Le Commonwealth se réunit à partir de ce lundi à Kigali : soutien à l’Ukraine, silence radio sur l’’agression de la RDC

Le Commonwealth, cette communauté qui réunit les pays ayant en commun la langue anglaise, se réunit, du 20 au 25 juin 2022, à Kigali, au Rwanda, au moment ce pays agresse, en se couvrant derrière la pseudo rébellion du M23, la République Démocratique du Congo.

Reporté deux fois en raison de la pandémie de Covid-19, le Commonwealth Heads of Government Meeting (CHOGM), le sommet du Commonwealth va finalement s’ouvrir à partir du 20 juin 2022 à Kigali, la capitale rwandaise. Cette rencontre qui se tient habituellement tous les deux ans permet aux chefs d’Etats, dirigeants et personnalités du monde anglophone d’échanger sur les enjeux et perspectives dans la communauté. Le choix avait été porté sur le Rwanda depuis 2018 à Londres pour abriter le prochain sommet du CHOGM.

Prévu depuis deux ans, ce sommet se tient à un moment crucial, alors que des troupes rwandaises mènent, dans l’indifférence totale de la communauté internationale, des opérations militaires en RDC, en violation flagrante de toutes les conventions internationales en la matière.

Le Commonwealth à Kigali, c’est un coup parfait de com dont le président Paul Kagame pense s’en servir pour, sans doute, justifier son agression de la RDC. Il cherchera certainement à embarquer tous les pays du Commonwealth à soutenir sa cause au détriment de la RDC.

Sa conversation avec le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, quelques jours avant le rendez-vous de Kigali, donne déjà une idée de ce que sera ce sommet de Commonwealth.

Sur son site officiel, le premier ministre canadien a fait le point des échanges téléphoniques qu’il a eus avec le président rwandais.

« Le Premier ministre Trudeau s’est dit impatient de se rendre au Rwanda la semaine prochaine et de rencontrer le président Kagame », lit-on dans le communiqué, relayé par l’agence Anadolu.

Les deux dirigeants ont discuté, également, selon la même source, des voies et moyens à même de « moderniser et de renouveler le Commonwealth ». Trudeau et Kagame, poursuit le texte, ont « fait valoir l’importance de discuter en profondeur du climat, de l’emploi chez les jeunes et de l’innovation ».

Le Premier ministre canadien a souligné, aussi, la nécessité pour les pays du Commonwealth de « promouvoir la démocratie, les droits de la personne et le pluralisme, conformément à la Charte du Commonwealth».

Sur un autre plan, les deux dirigeants ont « échangé sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie », soulignant que « cette invasion était contraire aux principes fondateurs du Commonwealth ».

Trudeau a réitéré que « l’invasion russe constitue un affront aux principes fondamentaux de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, de l’autodétermination et du droit international », mettant en exergue « l’importance de veiller à ce que le sommet du Commonwealth offre aux pays membres l’occasion de manifester leur adhésion à la démocratie et de dénoncer l’invasion de l’Ukraine par la Russie ».

Avec ces échanges, on sait prédire ce que seront les discussions de ce sommet de Commonwealth. Kigali, qui est accusé par Kinshasa, d’avoir déployé ses troupes en RDC, s’en saisira pour valider son agression.

A Kigali, les pays du Commonwealth parleront plus de l’invasion russe en Ukraine, oubliant superbement ce que Kagame fait dans l’Est de la RDC.

Toujours est-il qu’à Kinshasa, le Gouvernement a ouvertement interpellé le premier ministre britannique, Boris Johnson, chairman du Commonwealth, à faire pression sur Kagame pour arrêter son aventure militaire en RDC.

La cause de Kinshasa sera-t-elle entendue par les pays du Commonwealth ? Difficile à dire.

Dans tous les cas, ce sommet de Commonwealth à Kigali sera scruté de très près par Kinshasa. Soutenir l’Ukraine sans dire un mot sur le relent belliciste de Kagame en RDC passerait pour une pullule amère à Kinshasa.

Pour rappel, le Commonwealth est une organisation intergouvernementale, qui a émergé au milieu du XXe siècle, et est composée, actuellement de 54 États membres qui sont presque tous d’anciens territoires de l’Empire britannique.

Econews