Entrée des troupes ougandaises en RDC : Tshisekedi pris au piège de Museveni

Les troupes ougandaises opèrent désormais sur le sol congolais. Ce n’est plus un secret, encore moins un mystère. Il est dès lors établi que toutes les institutions de la République, à commencer par le Chef de l’Etat, puis les deux  chambres du Parlement ont validé ces opérations militaires menées conjointement avec les forces spéciales ougandaises dans la partie Est de la République. Si on doit saluer l’entrée en scène des troupes ougandaises pour, dit-on, combattre un «ennemi commun», on ne doit pas cependant oublier qu’il existe toujours un passé douloureux qui lie Kinshasa à Kampala. Dans les opérations menées dans la province du Nord-Kivu, il y a encore des questions qui restent sans réponses. Si Kinshasa ne sait prédire avec exactitude la fin de ces opérations, Kampala promet néanmoins de rester sur le sol congolais tant que subsisterait la menace ADF. La mise au point des autorités ougandaise ne serait-elle pas finalement un piège dans lequel le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, aura du mal à se défaire. Difficile à dire.

Aussitôt les troupes autorisées à franchir la frontière, les autorités ougandaises affirment que leurs militaires resteront en RDC jusqu’à l’éradication totale de la menace ADF.

Le piège vient de se refermer sur le président congolais Félix Tshisekedi dont la bonne foi risque d’être trompée par le rusé Yoweri Kaguta Museveni.

Pour réussir cette mission sensible et ultra-stratégique pour l’Ouganda, le rusé président a mis au-devant de l’action son propre fils, le chef de l’armée de terre, le général Muhoozi.

Dans une déclaration, pour lui, ce sont les ADF qui les ont invités sur le sol congolais. Un autre officiel de l’armée ougandaise a indiqué que les UPDF sont sur le territoire congolais jusqu’à l’éradication de la menace ADF pour l’Ouganda. Dans la compréhension des choses par l’Ouganda, il est question  de sécuriser les frontières. Leurs frontières ! Nulle part l’armée ougandaise ne communique sur les victimes congolaises, plus nombreuses d’ailleurs.

En ne voulant pas communiqué sur la durée de la mission et le nombre d’hommes des troupes déployés sur le sol congolais, le gouvernement de la République et les forces armées accentuent sans le savoir le doute. Des Congolais sont échaudés par ce que Rwandais et Ougandais ont fait dans ce pays où ils avaient découvert le miel. Rien ne rassure les Congolais quant à la volonté des Ougandais de quitter le territoire congolais à la fin des opérations. En réalité, eux savent ce qu’ils doivent faire en RDC contre les ADF. Ils ont une parfaite connaissance de ce groupe sanguinaire. Ils savent où appuyer pour obtenir des résultats. Les Ougandais savent aussi comment procéder pour contourner la vigilance des Congolais.

Autoriser les troupes ougandaises à traverser la frontière était devenu une nécessité. Toutes les conditions étaient réunies pour le faire. Avec les frappes des cibles en Ouganda, l’entrée des troupes devenait pour Kampala un cas de légitime défense et de poursuite des forces qui déstabilisent ce pays.                    Il n’est pas exclu que le président Museveni a, lui-même, créé les conditions qui mettraient Kinshasa en position de le contraindre à autoriser la traversée. C’est le premier piège tendu volontairement ou involontairement à Tshisekedi. Le deuxième piège et le plus cynique est que Museveni va pousser les ADF loin à l’intérieur des frontières congolaises. Le Rwanda a réussi stratégiquement cet exploit. Les FDLR (forces démocratique pour la libération du Rwanda) sont désormais loin des frontières rwandaises insécurisant des paisibles Congolais.

Kampala aurait-elle tissé ce piège sans que Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ne s’en rende compte. Il serait irresponsable de ne pas entrevoir cette possibilité comme il serait aussi naïf de croire que Tshisekedi serait un enfant de chœur qui tombe dans n’importe quel piège. Il a déjà démontré qu’il savait se servir de la force présumée de ses adversaires pour les mettre en sérieuses difficultés. Joseph Kabila peut bien le témoigner.

Econews