En marge du discours présidentiel du 30 juin 2022 : Penser à la revalorisation de la carte d’«ayant-droit» aux soins de santé

Dans son discours à la Nation, le 30 juin 2022, le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a annoncé l’effectivité imminente de la Couverture Santé Universelle (CSU).
Dans un premier temps, a-t-il indiqué, cette gratuité qui concerne une catégorie dont les femmes enceintes et les nouveau-nés, bénéficiera aux hôpitaux de la ville de Kinshasa et s’étendra ensuite au reste du pays.
«Pour ce qui concerne la mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle, à ce jour, nous avons parcouru du chemin, et des étapes concrètes et essentielles ont été franchies », a dit Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Et d’ajouter : «Dans quelques semaines qui viennent, le programme d’accès gratuit aux soins de santé pour la femme enceinte, les accouchements et les soins au nouveau-né sera effectif dans l’ensemble des zones de santé de Kinshasa. Ensuite, ce programme s’étendra progressivement aux autres provinces du pays. J’ai instruit le Premier ministre ainsi que tous les ministres concernés d’entreprendre sans délai la migration du système actuel octroyé de prise en charge médicale des fonctionnaires de carrière ainsi que des hauts fonctionnaires et assimilés vers le système contributif prévu par la Couverture Santé Universelle », a dit le chef de l’Etat.
Bien qu’il ne l’ait pas évoqué dans son discours, mais, à travers l’instruction donnée au Premier ministre germe l’idée de revenir sur la gratuité des soins de santé dans les hôpitaux publics pour les fonctionnaires de l’Etat. Et ce, outre les femmes enceintes et les nouveau-nés.
Jadis en effet, la gratuité des soins médicaux pour les fonctionnaires de l’Etat détenteurs de carte d’ayant droit ne posait aucun problème. Mais, le dysfonctionnement des hôpitaux publics, la démotivation des professionnels de santé (médecins et infirmiers), l’absence de produits pharmaceutiques et équipements médicaux sont parmi les causes de la dévaluation de la carte d’ayant- droit. En conséquence, l’accès aux soins de santé constitue aujourd’hui un véritable casse-tête pour toutes les catégories de la population.
En demandant au gouvernement d’entreprendre sans délai la migration du système actuel de prise en charge médicale des fonctionnaires tel que prévu par la Couverture Santé Universelle, le Président de la République a certainement l’idée de revaloriser et réinstaurer la carte d’ayant droit pour l’accès gratuit aux soins médicaux. Ce document soulagerait les bénéficiaires qui éprouvent d’énormes difficultés d’ordre financier pour se faire soigner, vu l’état de fragmentation, désarticulation du système de santé en RDC.

Véron K.