Halte à l’hypocrisie !

Le Grand Katanga se réconcilie avec lui-même. Pendant trois jours, les Katangais de tous bords, venus de quatre provinces démembrées du Grand Katanga se sont donné rendez-vous à Lubumbashi pour, dit-on, laver les linges sales en famille. S’inspirant de la palabre africaine, les Katangais ont accepté de mettre de côté leurs divergences pour se parler entre frères et sœurs. On est frères et sœurs pour toujours, disent-ils.
En tout cas, mardi à Lubumbashi, tout le Katanga utile était autour de Mgr Fulgence Muteba, archevêque de Lubumbashi, pour négocier un nouveau départ. Il s’agit de répartir sur de nouvelles bases en mettant en avant les seuls intérêts du Grand Katanga et de son peuple.
Le Grand Katanga est à la recherche de son unité, perdue, dit-on. Comment l’a-t-il alors perdue ? La question vaut son pesant d’or. Tant qu’on ne peut chercher que quelque chose dont on se dit conscient d’avoir réellement perdu.
Alors, quand est-ce que les Katangais ont perdu ce qu’ils ont de précieux, c’est-à-dire leur unité ? N’est-ce pas sur le terrain politique l’identité katangaise s’est effritée.
C’est dire qu’un Forum sur l’unité et la réconciliation doit nécessaire avoir de connotation politique. A moins d’être naïf. Car, réconcilier les Katangais, c’est autrement les renier autour d’un idéal politique commun.
Or, depuis janvier 2019, le Grand Katanga a été défenestré du pouvoir. Les Katangais ne sont plus aux avant-postes. Ce qui a créé un désordre dans les rangs, obligeant ses fils et filles à car chercher un abri pour garantir le lendemain.
C’est dire que l’unité et la réconciliation qui se discutent à Lubumbashi n’ont qu’un seul objectif : amener les Katangais à reconquérir le pouvoir qu’ils ont perdu au terme de la présidentielle de décembre 2018. Le reste, c’est de la poudre aux yeux.
Le Grand Katanga a soif, très soif, de recouvrer le pouvoir qu’il a exercé pendant 18 ans sous le règne de Joseph Kabila. Mais, il ne peut pas y aller en ordre dispersé. D’où, la tenue du Forum de Lubumbashi pour colmater les brèches et amorcer en ordre serré la marche vers la reconquête.

Econews