Les espoirs de la coalition AFC/M23 s’effondrent alors que la RDC et le Rwanda, sous pression américaine, viennent de parapher à Washington un pré-accord historique pour une paix durable dans les Grands Lacs. Un revers stratégique pour les rebelles, dont le principal soutien, Kigali, se plie désormais aux exigences des États-Unis. La signature officielle, prévue le 27 juin, pourrait sceller le destin du mouvement rebelle et ouvrir une nouvelle ère dans une région minée par des décennies de conflits. Reste à savoir si les promesses se traduiront en actes. Une chose est sûre : Washington a mis en jeu sa caution morale.
Cette semaine, une page décisive s’est écrite à Washington. Sous l’égide des États-Unis, la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont paraphé un pré-accord historique, scellant leur engagement en faveur d’une paix durable dans la région des Grands Lacs. Une avancée majeure qui sonne comme un glas pour les ambitions déchues de l’AFC/M23, désormais privée du soutien rwandais, contraint de se plier aux exigences américaines.
Un triomphe diplomatique pour Kinshasa
Depuis des décennies, l’Est de la RDC est le théâtre de conflits meurtriers, alimentés par des rivalités géopolitiques, des appétits économiques sur les minerais stratégiques et l’instrumentalisation de groupes armés. Le paraphe de cet accord, après trois jours de négociations intenses sous la supervision de la sous-secrétaire d’État américaine aux affaires politiques, Allison Hooker, marque un tournant. Le texte prévoit le respect de l’intégrité territoriale, la fin des hostilités, le désarmement des groupes rebelles, et même un cadre de coopération économique régionale.
Si les détails complets de l’accord restent sous embargo, les observateurs notent que la RDC en sort grandie. Les revendications congolaises – notamment la souveraineté sur ses provinces orientales et la démilitarisation des factions soutenues par Kigali – semblent avoir été intégrées avec force dans le texte final. En revanche, les exigences rwandaises, souvent perçues comme démesurées, apparaissent marginalisées. Preuve que la balance du pouvoir a penché en faveur de Kinshasa, soutenu par le poids diplomatique américain.
Le rôle clé de Washington et de Doha
L’administration Trump, par la voix de son conseiller Afrique, Massad Boulos, se félicite de cette avancée. Les États-Unis, en partenariat avec le Qatar, ont réussi là où d’autres ont échoué: imposer un dialogue direct entre les deux nations ennemies. La signature officielle, prévue le 27 juin en présence du secrétaire d’État Marco Rubio, pourrait ouvrir la voie à un sommet entre les présidents congolais et rwandais à la Maison Blanche. Une perspective qui consoliderait ce rapprochement inédit.
Reste à savoir si cet engagement se traduira par des actes concrets. Les mécanismes de sécurité commune, le retour des réfugiés et la gestion des ressources naturelles seront autant de défis à relever. Mais une chose est sûre : l’AFC/M23, privée de son parrain rwandais, voit son rêve de reconquête s’évanouir. Pour les populations meurtries de l’Est congolais, cet accord offre enfin un espoir de stabilité.
Gageons que Kinshasa et Kigali sauront honorer leurs promesses. Car au-delà des mots, c’est l’avenir de toute une région qui se joue.
La paix, enfin ?
Econews