Des grains de sable dans la mobilisation des recettes publiques pour l’exercice 2023 : l’IGF appelée au secours

Contrairement à l’année 2022, le premier trimestre de l’année 2023 n’a pas été satisfaisant en termes de mobilisation des recettes publiques. Avec toutes les dépenses contraignantes, notamment celles liées au financement des élections de décembre prochain et au défi sécuritaire de l’Est de la RDC, le Président de la République n’a pas caché ses inquiétudes, vendredi en Conseil des ministres. Pour aider le Gouvernement, particulièrement le ministre des Finances, à accroître la capacité de mobilisation des recettes des régies financières nationales de la RDC (DGI, DGDA er DGRAD), le Président de la République a sollicité le concours de l’Inspection générale des finances (IGF). Au même moment, le Gouvernement réfléchit sur la mise en œuvre de la stratégie de diversification pour accroître les sources de mobilisation des recettes publiques.
La machine de mobilisation des recettes publiques a accusé au premier trimestre 2023 de graves signes d’essoufflement. Si la République Démocratique du Congo n’est pas encore en situation de cessation de paiement, le Président de la République a exprimé, vendredi en Conseil des ministres, face au tarissement des recettes courantes de l’Etat.
Dans le but de renforcer la mobilisation des recettes publiques, le Président de la République a demandé à tous les membres du Gouvernement de «ne ménager aucun effort pour prendre les mesures nécessaires susceptibles d’accroître la mobilisation des recettes de l’exercice en cours ».
En effet, «des informations en sa possession, il s’est observé dans le chef des assujettis, un faible taux de déclaration, lors de l’échéance fiscale du mois d’avril passé, dans la collecte de l’Impôt sur le Bénéfice et Profit (IBP)».
Afin de corriger rapidement cette situation, le Chef de l’Etat «a instruit le ministre des Finances, avec l’appui de l’Inspection Générale des Finances, d’organiser et d’encadrer les opérations relatives au contrôle fiscal de l’exercice 2023 ainsi que celles de la taxation d’office des assujettis défaillants à la déclaration de l’Impôt sur le Bénéfice et Profit afin de recouvrer l’intégralité des droits dus à l’Etat pour l’échéance fiscale du 28 avril 2023». En outre, et dans l’optique de renforcer et d’accroître davantage la mobilisation des recettes publiques, il a aussi instruit les membres du Gouvernement à « accorder plus de célérité dans la matérialisation des actes générateurs des recettes publiques prévues dans la Loi de finances 2023».
A cet effet, le ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement, et celui des Finances ont été chargés d’accélérer le processus de la mise en circulation des permis de conduire à travers tout le territoire national, après que le fichier de la population a été transféré à l’Office national d’Identification de la population (ONIP).
Priorité à la diversification de l’économie
Mobiliser plus de recettes suppose aussi que l’économie crée suffisamment des richesses. C’est dans cette optique que le Gouvernement travaille sur la mise en œuvre de la stratégie de diversification de l’économie congolaise en s’imposant fondamentalement des mines.
Vendredi en Conseil des ministres, le ministre de l’Entrepreneuriat, Petites et moyennes entreprises a fait la synthèse de l’orientation d’actions de son ministère dans le cadre de l’agenda gouvernemental de diversification de l’économie nationale.
A ce jour, a rappelé le ministre de l’Entrepreneuriat, PME, plusieurs réformes ont été menées, et il reste à passer aux actions pour atteindre les objectifs que s’est fixé le Gouvernement dans ce secteur.
D’où, la nécessité, a-t-il indiqué, d’éveiller l’esprit entrepreneurial, de former et d’accompagner les entrepreneurs ainsi que les PME et Startups, tout en œuvrant pour un environnement propice à leur développement. C’est cette mission qu’entend réaliser le Fonds de Garantie de l’Entrepreneuriat au Congo (FOGEC) pour lui permettre d’assurer un accompagnement conséquent aux PME et startups existants et à en créer. A cet effet, le FOGEC entend assurer un accompagnement de proximité à l’implantation des incubateurs suivants : l’incubateur des PME de la filière maïs dans la province de Haut Lomami; l’incubateur des PME de la filière fruits et légumes dans la province du Kongo Central; l’incubateur des PME de la filière manioc dans la province du Kwango; l’incubateur des PME de la filière palmier à huile dans la province du Maniema; l’incubateur des PME de la filière palmier à huile dans la province de l’équateur; l’incubateur des PME de la filière pêche et élevage dans la province du Tanganyika; l’incubateur des PME de la filière pêche et élevage dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu; l’incubateur mixte agro-industrie et manufacture dans la périphérie de la Ville de Kinshasa.
Selon le ministre, ces incubateurs permettront l’essaimage d’un tissu dense des PME modernes le long de la chaîne de valeur des filières identifiées et enfin assurer la diversification de notre économie.
Par leurs effets d’entraînement, ils seront à même de soutenir, croit-il, «une croissance durable et inclusive qui favorise le bien-être d’un grand nombre de populations, la prospérité et la création d’emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes, a martelé le ministre de l’Entre-preneuriat, PME». Cependant, note-t-il, «la contrainte majeure à la réalisation de ce programme réside dans les difficultés de financement qu’éprouvent les agences censées contribuer à son exécution, particulièrement l’Agence nationale de développement de l’entre-preneuriat congolais (ANADEC) et le Fonds de garantie de l’entrepreneuriat au Congo (FOGEC) », a fait savoir le ministre de l’Entrepreneuriat.
C’est dire combien on est encore loin de relever le grand défi de la diversification de l’économie congolaise.

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