Réchauffement climatique : SARW appelle les industries extractives opérant en Afrique à plus de rigueur

En marge de la COP26, qui se tient à Glasgow (Ecosse), l’ONG Observatoire des ressources naturelles en Afrique australe (SARW) a, dans un récent communiqué, appelé les industries extractives à participer de manière proactive aux efforts d’adaptation et d’atténuation du changement climatique, en particulier sur le continent africain ou leurs activités sont dominantes.

La 26ème Conférence des parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow (Ecosse) se déroule à un moment où le monde a désespérément besoin de mesures concrètes pour relever les défis climatiques. Alors que les dirigeants du monde entier se réunissent pour discuter des impacts des changements climatiques (et prendre des engagements pour y faire face), la situation réelle dans les différentes régions de la terre devient rapidement la plus grande urgence à laquelle l’humanité est actuellement confrontée, en particulier pour les communautés pauvres et marginalisées.

L’Afrique est le continent le plus vulnérable aux changements climatiques. C’est aussi un continent qui ne peut pas se protéger. L’ironie est que les industries extractives du continent sont à la fois un problème et une solution aux changements climatiques. D’une part, l’Afrique est le plus grand producteur de matières premières nécessaires pour faciliter la transition vers l’énergie verte; d’autre part, l’industrie minière est sans doute l’un des plus grands émetteurs de dioxyde de carbone. La demande de minéraux verts devrait augmenter de façon exponentielle dans les années à venir; cette demande augmente un risque supplémentaire d’aggraver les changements dans l’environnement naturel. L’exploitation minière se déroule de plus en plus dans des zones sensibles au climat, ce qui a des conséquences désastreuses pour d’autres secteurs (aussi sensibles au climat), comme l’agriculture et la pêche. L’impact de l’exploitation minière aux changements climatiques sur le continent est proportionnel à l’importance économique du secteur.

Cependant, au fil des ans, l’approche des industries extractives en matière d’adaptation aux changements climatiques et à l’atténuation de ses effets n’a pas été proactive. Actuellement, grâce à ses abondants minéraux verts, l’Afrique aide les pays riches à réaliser la transition énergétique, alors que le continent lui-même reste en décalage avec ses objectifs en matière des changements climatiques. Malgré son importance économique, l’industrie minière ne fait pas assez pour aider le continent à se protéger des impacts des changements climatiques. Il existe peu de preuves montrant que les sociétés minières introduisent les technologies nécessaires pour réduire les émissions de carbone dans leurs activités.

Contraintes les industries extractives

Southern Africa Resource Watch (SARW) souhaite que la COP26 exigent les industries extractives opérant sur le continent africain d’être proactives et d’intégrer des mesures d’adaptation et d’atténuation dans leurs activités afin de réduire les émissions de dioxyde de carbone et la pollution de l’environnement. En tant que l’un des plus grands catalyseurs de la dégradation de l’environnement et destructeur des moyens de subsistance des communautés, le secteur minier doit être au centre des conversations pour trouver des solutions aux défis des changements climatiques.

L’implication des industries extractives dans la lutte contre les changements climatiques est un sérieux enjeu pour atteindre l’objectif de la réduction des gaz à effet de serre. Jusqu’à présent, les sociétés minières en Afrique se sont concentrées sur des investissements qui maintiennent une solide emprise sur la fourniture de minéraux essentiels dont les nations développées ont besoin pour répondre aux défis des changements climatiques dans leurs pays et assurer des profits, mais pas nécessairement sur la protection de leur environnement immédiat contre ces changements.

SARW soutient une approche immédiate et radicale visant à réduire l’utilisation des combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz afin d’atteindre un avenir «net zéro carbone ». Nous sommes toutefois conscients du fait que la transition vers une économie à faible émission de carbone doit se faire de manière équitable et nécessite des technologies énergétiques à faible émission de carbone qui sont actuellement hors de portée pour le continent africain. Le secteur minier peut soutenir le continent dans ses actions de lutte contre les changements climatiques en apportant les ressources financières et les transferts technologiques nécessaires à l’élaboration de réponses climatiques efficaces.

Econews