Préservation des forêts tropicales humides : des experts de la RDC, du Brésil et de l’Indonésie se retrouvent en février prochain pour formaliser leur accord de Davos

Détenteurs de trois importants bassins forestiers mondiaux, la République Démocratique du Congo, le Brésil et l’Indonésie ont convenu, en marge du Forum économique mondial de Davos (Suisse), de mutualiser leurs efforts dans la lutte contre le changement climatique. Présent en Suisse, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a donné sa caution politique à la signature de cet accord de partenariat stratégique entre ces trois pays. C’est Mme Eve Bazaïba Masudi, vice-Première ministre en charge de l’Environnement et Développement, qui a apposé la signature de ce partenariat stratégique pour le compte de la RDC, estimant que cet accord renforce «la coopération Sud-Sud » dans la préservation des forêts tropicales humides. Pour passer de la parole à l’acte, des experts de ces trois pays devraient se retrouver en février prochain pour étudier les modalités d’application de cet accord.
Les trois pays abritant les trois principaux bassins forestiers tropicaux du monde, à savoir la République Démocratique du Congo (RDC), le Brésil et l’Indonésie, ont convenu, en marge du Forum économique mondial de Davos, de mutualiser leurs efforts par la signature d’un partenariat stratégique pour la préservation de leurs forêts, et cela, après une décennie de pourparlers intermittents sur une alliance trilatérale. Ces trois pays représentent 52% de la forêt tropicale du monde.
Ce partenariat entre ces trois importants bassins forestiers tropicaux du monde vise, entre autres, à faire pression sur les pays riches ou pollueurs pour qu’ils financent la conservation des forêts.
En effet, la destruction rapide des forêts tropicales – véritable puits de carbone – libère du dioxyde de carbone qui réchauffe la planète et met en péril les objectifs climatiques mondiaux. La régénération de la jungle, précédemment déboisée, a l’avantage d’éliminer les gaz à effet de serre déjà présents dans l’atmosphère.
Pour Eve Bazaïba Masudi, vice-Première ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable, «la coopération Sud-Sud est tout à fait naturelle. Nous avons les mêmes défis, la même opportunité d’être la solution au changement climatique».
«Les pays signataires de ce partenariat stratégique, qui détiennent les plus importants bassins forestiers tropicaux au monde, avaient souligné l’importance de renforcer les efforts visant à faciliter les politiques de commerce et de développement durable pour les forêts tropicales», a fait savoir la vice-Première ministre Eve Bazaiba Masudi, qui a fait le point de cette rencontre avec le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.
Outre Mme Bazaiba de la RDC, l’Indonésie était représentée par M. Luhut, tandis que le Brésil par Mme Marina Da Silva. Le but de ce partenariat stratégique et historique signé le 14 novembre 2022, est de mutualiser les efforts pour lutter contre le changement climatique, rappelle-t-on.
Les parties à cette déclaration ont convenu de travailler ensemble pour mettre en place un nouveau mécanisme de financement durable, afin de soutenir la mise en œuvre des engagements des Parties post-2020, en mettant un accent sur le paiement basé sur les résultats, afin de réduire la déforestation et ses conséquences, ainsi que de conserver le stock carbone forestier, renseigne-t-on.
Cet accord prévoit des mécanismes de compensation pour permettre à ces trois pays de participer dans l’effort mondial de lutte contre le changement par la préservation de leurs forêts.
Suivant les termes de cet accord, les trois pays devraient être payés pour réduire la déforestation et maintenir les forêts en tant que puits carbone. Par conséquent, ces pays s’emploieront également à négocier un «nouveau mécanisme de financement durable» pour aider les pays en développement à préserver leur biodiversité et ’à augmenter les financements via le programme REDD+.
Représenté par Mme Izabella Texeira, conseillère environnementale du Président Lula, le Brésil, qui abrite le bassin forestier de l’Amazonie, premier au monde, a salué l’aboutissement de ces discussions, sanctionnées depuis lors par la signature de ce partenariat stratégique. Selon elle, les discussions sur la formalisation de cette alliance pour protéger la forêt tropicale avaient plusieurs fois échoué en raison de «difficultés institutionnelles».

Felix Tshisekedi donne sa caution politique
Présent en Suisse, le Président Félix Tshisekedi a exprimé sa satisfaction sur le partenariat stratégique signé entre la RDC, l’Indonésie et le Brésil, relatif à la gestion des forêts tropicales humides afin de lutter contre le changement climatique.
«J’encourage la matérialisation le plus rapidement possible et la mise en œuvre (de ce partenariat) permettant d’agir en un seul front et avec le résultat encore plus tangible en faveur de l’humanité», a déclaré le Président Tshisekedi, lors d’un entretien avec les ministres représentants des trois pays concernés, en marge du Forum économique mondial de Davos.
Le Président Tshisekedi a donné des instructions pour que soit poursuivi le travail de la matérialisation de ce partenariat et que le rapport soit fait à ses homologues brésilien et indonésien, concernés pour un suivi du dossier et la préparation prochaine d’une rencontre au sommet des trois pays leaders en matière de gestion des forêts tropicales dans le monde.
Par ailleurs, le Président de la République, qui a quitté la Suisse, mercredi soir, au terme d’un séjour de travail intense de quatre jours, a multiplié des rencontres et des réunions de travail avec des dirigeants du monde, selon une source de la Présidence de la République.
Avant de quitter Davos, le Président Tshisekedi a accordé une interview exclusive au grand réseau médiatique, Bloomberg, spécialisé dans les informations économiques et financières.
Il y a lieu de rappeler que ces négociations ont pu être relancées en marge de la COP26 de Glasgow, en Ecosse. La réélection au Brésil du président Lula, en remplacement de Jair Bolsonaro, très réticent à ces pourparlers, a servi de déclic pour accélérer les discussions entre les trois pays.

Econews