Derniers hommages à Chérubin Okende

Huit mois après son assassinat-suicide ou son suicide certainement assisté, l’ancien député et ministre des Transports Chérubin Okende repose désormais pour l’éternité à la Nécropole

Entre Terre et Ciel de la Nsele à Kinshasa. Ses obsèques débutées la veille de son enterrement n’ont pas connu la présence des officiels. Il y avait de quoi, la famille ayant pris la décision d’inhumer leur parent dans l’intimité familiale et la proximité de sa famille politique. Le président de la Ligue des Jeunes de l’UDPS et PCA de l’OGEFREM qui a osé outrepasser l’interdit à la cathédrale Notre-Dame a été copieusement hué et chassé des lieux. Le pauvre était venu, selon ses dires, pour rendre un dernier hommage à celui qui fut son autorité de tutelle.

Plus remarquable encore et pour la premier fois, un député mort en cours de mandat n’a pas eu droit aux hommages traditionnels sur l’esplanade du Palais du peuple, siège du Parlement. Signe illustratif de la défiance entre la famille du disparu et du parti politique Ensemble pour la République de Moïse Katumbi qui continuent de contester les résultats de l’enquête officielle ayant conclu à un suicide. Ni les menaces des procureurs à l’encontre de quiconque remettrait en question ses conclusions, encore moins les tracasseries au déplacement du président d’Ensemble dont le jet a dû attendre des heures sur le tarmac de l’aéroport de la Luano à Lubumbashi l’autorisation de survol de l’Autorité de l’Aviation civile la famille d’Okende n’en démord pas : elle affirme qu’elle continuera à rechercher la vérité quel soit le temps que cela prendra, quitte à mettre les chefs traditionnels Tetela à contribution !

La mort, le temps passé par le corps à la morgue, le flou sur les circonstances qui ont précédé la découverte de son corps et l’indifférence des autorités officielles feront date et entacheront durablement les annales de la gouvernance post-Kabila en RD Congo. La cohésion nationale tant vantée dans les discours officiels, on a trop tendance à l’oublier, ne tient souvent qu’à peu de chose.

Bien que la famille Okende n’ait pas souhaité la présence par trop visible des officiels, la porte n’était pas entièrement close à quiconque serait venu à titre personnel s’incliner devant la mémoire de l’illustre disparu.

Hélas, le poids pesant sur certaines consciences et le désir insatiable de plaire à l’on sait qui l’ont emporté sur le respect des traditions et le simple amour fraternel proclamé par toutes les religions dont la plupart se réclament.

Econews