La gestion des amendes perçues par la Police de circulation routière et l’exercice du petit commerce au menu du contrôle parlementaire

A l’ouverture de la session parlementaire du mois de septembre 2021, le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia M’Puanga, a rassuré les élus nationaux de l’importance que son bureau attache au contrôle parlementaire. Cela se concrétise par l’audition, ces derniers temps, de certains membres du gouvernement Jean-Michel Sama Lukonde.

Après Augustin Kibasa Maliba, ministre des Postes, Téléphone et Nouvelle Technologie de l’Information et de la Communication (PTNTIC), attendu d’ailleurs ce mercredi 6 octobre 2021 à la Chambre basse  du parlement  pour  répondre aux préoccupations des députés nationaux sur la taxe RAM perçue «illégalement», Daniel Aselo Okito, vice-Premier ministre, ministre  en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières et Jean-Marie Kalumba, ministre de l’Economie nationale, seront, à leur tour,  en face  des  élus  nationaux.

Le premier cité devra  répondre à une question orale  avec débat lui adressée  par le député national Crispin Mbindule sur la destination de l’argent perçu illégalement par les éléments de la Police de circulation routière (PCR) et, le second, sur l’exercice de petit commerce en République démocratique du Congo, question lui posée par le député national Eliezer Ntambwe.

L’élu de Butembo, Crispin Mbindule qualifie  cette pratique de rançonnement  ou corruption à ciel ouvert car, pour lui, cette pratique illégale  est  notamment observée  sur  les artères de Kinshasa, Goma, Bunia, Butembo et dans presque toutes les provinces.

Crispin Mbindule affirme avoir mené une étude depuis  plus d’une année sur cette pratique frauduleuse. «Nous avons remarqué que les agents de la police de circulation routière perçoivent des  montants auprès des  conducteurs sans leur exhiber des preuves de paiement et  sans respect  des procédures », a-t-il souligné.

Cette situation n’est pas  étrange aux autorités de la Police nationale congolaise, voire au vice-Premier Daniel Aselo. Ce dernier a, il y a quelques mois, effectué une descente sur le terrain pour se rendre compte de la  manière dont évoluent les agents de la PCR. En passant inaperçu, il est parvenu à mettre la main sur plus d’une dizaine d’éléments véreux.

En outre, l’avènement  de transport par moto est  une autre aubaine pour les  agents de la PCR. Un tour des carrefours principaux de la ville de Kinshasa par exemple suffit pour se rendre compte du comportement incivique qu’ils «affichent en infligeant aux conducteurs des motos des amendes» fantaisistes  avoisinant le montant de 10.000 FC par infraction. A la suite des tracasseries routières, les conducteurs, tant des véhicules de transport que des motos, passent outre les tarifs officiels pour rançonner la  population.

L’exercice  du petit  commerce en RDC : silence  coupable  du gouvernement

A l’avènement d’Adolphe Muzito à la Primature, il a été institué une loi règlementant l’exercice du petit commerce en République démocratique du Congo. Les expatriés étaient plus dans l’import-export et la  vente en détail devait en principe être l’exclusivité des nationaux.

Au jour d’aujourd’hui, on assiste à une confusion dans l’application de cette disposition légale. D’où le mécontentement des nationaux qui se disent abandonnés à leur triste sort dans la pratique  du petit  commerce.

En sa qualité d’élu du peuple, le député national Eliezer Ntambwe vient d’adresser une question orale ave débat au ministre de l’Économie nationale. Ce dernier devra, dans les tout prochains jours, éclairer l’opinion sur le non application de la disposition légale règlementant l’exercice du petit commerce en RDC. Car, sur le terrain, les nationaux se sentent, non seulement marginalisés, mais  privés de leurs droits fondamentaux.

Véron Kongo