Embouteillages, le calvaire quotidien des Kinois : où est passé Gentiny Ngobila ?

La plupart d’artères principales de la ville de Kinshasa, si pas toutes, sont confrontées, depuis quelque temps, à des bouchons, parfois monstres. Ce qui fait que circuler à pied ou emprunter un moyen de transport personnel ou en commun relève d’un parcours du combattant. Que de désagréments causés par tous ceux qui voudraient bien arriver à temps, les uns aux lieux de travail et les autres de rendez-vous. Et cela au grand dam des autorités urbaines, en l’occurrence le gouvernement provincial et le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila, de qui on attend une solution durable à ces embouteillages.

Les automobilistes à Kinshasa vivent leur calvaire quotidien provoqué par des interminables bouchons qui se dressent devant eux, surtout au niveau de carrefours des artères principales de la ville. Situation qui non seulement les desserve, mais aussi les passagers à bord de leurs véhicules pour les retards aux lieux de travail et autres de rendez-vous.  

Des observateurs font remarquer qu’un automobiliste en provenance de l’aéroport international de N’Djili met quatre ou cinq heures avant d’atteindre le centre-ville. Pour les conducteurs des véhicules affectés au transport en commun, il s’agit-là d’un manque à gagner. C’est ainsi qu’il n’est pas étonnant de voir certains habitants du district de la Tshangu quitter leurs domiciles à quatre heures, voire cinq heures, pour rejoindre leurs lieux de service et autres de rendez-vous.

Pour la PCR, vive les embouteillages !

Pourtant, la construction des sauts-de-mouton, notamment sur les boulevards Lumumba et du 30 juin ainsi que sur les avenues de Libération et CPA à Pompage devait décongestionner la circulation. Que nenni ! Ces ouvrages n’ont pratiquement rien résolu, les embouteillages ayant toujours droit de cité sur ces artères principales.

En outre, ce qui est inadmissible et déplorable, ces bouchons sont causés par l’absence criante d’agents de la Police de circulation routière (PCR) dans certains carrefours, surtout dans les heures de pointe, entre midi et 14 h00’ ainsi que dans la soirée. Ce qui donne du fil à retordre aux passagers obligés de rester des heures durant à bord des taxis, taxis-bus et autres véhicules desservant le transport en commun.

Par contre, les rares agents de la PCR, mobilisés sur les routes de Kinshasa pour rendre fluide la circulation, participent, au contraire, à la perturbation routière. Ils arrêtent les automobilistes souvent pour des infractions imaginaires. Et cela en pleine chaussée, occasionnant des embouteillages. Question de se faire graisser la patte avant de ‘‘libérer’’ leurs victimes. Ces inciviques n’apportent donc pas de solution au calvaire des Kinois. Ces derniers, souvent confrontés aux difficultés de transport en commun auxquelles s’ajoutent les embouteillages, sont contraints de prendre ‘‘la ligne 11’’, c’est-à-dire de marcher à pied jusqu’à destination.

D’où des colonnes humaines sont observées tous les matins et soirs sur les principales artères de Kinshasa. A cette allure, le pire reste à venir. A l’approche des festivités de fin d’année, les Kinois craignent que ces embouteillages prennent de l’ampleur au point de bloquer complètement la circulation, surtout à la veille des fêtes.  

Dans tous les cas, les Kinois payent les frais d’une mauvaise politique et d’un manque de stratégies de la part des autorités urbaines. Il y a lieu de s’interroger sur le rôle du gouverneur Gentiny Ngobila et de son gouvernement provincial qui, visiblement, ont abandonné Kinshasa à son triste sort.

En effet, ils restent indifférents face à cette situation que connaissent leurs administrés. Gentiny Ngobila et ses collaborateurs ne proposent rien comme piste de solution de manière à améliorer le trafic. Et si le ridicule pouvait tuer, ils ne s’adonneraient pas à tenter d’embellir les boulevards Lumumba et du 30 juin à la veille de fêtes de fin d’année. Au lieu de s’attaquer au problème embêtant des bouchons.

Les points chauds de la ville

Qu’à cela ne tienne, un humoriste a même caricaturé les lieux où se produisent fréquemment ces embouteillages en les compa-rants aux différentes com-pétions de football organisées dans le monde. Il parle de «Ligue des embouteillages de Kinshasa ».

Notre humoriste commence par le Champion’s Ligue sur l’avenue Nguma.  Le Rond-point Ngaba fait partie d’Europa Ligue; le tronçon du boulevard Lumumba dans le district de Tshangu de la Bundesliga. Il signale  que le tronçon UPN-Delvaux constitue la Coupe d’Afrique des Nations. Aux niveaux de la Station Ma Campagne, il note que c’est la Coupe du monde et du Rond-point Victoire la Ligue nationale de football (Linafoot).

Quant au bouchon sur l’avenue du Touri-sme (Nzela ya mayi), c’est la  Ligue 1; pour celui de Sola-DGC-Pompage, c’est la Copa (Coupe d’Amérique). Il a enfin réservé la Finale de la Coupe du monde au Marché Matadi Kibala dans la commune de Mont Ngafula.

Olivier Dioso