Tirs à volonté

Les contrats chinois de 2008, on continue à en parler. Le drame    est que la grande joute verbale qui se fait autour de l’accord sino-congolais, présenté comme le contrat du siècle, à sa signature en 2008, se passe loin de Kinshasa

En effet, en guerre de leadership avec la Chine, les Etats-Unis ont choisi de s’appuyer sur ces contrats pour remettre en cause la portée de la grande percée chinoise en Afrique. Et quand il s’agit de s’attaquer aux contrats chinois, c’est encore et toujours, Peter Pham, ancien envoyé spécial des Etats-Unis dans la région des Grands Lacs, qui se charge de jouer cette partition.

«Maintenant que nous savons ce que le peuple de la RDC n’a pas obtenu de l’accord ‘minéraux pour les infrastructures’ de Kabila avec la Chine, il est temps de faire un audit de ce que les Chinois ont réussi à prendre au Congo – essentiellement sans payer », a-t-il écrit sur son compte twitter.

La réponse de Pékin n’a pas tardé. C’est son ambassadeur en RDC, Zhu Jing, qui a vite fait de répliquer. Par le même canal, bien sûr

«Les vrais partenaires de la RDC sont ceux qui contribuent concrètement pour ce pays, pas ceux qui lui dictent leur loi et sème la discorde », a écrit le diplomate chinois.

Pour le moment, Kinshasa est encore loin de ce débat. Il faut néanmoins reconnaître que les Etats-Unis prouvent chaque jour qui passe qu’ils n’ont jamais digéré le deal conclu en 2008 entre Joseph Kabila et un consortium d’entreprises chinoises.

Pour le moment, Kinshasa a réaffirmé sa détermination à revoir certaines clauses de ces contrats. à Pékin, on soupçonne une main américaine derrière cette attitude de Kinshasa. Tout récemment, l’ambassadeur de Chine en RDC a averti Kinshasa de ne pas prendre une mauvaise trajectoire, rappelant que la Chine reste, depuis toujours, le grand partenaire de la RDC qui lie la parole à l’acte, contrairement aux Occidentaux qui ne se limitent qu’aux belles promesses.

On se rappelle que, dès leur signature, les contrats chinois avaient essuyé une vive critique de la part du Fonds monétaire international jusqu’à obliger Kinshasa de ramener son enveloppe globale à 6,2 milliards de dollars US, en les amputant de trois (3) milliards USD. Le FMI s’inquiétait du surendettement que pourrait faire peser cet accord sur l’économie congolaise.

Treize ans après, les contrats chinois restent toujours un mystère. Et Kinshasa, qui ne cache pas ses intentions de les réviser, peine à avancer, face à un partenaire, la Chine, qui continue à manifester toute sa disponibilité à aider la RDC à développer ses infrastructures de base. Le dernier contrat en date est celui signé, le vendredi 26 novembre 2021, entre le Gouvernement et la Chine pour l’asphaltage de la route Béni – Kisangani pour plus d’un (1) milliard USD.

En République Démocratique du Congo, la Chine avance, malgré l’Occident qui hurle.

Econews