Le FMI conclut avec succès la 3ème revue du PEG 3 et exige la publication de «tous les nouveaux contrats miniers et ceux renégociés»

En fin de mission à Kinshasa, Mme Vera Martin est passé par la Primature pour présenter les conclusions de ses consultations (photo d’archives).

L’équipe du Fonds monétaire international (FMI) est parvenue à un accord au niveau des services sur la troisième revue du programme de réforme économique des autorités appuyé par l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), généralement dénommé PEG 3 (3ème Programme économique du Gouvernement). Dans un contexte de forte incertitude, le FMI recommande des politiques prudentes visant à réduire l’inflation, à renforcer les réserves budgétaires et de change, et à faire avancer le programme de réformes structurelles renforceront la stabilité macroéconomique et la résilience. Pour la pertinence des réformes structurelles et de gouvernance, le FMI pose l’urgence de publier « tous les nouveaux contrats miniers et ceux renégociés ».
À la suite de la visite du 19 octobre au 2 novembre 2022 à Kinshasa, l’équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Mercedes Vera Martin, cheffe de mission pour la République Démocratique du Congo, a finalisé depuis Washington DC les discussions sur les politiques économiques et le programme de réformes des autorités. Elle émis la déclaration suivante :
«À la suite de discussions fructueuses, les autorités congolaises et l’équipe du FMI sont parvenues à un accord au niveau des services sur les politiques économiques en vue de l’achèvement de la troisième revue dans le cadre de l’accord au titre de la FEC. Cet accord doit être soumis à l’approbation de la direction du FMI et à l’examen du Conseil d’administration, prévu en décembre 2022. L’approbation par le Conseil d’administration rendra disponibles 152,3 millions de DTS (environ 200 millions de dollars US) pour le soutien à la balance des paiements», a dit Mme Vera Martin à l’issue de ces discussions.
Le FMI se félicite de bonnes statistiques économiques et financières de la RDC. «Le PIB réel fait preuve de résilience, avec une croissance anticipée à 6,6 % en 2022, soutenue par une production minière plus élevée que prévu. L’inflation devrait dépasser 12 % d’ici fin 2022, en raison de la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants, exacerbée par la guerre en Ukraine et les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement. Le compte courant a affiché un excédent au premier semestre grâce à la vigueur des exportations, et, à fin octobre, les réserves internationales brutes ont atteint environ deux mois d’importations, bien au-dessus de l’objectif fixé au début de l’accord au titre de la FEC. Le solde budgétaire intérieur (base caisse) est projeté à 1,1 % du PIB, ce qui est conforme aux engagements du programme. Des recettes budgétaires plus élevées grâce à des évolutions favorables dans le secteur minier, ont aidé à faire face aux pressions sur les dépenses résultant de l’escalade du conflit dans l’Est, à l’augmentation des dépenses dans les ministères et les institutions publiques et au remboursement des arriérés aux distributeurs de carburant», a indiqué, à ce propos, la cheffe de la mission du FMI.

«Les perspectives restent positives»
Confiants sur la bonne santé de l’économie congolaise, les services du FMI« prévoient une croissance de 6,3 % en 2023 dans un contexte de resserrement des politiques économiques sur le plan interne et de ralentissement mondial qui devraient peser sur la croissance. Les perspectives à moyen terme restent favorables, soutenues par l’expansion de la production minière et la dynamique des réformes envisagées. Dans un contexte de fragilité, l’économie reste très vulnérable aux chocs; la volatilité des cours internationaux des produits de base, le resserrement des conditions de financement extérieur, la hausse de l’inflation, le ralentissement mondial de la croissance et le conflit dans l’Est ont créé un contexte difficile pour l’élaboration des politiques économiques. Les autorités doivent rester vigilantes et poursuivre leurs efforts de réforme pour surmonter les obstacles structurels à la croissance».
A cet effet, «les engagements budgétaires pris dans le cadre de l’accord au titre de la FEC visent un déficit budgétaire intérieur de 0,7 % du PIB en 2023. Des efforts soutenus de mobilisation des recettes et la maîtrise des dépenses courantes, des subventions aux carburants et de la masse salariale laisseront de l’espace pour des dépenses sociales supplémentaires et l’apurement des arriérés intérieurs. Les recettes imprévues contribueront à constituer des marges budgétaires pour répondre aux chocs. Les réformes de la gestion des finances publiques restent essentielles pour améliorer la qualité, l’exécution et le contrôle des dépenses, y compris en améliorant le processus et la crédibilité du budget, et en renforçant la transparence et la responsabilité budgétaires; en mettant en place le compte unique du trésor; en renforçant le système de passation de marchés publics; et en renforçant la chaîne de la dépense. Les réformes de la gestion des investissement publics contribueront à améliorer la capacité d’absorption et l’efficacité de ces investissements », note le FMI.

Le passage obligé
Toujours est-il que les services du FMI rappellent qu’«une politique monétaire proactive contribuera à ancrer l’inflation, tandis que la poursuite de l’accumulation de réserves est nécessaire compte tenu des chocs externes récurrents. Les réformes visant à renforcer le cadre de la politique monétaire et la gouvernance de la Banque centrale amélioreront la gestion de la liquidité et l’efficacité de la politique monétaire. Après l’approbation du projet de loi sur les banques commerciales, un ambitieux programme de réformes financières visant à renforcer les cadres de réglementation, de supervision et de résolution bancaire contribuera à renforcer la résilience du secteur bancaire ».
Pour y parvenir, le FMI estime que «les réformes structurelles et de gouvernance restent essentielles pour la diversification économique et la croissance tirée par le secteur privé. L’amélioration des cadres de lutte contre la corruption et de LBC/FT, la simplification du système fiscal, les efforts continus de transparence dans le secteur minier (y compris en publiant tous les nouveaux contrats miniers et ceux renégociés) et la mise en œuvre des procédures visant à publier les informations sur les bénéficiaires effectifs des contrats publics amélioreront le climat des affaires et mobiliseront des investissements.
Dans le contexte de la FEC (Facilité élargie de crédit), le FMI fait remarquer que «le gouvernement congolais a également fait la requête d’un financement au titre de la nouvelle Facilité pour la résilience et la durabilité visant à fournir un financement à long terme pour aider à renforcer la résilience, y compris contre le changement climatique. Les discussions dans le cadre de cette facilité débuteront dans les mois à venir».

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