de partisans, le président-candidat a mis en garde contre certains de ses rivaux qui seraient soutenus par l’extérieur et qui voudraient imposer des concepts venus d’ailleurs : «Des concepts comme la notion du genre. Au Congo nous n’avons pas de problème d’orientation sexuelle. Vous reconnaîtrez ces gens-là lorsque leurs parrains vont leur donner un mot d’ordre pour se réunir, se mettre ensemble pour devenir plus forts. »
Des propos qui, même s’il n’est pas cité, visent certainement le Prix Nobel de la paix congolais, le docteur Denis Mukwege, dont certains mettent en avant le soutien qu’il aurait de l’étranger. Denis Mukwege, gynécologue, surnommé «l’homme qui répare les femmes », fondateur de l’hôpital Panzi à Bukavu (Sud-Kivu) qui traite les femmes violées et autres victimes des violences dans l’Est du pays, s’est déclaré candidat la semaine dernière.
Mais il n’est pas le seul candidat de poids face au président sortant.
Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur de la province du Katanga et président du parti Ensemble pour la République, l’ex-Premier ministre Augustin Matata Ponyo, sénateur et président du Leadership et gouvernance pour le développement (LGD) ou encore Martin Fayulu, président du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement et coordonnateur de la coalition Lamuka, ont aussi déposé leur dossier.
Delly Sesanga, député national et leader du parti ENVOL, porteur du projet sur la «refondation du Congo » s’est également lancé dans la course présidentielle, excluant, pour l’instant, tout accord sur une candidature commune de l’Opposition.

Des candidatures menacées
Mais la candidature d’Augustin Matata Ponyo est menacée par les poursuites engagées par la justice contre lui pour détournement de deniers publics. Celle de Moïse Katumbi est mise à mal par des doutes sur sa nationalité congolaise.
Quant à Martin Fayulu qui se voit conforter par les déclarations remettant en cause la réalité de la victoire face à lui de Félix Tshisekedi en 2018, il se montre peu convaincu que le vote aura lieu en décembre : «Est-ce que vous êtes sûr qu’il y aura les élections le 20 décembre ? » s’interroge-t-il au micro de la DW. «Je ne suis pas sûr. Est-ce que nous sommes dans un processus crédible ? Quel est le nombre exact d’électeurs ? »
Des questions qui restent ouvertes pour l’instant. Celle sur une candidature unique de l’opposition aussi.
En attendant, la liste définitive des prétendants à la magistrature suprême ne sera publiée qu’après une étude minutieuse des dossiers par la CENI et la Cour constitutionnelle. Certains pourraient donc tomber.
On rappelle que le 20 décembre doit être jour d’élection présidentielle, mais pas seulement. Ce jour-là les Congolais et Congolaises devront voter aussi pour des députés nationaux et provinciaux, ainsi que des conseillers communaux.
Avec DW